Par Laurène Jardin

Sa passion pour la brocante ne date pas d’hier. Marie-Michèle Lavigne côtoie cet univers depuis plusieurs années déjà. Adolescente, elle sillonne les ventes de garage de sa région avec sa maman qui a beaucoup d’intérêts pour ce domaine. Celui-ci deviendra très rapidement pour elle une passion, puis un métier.

Destinée à une carrière dans les communications et le marketing, Marie-Michèle a toujours eu ce petit penchant pour la restauration des objets. En 2019, elle fait le grand saut en ouvrant sa première boutique de «upcycling» R-USÉ, qui signifie: récupérer, créer, revaloriser. Sa boutique-atelier est installée dans sa ville natale à Victoriaville; l’endroit s’y prête parfaitement bien, car celui-ci est reconnu comme étant le berceau du développement durable. Depuis son ouverture, R-USÉ attire et attise la curiosité de ses habitants qui n’hésitent pas à franchir le paillasson.

Récupérer, créer, revaloriser

Pour Marie-Michèle, des meubles qui ont de l’histoire font d’eux des produits uniques, une passion qui la met au défi et l’anime de jour en jour. Les produits qui remplissent les étagères de la boutique sont essentiellement des meubles et des objets décoratifs. Toute cette récupération d’objets est le résultat de la cueillette de l’un de ses amis qui ramasse chaque jour de véritables petits trésors bruts pour ensuite passer entre les mains de la jeune propriétaire. Transformés, revalorisés ou peints, ces meubles qui sont faits d’acier ou de bois particulier deviennent des bijoux qui empruntent les étagères de sa boutique.

Chaque meuble est minutieusement analysé, nettoyé et solidifié. Un travail de longue haleine qui permet à Marie-Michèle de donner une seconde chance à des objets de qualité. D’ailleurs, certains produits comme les poufs qui sont transformés à partir de caisses en bois font sensation auprès de sa clientèle.

L’écoresponsabilité une mission avant tout

Ayant pour mission de sensibiliser les gens sur l’écologie et le potentiel de récupérer des meubles pour leur donner une seconde chance, Marie-Michèle veut montrer que la restauration peut être accessible à tous. C’est d’ailleurs à travers des cours en ligne mis en place au printemps dernier que la jeune femme offre ce nouveau service. Après avoir été contactée à plusieurs reprises par des clients lui faisant part de leur mésaventure sur la restauration de leur meuble, Marie-Michèle crée cette formation pour leur donner les outils nécessaires. «Une nouvelle clientèle apparaît et veut se former pour se lancer elle-même dans la restauration. Certainement dû à un manque de confiance», explique la fondatrice.

Afin de donner les outils nécessaires à ces nouveaux amateurs de création, la propriétaire propose des boîtes DIY (Do it yourself) qui sont prêtes à être fabriquées. Celles-ci sont livrées directement chez les acheteurs.

Des valeurs authentiques jusqu’au bout des ongles

Ayant des valeurs basées sur le respect, l’authenticité, la transparence et l’honnêteté envers ses clients et ses fournisseurs, la jeune entrepreneure tient à offrir un service irréprochable. Des valeurs qui se font ressentir même à travers la nature de ses produits. C’est à partir de produits écologiques à base d’eau et provenant seulement du Canada dont Marie-Michèle se munit. «L’écoresponsabilité avant tout», comme elle le précise elle-même. Plus de 80% des créations de R-USÉ sont réalisées avec seulement des meubles, des matériaux et des objets récupérés et recyclés.

Parfois l’achat de meubles recyclés peut être une contrainte à cause du coût. Marie-Michèle a encore une fois coché la case de la transparence sur la fixation de ses prix. L’estimation se base sur l’achat initial et les dépenses reliées à la transformation du produit. Il n’y a aucune surprise et les prix restent abordables afin de toucher une large clientèle.

R-USÉ à travers tout le Québec

C’est grâce aux réseaux sociaux que la jeune femme se fait connaître. La première prise de contact et de demande de soumissions se fait à partir de cet outil de communication. Les personnes se déplacent à travers la province pour franchir les portes de R-USÉ. Afin de mieux répondre à cette clientèle nomade, l’entrepreneure offre la possibilité de livrer les produits. Le volume et le poids de certains meubles peuvent être une contrainte sur les frais de livraison. Marie-Michèle a tout pensé et fait affaire avec Expedybus, dont le principe est de récupérer les colis dans une gare routière faisant office de point de cueillette. Pour l’instant, les livraisons se font essentiellement au Québec, mais celles-ci commencent à prendre de l’ampleur en Ontario.

Des objectifs plein la tête

La pandémie n’a pas été un frein pour cette toute nouvelle compagnie, bien au contraire les gens se sont davantage tournés vers le «made in home». Un engouement pour la création à la maison a pris place en 2020-2021. Les personnes se sont sensibilisées sur l’écologie et la restauration en se tournant vers des produits québécois uniques. Mettre de côté les meubles «Made in China» pour miser sur l’écoresponsabilité et découvrir le potentiel des produits anciens, un objectif que la jeune entrepreneure se donne chaque jour.

L’exportation des meubles dans les quatre coins du monde est encore difficile à l’heure actuelle, mais grâce à son dévouement pour l’écologie et le «upcycling», certains produits pourraient un jour emprunter le chemin de la vente à l’étranger. R-USÉ un nom qui risque de résonner de plus en plus dans le domaine de la récupération de meubles.

R-USÉ

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