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Couleurs musicales et banquet végé : Entrevue musico-bouffe avec Sunny Duval

Couleurs musicales et banquet végé : Entrevue musico-bouffe avec Sunny Duval

Après 6 albums solos, Sunny Duval poursuit son aventure musicale avec Make My Lost Soul Sing, un album rock-alternatif bilingue, qui sera disponible dès le 23 avril. Avec la participation d’artistes de talent tels qu’Anna Frances des Deuxluxes, Vivianne Roy du groupe Les Hay Babies et Joseph Edgar, l’auteur-compositeur, chanteur, réalisateur et multi-instrumentiste nous invite à nouveau dans son univers à la fois excentrique, dansant et psychédélique.

Entrevue avec l’artiste, dont l’énergie et les inspirations sont sans limites, pour jaser couleurs musicales et festin en mode végé!

Qui es-tu, quel est ton parcours? 

Une personne toujours au moins partiellement indécise dans ses choix et directions, ce qui donne un parcours très personnalisé et intéressant, à mon goût bien sûr, où le protagoniste se laisse porter selon les rencontres et les «occasions» qui apparaissent sur son chemin. Chemin jamais complètement prédéterminé donc. Une vie de bonne franquette, quoi! J’allais écrire «poussé par le vent», mais bon.  Ajoutons un peu de chance à tout cela, ça donne le Sunny actuel.

Comment a démarré ton aventure dans la musique? 

Une guitare jaune-orange traînait dans le sous-sol de mon enfance, j’ai décidé de la toucher au moment où la télévision diffusait un solo de guitare de Twisted Sister. Étincelles!

J’ai étudié sur le tas au départ, étudiant et repiquant à l’oreille toute la musique que j’entendais. Ensuite, j’ai fréquenté le Cégep à Trois-Rivières en musique, puis j’ai bougé à Montréal, où j’ai obtenu mon diplôme des bars-spectacles pendant les années ‘trevindisse. Avec du studio, avec mes différents projets, à l’occasion. Les vraies études, quoi!

Depuis, j’ajoute un instrument à mon registre de temps en temps. Le plus récent est la trompette. Mon parcours me mènera à trompeter dans les coins peu habités de la ville cet été!

Comment décrirais-tu l’univers musical de Sunny Duval?

J’aime toutes les couleurs musicales, alors tout est possible, dans mon univers. J’aime toutes les musiques, ou presque. Pour une oreille extérieure, j’ai aucune idée de quoi mon univers a l’air, mais il contient beaucoup beaucoup d’influences de toutes sortes. Mon cervelet est très absorbant. Des fois, j’envie certains artistes qui ont trouvé et/ou inventé leur propre son et qui le gardent à peu près toute leur vie (meilleur exemple: AC/DC), mais ça dure jamais longtemps! Haha.

Chaque fois que je me dis que je vais faire un album «dans un tel style», je me retrouve inévitablement avec un hybride bien coloré. Je choisis pas tout à fait ce qui sort de moi en fait. Je me lève le matin et j’ai une mélodie de musique dance dans la tête, alors je la note quelque part. Le lendemain, j’ai un gros riff de trompette que je dois mettre sur mon dictaphone au plus vite. Le surlendemain… J’aime avoir aucune limite.

Sunny Duval. Crédit: Cynthia Bergeron

Quelle est ta relation avec la nourriture?

Relation complète: elle va de manger seul au-dessus du comptoir quelque chose qui s’engloutit en quelques minutes, à cuisiner longuement pour une bande et faire un festin éternel. J’ai aucun problème avec le fait de compter comme repas ce que d’autres appelleraient une collation. Petit estomac, j’ai besoin de peu pour être repu! Je préfère manger peu, en fait. Être plein, c’est pas plaisant. Surtout quand tu fais la fête après.

Sinon j’ai presque éliminé la viande de mes menus. Il y a longtemps que je ne touche plus les œufs (arrrkkkk), volailles et oiseaux divers (pouah), ainsi que touuuuus les petits animaux (sauf quelques crustacés). J’éprouve pas un grand plaisir à croquer dans la chair d’un mammifère mort.  Si demain on me dit que je ne pourrai plus jamais manger de viande, aucun problème. Je trouve un grand plaisir dans tout ce qui est végétal. Dans une fête, je peux passer ma soirée complète entre le plat de noix et l’assiette de crudités. Toujours avec un ou deux breuvages dans mes parages, bien sûr!

Si ton album Make My Lost Soul Sing était un plat quel serait-il?

Un grand banquet presqu’entièrement végé, si ce n’est d’un plat de bœuf braisé sur le barbecue. Avec bar ouvert.

