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Entrevue musico-bouffe avec Pako | 43e édition de Contact Ontarois

Entrevue musico-bouffe avec Pako | 43e édition de Contact Ontarois

43e édition de Contact Ontarois | Ottawa du 17 au 20 janvier 2024  | En collaboration avec Baron Mag

 

Pascal Ottawa, dit Pako, est un auteur-compositeur-interprète originaire de la communauté atikamekw de Manawan. Sur une musique folk-rock solide et maîtrisée, Pako interprète les textes qu’il écrit dans sa langue natale, l’atikamekw. Il y traite de sujets forts tels que l’importance de la langue, les valeurs et l’histoire de sa communauté, l’identité, l’environnement, et l’espoir d’une vie meilleure. Pako a la parole qui écorche et la voix rauque et profonde d’un bluesman qui a voyagé, mais qui revient toujours puiser son inspiration folk dans les racines de sa forêt de Manawan.

 

Vitrines Grand Public | 17 janvier | 19:30 à 22:00

Centre des arts Shenkman – Salle Harold Shenkman

 

Qui êtes-vous, quel est votre parcours ? 

Musicien, parolier atikamekw, un indien, un survivant, un atikamekw de Manawan. Manawan est le village le plus au sud des 3 communautés avec 3 000 âmes qui y vivent. Enfant, j’ai grandi auprès de mes grand-parents, souvent en forêt, été comme hiver. Et quand l’école était finie le vendredi, direction le campement de nos grand-parents où on y passait la fin de semaine avec eux et les cousins. Les pensionnats sont arrivés pour nous aussi comme ceux de nos parents. Changement drastique de mode de vie. La musique est arrivée juste après cette époque.     

Comment a démarré votre aventure musicale? 

Entouré d’adultes, d’amis et de famille qui aimaient beaucoup la musique. J’ai même reçu une guitare à la place d’un vélo alors que c’était ce que j’avais demandé, figurez-vous hehehehe. Ma mère était enseignante et elle aimait fredonner des chansons qu’elle appréciait. Elle chantait bien. Mon père était policier, et aimait bien écouter du Neil Young, ce genre de musique. Et en écoutant ceci, je trouvais fascinant le son de la guitare, ne sachant pas que c’était une guitare étant jeune, mais j’écoutais. Ce cadeau reçu à une époque m’a bien aidé dans les périodes un peu plus difficiles de mon adolescence. Ce qui m’a sûrement beaucoup aidé à canaliser mes sentiments, et je me suis mis à écrire assez tôt dans mes débuts, pour parler de mes préoccupations, etc. À cette époque, il y avait Kashtin qui jouait à la radio, il y avait le Selex stones, le groupe local de la génération de mes parents qui reprenait leurs vieux succès dans les événements locaux. J’ai redécouvert une passion. J’ai enseigné à des cousins comment jouer pour trouver du monde pour m’accompagner.

 

Comment décririez-vous votre univers musical ?

Mon univers musical trouve sa source d’une part, dans mes souvenirs, des images de différents endroits de mon enfance. Aussi dans les instruments de musique, sachant qu’il y a des sons parfois mélancoliques, doux, de rage et autres. Et en plus des instruments, il y a la manière de jouer la musique avec ces instruments, la manière de la marier aux textes et la façon de la raconter en paroles. Également, les rythmes qui se fondent à la cadence des gestes ancestraux avec des sons traditionnels et plus contemporains. Ceci, dans une réflexion pour l’âme, vers la guérison, et l’importance des langues autochtones et de la réconciliation. Et tout ça fait qu’il y a une musique qui s’y rattache, provenant de part et d’autres, de rêves s’imprègnant dans les influences avec lesquels j’ai grandi. L’univers que je conçois naît de tout ça et je le construis avec ses outils, parsemé d’instruments à cordes et de percussions, de mélodique narrative des anciens contant sous la tente comme autrefois. 

Quelle est votre relation à la nourriture ?

Haa la nourriture. C’est la plupart du temps notre meilleur allié mais peut tout aussi bien être notre pire ennemi. Et comme dans toute relation, il faut l’apprivoiser avec modération. Dans sa présentation, elle est attirante, mais je me garde de lui faire des avances, et pour ma santé j’en n’abuse pas trop.

 

Si Pako était un plat, quel serait-il ?

Petite anecdote, j’avais posé cette question à ma conjointe qui m’a répondu spontanément, des macaronis avec une boîte de tomates en dés, avec un rire coquin. Elle rigole de ma spécialité de dîner rapido-presto que les enfants adorent. Donc, on va y aller avec un plat rapido-presto sans niaisage. Hahaha. Mais j’aime bien aussi cuisiner sur le BBQ, des grillades.

 

Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez ?

Du blues, du folk et du bluegrass de temps à autre.

 

Quels sont les aliments dont vous ne pourriez jamais vous passer et pourquoi ?

Les repas que confectionne ma conjointe, car elle est meilleure que moi en cuisine. Tout ce qu’elle fait est succulent.

Quel est le pire repas que l’on vous ait servi ?

Des escargots à l’ail. J’ai goûté à ça une fois dans ma vie.

Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?

De l’eau et des fruits, c’est bien. Et peut-être que je leur demanderai éventuellement si je peux allumer un peu de sauge dans la salle sur la scène avant chaque début de spectacle.

 

Quel est votre plus gros « fail » culinaire ?

Quand Facebook est arrivé, mon plat de pâte à l’italienne a un peu brûlé.

…Et votre plus gros « fail » musical ?

Dans mon premier show à vie, j’avais peut-être 13 ans, et je n’ai pas pu faire un seul accord. Aucun son n’est sorti de mon amplificateur, figé devant tout le monde qui attendait que je fasse quelque chose. Ça a été un grand défi pour moi, super timide que j’étais. Finalement, le MC est venu me voir sur scène en me disant qu’il y aurait une seconde chance de monter sur scène dans un avenir proche…

 

Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour vous impressionner ?

Ton meilleur plat que tout le monde a adoré, et ta découverte musique de la dernière semaine, bien entendu en commentant pourquoi ces choix. Je trouve que c’est un bon début de conversation avec l’invité que je serais.

Quels sont vos projets futurs ?

Faire quelques spectacles cet été pour la promotion de l’album Nanto et de Pako, prendre le temps d’écrire, faire de la création musicale, peaufiner les textes déjà écrits pour un nouvel album, prendre un temps de qualité avec la petite famille, voyager, rendre visite aux amis(es) dans des rendez-vous musicaux, et bien entendu prendre le temps de se ressourcer en territoire. C’est mon souhait.

 

https://www.pakomusique.com/ |

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