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Camille Gladu-Drouin: Photographe autodidacte, polyvalente et allumée

Camille Gladu-Drouin: Photographe autodidacte, polyvalente et allumée

Notre collaboratrice-photographe Camille Gladu-Drouin réalise depuis plusieurs années des photos commerciales et d’événements, et parvient notamment à capter les musiciens et les festivals avec une humanité frappante. Nous la comptons parmi nos pigistes depuis 2016. Mais la photographie d’art fait aussi partie intégrante de sa pratique et sa créativité déborde, peu importe la direction que prend une série. Énigmatiques, captivantes et brutes, ses oeuvres empruntent aux rêves et à la nature. On discute avec elle de son amour du médium photographique et de ses inspirations.
Crédit: Camille Gladu-Drouin.

Parle-nous un peu de ton parcours… Te destinais-tu à devenir photographe?

Pas du tout en fait, j’ai un bac en Science politique et un certificat en journalisme. J’ai commencé il y a 5 ou 6 ans en revenant d’Inde, à un moment où j’avais un peu perdu le sens de mon existence. J’avais emporté juste un iPhone en voyage et je m’en voulais tellement de n’avoir pas été en mesure de capter toute la beauté et la grandeur de ce que j’avais vu, que sur un coup de tête je me suis acheté un bon appareil photo. Je ne connaissais tellement pas ça, que lorsque j’ai reçu la caméra, je ne comprenais pas pourquoi elle n’avait pas de lentille intégrée! [rires] J’ai tout appris «sur le tas», j’apprends encore en fait, j’ai l’impression d’être un bébé encore.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail?

Le mouvement, la liberté que ça me procure. Rien n’est jamais fixé, tout est à construire tout le temps. Chaque contrat, chaque projet, apporte sa part de défi, de construction, d’intuition et c’est toujours différent. J’aime également le visage des gens quand ils se regardent et se trouvent beaux.

Quelles sont tes principales inspirations?

J’évolue principalement dans le milieu de la musique, alors étrangement, c’est elle qui m’inspire le plus. La nature aussi m’inspire beaucoup. Certains paysages finissent par m’obséder. Je veux qu’ils s’impriment dans ma rétine.
«Feu». Crédit: Camille Gladu-Drouin.
Crédit: Camille Gladu-Drouin.

Tu réalises justement plusieurs contrats dans le domaine musical…

À part le fait que je suis une très grande consommatrice de musique, c’est un milieu qui me ressemble et où il y a de place pour une grande part de créativité. On crée ensemble autour d’une oeuvre, je trouve ça incroyable d’avoir la confiance de ces artistes. Aussi, j’adore la photo live. C’est comme un terrain de jeu où je peux m’amuser, en grimpant partout et en me dépassant le plus possible à chaque fois.

Comment jongles-tu entre la photographie commerciale et la photographie d’art?

Parfois, les deux s’entremêlent. Les photos de presse ou les pochettes d’album sont à la fois créatives et commerciales. C’est sûr que je fais de la corpo une fois de temps en temps, mais ce n’est pas parce que c’est commercial que c’est obligé d’être plate. Je finis toujours par trouver mon compte. Si jamais ce n’est pas le cas, je ne recommence généralement pas.

«Certains paysages finissent par m’obséder. Je veux qu’ils s’impriment dans ma rétine.»

Parle-nous de tes oeuvres les plus marquantes.

Dans la dernière série que j’ai réalisée, «Solitudes», j’ai un faible pour les jambes dans la neige et le dos en feu. J’aime me mettre en danger, jouer avec mes limites et celle du spectateur. Il y a quelque chose qui me pousse à me dévoiler avec une certaine violence. J’ai creusé un trou dans la neige pour m’y enfoncer le corps presque nu en plein hiver et j’ai mis mon manteau en feu avec du gaz à lighter pour réaliser les deux images. Elles me revenaient sans cesse, comme obsédantes, je voulais les sentir. Encore aujourd’hui, il m’est difficile de les expliquer.
Crédit: Camille Gladu-Drouin.
Crédit: Camille Gladu-Drouin.

Quels sont les défis principaux que tu rencontres en tant que travailleuse autonome?

Comme tout bon travailleur autonome, quand je ne travaille pas pendant une semaine, j’ai l’impression que c’est parce que je sus nulle et que je n’aurai plus jamais d’autres contrats et que je devrai me recycler en quelque chose d’autre! Blague à part,  je fais tout moi-même alors certainement il y a des choses que j’aime moins, comme dealer mes cachets par exemple, ça me met souvent inconfortable. Tu bookes, tu gères, tu comptes, tu convaincs, tu assures les suivis et tout ça, sans filet de sécurité. Des fois, ça fait beaucoup, mais la seconde où je m’imagine dans un bureau à rendre des comptes à un patron, je remercie le ciel de m’avoir permis de vivre comme je le fais.

Quels sont tes projets à long terme?

Je ne sais pas trop. Je vis beaucoup au jour le jour, il se passe tellement de choses et plus je vieillis, pire c’est. Je voyage le plus possible. Je veux devenir meilleure, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais j’apprends à tous les jours et j’espère que ça restera comme ça pour longtemps.
Crédit: Camille Gladu-Drouin.
Maude Audet. Crédit: Camille Gladu-Drouin.

🔥 Camille Gladu-Drouin

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