Qu’est-ce que tu écoutes comme musique lorsque tu cuisines?

Même chose que dans la «vraie» vie, toute musique joyeuse: Soul et RnB, des trucs des Caraïbes, de New Orleans, des trucs 80s, tout ce que compte ma collection de précieuses trouvailles vinyles.

Quelle est la première recette que tu as apprise à faire?

Hmm…Je viens d’écrire à mes parents pour savoir. Ma mère dit: «la pâte à modeler»! Dans la recette, il fallait mettre beaucoup de sel, alors j’adorais prendre une bouchée de temps en temps. Sinon, en économie familiale au secondaire, comment bien cuire de la viande hachée!

Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi?

La base! Légumes, pinotes, bière (que je considère très certainement comme un aliment), presque tous les fromages (j’aime pas encore particulièrement le bleu, mais ça viendra peut-être), pop corn, lime, noix de coco, sauces légèrement piquantes comme celles au Cayenne. Pour diverses raisons: bon goût, rapide, bonnes protéines, plaisir et bonheur assurés.

Parmi les plats: tout type de pizza (sauf les pochettes), tacos, la bouffe «exotique» (surtout sur place). Ayayayayay! La meilleure bouffe végé que j’ai mangée de ma vie, c’était la cuisine Ital en Jamaïque. Ouf! Ah oui, mention spéciale au spaghetti du bar Les Patriotes! Sauce parfaite, cuisson parfaite des pâtes, miam.

Le nouvel album de Sunny Duval : Make My Lost Soul Sing
Le nouvel album de Sunny Duval : Make My Lost Soul Sing

As-tu des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque tu es en tournée?

Aucun plat au POULET. Sans blague, le poulet me dégoûte profondément. Même si je mange parfois des poutines (poulet dans la sauce, malheureusement). Je comprendrai jamais l’amour des humains pour la chair de cette créature. Bref, je demande des plats végés. En général, c’est bien préparé et avec cœur, même si à quelques endroits, ils te mettent automatiquement des aubergines trop cuites dedans! Hahahaha! Ça me fait rire chaque fois, végé = aubergines. Sinon, je demande des noix, fromages, bières locales. Les gens sont toujours fiers d’offrir les spécialités de leur coin. J’ai peut-être l’air difficile, mais je suis très ouvert à tout essayer au moins une fois. Tant qu’il y a pas d’poulet!

Quel est ton plus gros «fail» culinaire?

Récemment, un gratin dauphinois aux patates pas assez cuites et…sans fromage! «Oui, mais c’est pas un gratin, alors!» Vrai! C’est la recette que j’ai apprise, que veux-tu. Je l’ai changée depuis: emmental et gruyère partout.

…Et ton plus gros «fail» musical?

Hmm,  j’ai jamais eu de «gros» succès je crois, alors mes «fails» sont également relativement petits! Disons, mon album Florida Champagne (2019). Pour probablement une tonne de raisons, mais surtout un manque d’intérêt général! Haha! J’en ris aujourd’hui, sur le coup, c’est juste déprimant, surtout quand tu passes des centaines d’heures à écrire, composer, jouer, enregistrer, mixer, et que tu payes pour tout. T’espères tout le temps trouver plusieurs oreilles sympathiques!

Si je t’invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour t’impressionner?

Voir ci-haut! Héhé. Mais disons: des tacos au poisson blackened (cherche ça!), avec plein de lime, et aussi des coconut shrimp (doux Jésus d’cuirrrr, que c’est bon!), avec une belle tequila et plusieurs bières très blondes et très fraîches. Sur fond de musique ensoleillée, je serais complètement charmé et ravi.

Ton dernier repas et la dernière musique que tu écouterais… Si tu devais mourir demain?! 

Comme je souhaite éventuellement avoir le bonheur d’habiter près de la mer, elle serait ma dernière musique, et mon dernier repas risquerait fort d’être frais, succulent et relevé, dans un cadre magnifique.

Note: c’est souvent ça qui rend un repas encore meilleur, je trouve, l’endroit où tu le prends. Même chose pour certains alcools. Exemple: un rhum de Guadeloupe n’est 100% magique qu’en Guadeloupe. C’est pas pareil quand tu le savoures au Québec, l’hiver. Alors, allons-y pour la Guadeloupe! New Orléans, mon éternelle amoureuse. Et pas besoin de musique. Y’a toujours une chanson qui joue dans ma tête.

Quels sont tes projets futurs?

Continuer de faire ce que je fais, toujours en mieux et en plus plaisant: écrire, faire de la musique, être entouré de personnes que j’aime dans un cadre enchanteur, pour profiter du bon temps!

Sunny Duval

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