Close
«Mayo Ketch, c’est aussi un état d’esprit, un mode de vie» – Entrevue musico-bouffe avec Yuri

«Mayo Ketch, c’est aussi un état d’esprit, un mode de vie» – Entrevue musico-bouffe avec Yuri

Le percussionniste du groupe Forest BOYS, Yuri, sort le 12 mars son premier EP solo, Mayo Ketch Microprogramme. Il s’inspire notamment des années 90/00, de la nourriture et du comédien François Pérusse pour mettre l’accent sur le quotidien et les plaisirs anodins. Son rap est infusé de divers styles musicaux tels la pop, le hip-hop et le R&B. Sa trame sonore est signée Bad Bourgeois d’Antoine Bourque et est influencée par A Tribe Called Quest et Beastie Boys.

Yuri Yann Lépine-Malone se met à table pour Baron.

Comment en es-tu arrivé à faire de la musique?

Les effluves du spag de caf à la poly m’ont inspiré. J’aime le spag de caf.

Comment décrirais-tu ton univers musical?

Savoureux, je donne dans toutes les pastilles de goût. Musique nutritive. Au contraire de ce que les gens peuvent penser, ça n’encourage pas nécessairement à s’alimenter, mais ça alimente. C’est rempli de nutriments.

Crédit photo: Yuri

Pourquoi un EP intitulé Mayo Ketch Microprogramme?

Pour célébrer la culture du casse-croûte qui, à mon avis, n’est pas assez présente dans le panorama musical. Ketchup Mayo est une locution ancrée dans l’imaginaire collectif québécois. Rien de mieux qu’un bon vieux steamé mayo ketch. Mayo Ketch, c’est aussi un état d’esprit, un mode de vie.

Quelle est ta relation avec la nourriture?

Fusionnelle et symbiotique. La nourriture me nourrit, et je nourris la nourriture. J’apprécie les plats raffinés, mais je suis d’avis qu’un poivron nature est tout aussi bon, de même qu’une courgette entière fait toujours la job. Il faut redonner leurs lettres de noblesse aux aliments crus non transformés.

Est-ce que tu écoutes de la musique quand tu cuisines?

C’est la musique qui me cuisine. Cuisiner, c’est surestimé. S’enfiler 4-5 fruits/légumes, c’est tellement satisfaisant, ou du fast-food, ou une bonne table, pas d’entre trois.

Quels sont les ingrédients de base dont tu as toujours besoin?

Un bon beat, des bongos, de la cloche à vache, jamais assez de grelots, autant niveau percussion que pommes de terre. Les légumes racines sont toujours gagnants. Mmm, des betteraves…

Quelle est la première recette que tu as apprise à faire?

L’intemporelle Mayo Ketch. Ma recette secrète est à ce jour inégalée. Trempe un légume là-dedans, et c’est un aller simple vers un monde meilleur.

Quel est ton plat signature?

Mon fameux grilled cheese au Nutella. Le secret, c’est de prendre les singles blanches, thank me later.

Quel est le plat que tu aimes commander?

Un déjeuner continental, avec une seule commande j’ai des Froot Loops pendant des jours.

Quelles sont tes règles en cuisine?

Juste du frais, juste du vrai, à mon image. Toujours frais, toujours vrai.

En musique?

La règle, c’est qu’il n’y a pas de règle, comme en cuisine.

Quelles sont les bonnes conditions pour cuisiner?

Avoir un îlot, idéalement en granit orné de pierres précieuses, sinon c’est impossible.

Crédit photo: Jean-François Cloutier

Pour faire de la musique?

Ne pas trop savoir où tu t’en vas, un peu comme en cuisine, pour arriver à te laisser surprendre par des idées saugrenues.

Quel est le meilleur assemblage repas-musique que tu aies expérimenté?

Écouter Be Healthy de Dead Prez en buvant un bon verre d’eau. L’hydratation, c’est la clé. Je recommande fortement cette expérience sensorielle hors du commun à tous ceux qui sont moindrement fans de rap culinaire et passionnés d’hydratation, ou simplement en quête d’exaltation.

Quelle est ta dernière découverte culinaire?

Bò lúc lắc, tellement satisfaisant.

Et musicale?

La dernière chose qui m’a fait tripper, c’est Doja Cat, badass beatmakin’ diva!

Je voudrais terminer en suggérant à quiconque lisant cet article de boire un bon verre d’eau et de ne pas négliger ses soins dentaires.

Close
0