Close
L’effet A : L’ambition comme moteur du changement

L’effet A : L’ambition comme moteur du changement

Travailler sur l’ambition, un moyen de permettre aux femmes de prendre toute leur place dans la société, c’est cette philosophie qui a poussé John Gallagher et Isabelle Hudon à créer L’effet A en 2015.

L’effet A a été créé à la suite d’un constat simple et d’une phrase clichée, entendue trop souvent, et sans fondement. «Selon certains CEO de grandes entreprises, si les femmes étaient si peu présentes et visibles, c’est parce qu’elles avaient un manque d’ambition», a expliqué John Gallagher, cofondateur de L’effet A.

John Gallagher, cofondateur de L’effet A.

Bien qu’elle peut sembler d’abord anodine, cette phrase a sonné l’alarme et a convaincu les cofondateurs de creuser la question. «Isabelle Hudon est une féministe très engagée, précise John Gallagher avec le sourire. Donc, on a lancé un sondage* national pour aller valider cette hypothèse, auprès de 2 500 femmes et hommes». Sans surprise, les résultats ont prouvé que les femmes ont autant d’ambition que les hommes (selon les résultats du sondage, 73% des femmes se disaient ambitieuses contre 78% d’hommes).

Lancé dans la foulée, L’effet A a vu depuis passer près de 4 000 diplômées (représentant 20 cohortes) entre les mains de ses coachs, pour qu’elles apprennent, elles aussi, à exprimer leur ambition. Car c’est là tout l’objectif de cette structure particulière: donner aux femmes le droit d’exprimer leur ambition. «Lorsque les femmes atteignent leur plein potentiel et déploient leurs talents, elles créent de la richesse pour elles-mêmes, les entreprises et toute la communauté», croit fermement John Gallagher.

Le changement passe par les grandes entreprises

Ce sondage a permis aussi de révéler d’autres choses, plus surprenantes. «Nous nous sommes aperçus qu’il y avait une différence de posture mentale entre hommes et femmes, car pour ces dernières, elles sont moins dans l’action de communiquer leur ambition». Enfin, autre donnée révélatrice, la confiance en soi était plus prononcée chez les hommes que chez les femmes.

Armés de ces données, Isabelle Hudon et John Gallagher réfléchissent aux meilleures façons de donner les moyens de leurs ambitions à ces 73% de femmes ambitieuses. «Nous voulions être dans l’action, plutôt que de commenter des études qui démontraient toujours la même chose», souligne le cofondateur.

Isabelle Hudon, cofondatrice de L’effet A. ©Frederique Menard Aubin

Ils imaginent alors proposer un parcours sous forme de défi aux femmes: 100 jours pour canaliser leur ambition, et travailler sur les trois thèmes corollaires de l’ambition, soit la confiance, le risque et l’influence (via le réseautage, que les femmes pratiquent peu, selon les données de L’effet A), grâce au soutien de femmes qui sont déjà à des postes de pouvoir.

Si L’effet A s’est d’abord intéressé à des femmes éduquées, employées dans de grandes entreprises, qui manifestent une certaine ambition pour elles-mêmes et l’organisation dans laquelle elles travaillent selon les critères de recrutement, «c’est parce que ces grandes entreprises ont les moyens de réfléchir à ces sujets; c’est l’un de leurs rôles de faire avancer ce sujet socioéconomique», est persuadé John Gallagher.

Lancer la discussion

«Mais, affirme-t-il, la volonté de L’effet A est aussi d’aller au-delà du corporatisme et de pouvoir démocratiser nos produits, notre expérience et d’en faire profiter au plus grand nombre de femmes». Des réflexions en ce sens sont en cours au sein des équipes et devraient être concrétisées lors d’une prochaine étape de croissance.

Présent sur deux continents, L’effet A a aussi dû s’adapter aux cultures de l’ambition des femmes dans chacun des territoires: Canada, Suisse, France. L’ambition n’est pas perçue, de façon sociétale, de la même façon partout. Toutefois, la même envie sous-jacente est présente: que les femmes puissent prendre leur place dans les entreprises et la société où elles se trouvent.

«Au Québec, en 5 ans, on a vu de plus en plus d’entreprises se joindre au mouvement de L’effet A, parmi les grandes entreprises québécoises, une trentaine font partie du programme», se réjouit John Gallagher, pour qui il ne sera plus possible de revenir en arrière sur ces sujets.

Maintenant que L’effet A est un acteur de poids à propos de la place des femmes en entreprise, plusieurs projets sont réfléchis afin d’attendre d’autres niveaux. «Notre prochaine étape sera de mesurer la progression des femmes à tous les échelons des entreprises, et nous serons assistés par de l’intelligence artificielle», a expliqué John Gallagher qui a indiqué que les outils numériques nécessaires à ces mesures devraient rapidement être mis en place.

L’effet A

site web | facebook | instagram

*Sondage L’effet A – Léger effectué du 3 au 16 mai 2016.

Image en couverture: Atelier 2, Défi Leadership – Automne 2019. Courtoisie – L’effet A

Close
0