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Gestion de communauté: les plus grands défis selon les gestionnaires eux-mêmes!

Gestion de communauté: les plus grands défis selon les gestionnaires eux-mêmes!

On sait maintenant que les erreurs peuvent avoir des conséquences fâcheuses, que la formation n’est pas encore adéquate dans la plupart des cas et que les crises ne sont souvent qu’à un clic d’exploser. Malgré toutes ces difficultés, qui sont presque écrites dans la définition de tâches du métier de gestionnaire de communauté, quels sont les plus grands défis du quotidien?

Selon Catherine Cormier, fondatrice de Betti–réseaux sociaux & rédaction et gestionnaire de communauté, c’est de devoir justifier son emploi encore et encore. «De nos jours, tout le monde peut ouvrir et gérer une page Facebook ou un compte Instagram. C’est de trouver ce qui nous différencie et nous rend uniques qui est pas mal corsé comme challenge quotidien! À mes débuts, quand j’ai commencé, on n’était pas énormément à offrir ce service à la pige. Et la compétition était ULTRA féroce. Personne n’aidait personne, tout le monde était dans ses petites affaires. Ça m’a beaucoup blessée.» Audrée Longtin, stratège en médias sociaux chez Absolu, abonde en ce sens. «Le plus grand défi, c’est d’être constamment confronté à l’incompréhension de notre métier; nous devons être de grands pédagogues!»

Une réalité qui influe jusqu’à l’organisation des opérations internes de plusieurs compagnies selon Raphaël B. Leclerc, responsable des médias sociaux chez Corus Média: «Le défi est définitivement de transformer le canal d’informations de mon rôle au sein des entreprises pour le faire passer d’une voie à un système à deux voies. Les gestionnaires de communauté dont le poste n’est pas pris au sérieux parmi une équipe sont vus simplement comme des relayeurs passifs d’informations, une situation qui leur enlève tout pouvoir décisionnel. En tant que gestionnaire de communauté à tendance créative, mon premier défi a donc été de convaincre mes collègues et supérieurs que je devais être consulté et impliqué dès le début d’un projet. De cette façon, je suis en mesure de contribuer à toutes les phases de développement, et je m’assure ainsi que le produit final sera optimisé pour les médias sociaux.»

Le manque de valorisation et de compréhension du métier apporte bien sûr son lot de conséquences insidieuses, qui peuvent devenir de véritables défis au quotidien pour les gestionnaires de communauté. «Je pense qu’il n’y a pas UN seul grand défi, mais plein de petits. Mais je dirais qu’un défi récurrent, c’est le fait de constamment se faire dire comment faire sa job par des gens qui ne connaissent strictement rien aux médias sociaux. Puisque c’est utilisé par toutes et tous, les gens ont tendance à croire qu’ils comprennent tous les rouages de ces réseaux. Mais, c’est un travail beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît», avance Myriam Daguzan Bernier, webmestre et gestionnaire de communauté pour La Fabrique culturelle.

Crouler sous la tâche

Même si la plupart des gens n’ont aucune idée de ce qui occupe les journées des gestionnaires de communauté, ces derniers ne s’ennuient pas. Loin de là. 

Souvent, la teneur précaire du métier peut donner envie de tout accepter, de peur de manquer de travail un de ces jours. Un problème que Severine Baron, consultante en réseaux sociaux pour Marie-Pierre Arthur, KNGFU, Rezolution Pictures et Ford Canada souligne d’emblée. «Pour moi, le plus dur est de vouloir tout accepter. Je préfère travailler sur une base de 3 à 5 clients à la fois, mais il y a des fois où j’accepte plus. Ça peut être débordant. J’ai créé mes propres systèmes d’organisation, mais cela reste un chaos dans ma tête lorsque j’ai trop à penser pour trop de clients. Mon grand défi, c’est de garder un équilibre sain pour moi-même.»

Une problématique aussi rencontrée par Étienne Lessard, gestionnaire de communauté à ESI Marketing, qui apporte toutefois une piste de solution. «Je dirais que le plus grand défi, c’est le fait de gérer son temps et assumer de dire non. L’ampleur de la tâche de la gestion de communauté est souvent sous-estimée, même par nous. On a donc tendance à en prendre toujours plus qu’on le devrait. Mais à des fins de qualité, il est toujours plus intelligent de donner un délai plus grand et de ne pas s’obliger à accepter des textes moins colorés par manque de temps.» Parce que si le temps manque parfois, la qualité elle, ne peut jamais être en reste.

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