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HUIS CLOS : Un tête-à-tête entre scène musicale et patrimoine

HUIS CLOS : Un tête-à-tête entre scène musicale et patrimoine

Il est un pur produit du confinement. L’idée émerge entre mars et avril 2020 dans la tête de Laura Derrey et Guillaume Gueras. Voyant l’émergence des performances lives, les deux passionnés de musique veulent mettre la main à la pâte en proposant pour la scène locale montréalaise, et à terme, québécoise. Ainsi nait HUIS CLOS, nouveau média musical lancé le 15 février dernier.

Un média, deux fonctions

HUIS CLOS, c’est un contenu toutes les trois semaines et un média en deux morceaux: la partie divertissement avec le concert virtuel et la partie médiatique qui constitue 50% du média. Un concert mais surtout la rencontre d’un artiste et d’un lieu montréalais iconique, qui parle à la fois aux Montréalais et à ceux qui voudraient découvrir la ville.

«On filme comme si c’était un vrai show. On le fait parfois plusieurs fois sur certaines chansons, mais c’est souvent un one shot avec un show de 30 minutes», explique Laura Derrey. «Derrière, on fait une entrevue avec des artistes et des gérants des lieux. On a la chance d’être accueillis dans des lieux fous donc autant mettre l’accent sur eux, ils font partie du patrimoine québécois.»

Guillaume Gueras le précise, le duo – ouvert à tous les genres musicaux – mise d’abord sur des artistes confirmés pour aider au lancement du média. «À terme, on veut mettre en avant des artistes émergents qui n’ont pas l’occasion d’avoir ce genre de plateforme.»

Elle s’occupe de la production, lui du marketing et de l’événementiel. En France, le cofondateur a monté avec des amis une association dont l’une des missions était la promotion de la scène locale française et qui a mené à la création du Festival Seanapse. «Quand je suis arrivé à Montréal, j’ai fait un peu d’événementiel et pas mal d’événements avec des artistes francophones dans l’association avec laquelle je travaillais.» Pour Guillaume Gueras, HUIS CLOS représente le croisement de toutes leurs passions. De son côté, Laura Derrey a longtemps travaillé sur des lives et dans la production audiovisuelle. «Au sein de HUIS CLOS, je m’occupe de la production mais on est au début, on a un peu toutes les casquettes (rires), on donne beaucoup de notre temps!»

Laura Derrey en tournage. Crédit: Léa Febbraro.

À chaque lieu son artiste

Et ce qui prend le plus de temps aux deux associés, c’est la recherche des lieux. «C’est beaucoup de négociations et de prospection. L’argent investi dans le projet sort de nos poches, donc on essaie de s’entourer de partenaires qui nous aident gracieusement, c’est pour ça qu’on développe cette partie médiatique où on laisse la parole aux directeurs de lieux», ajoute Guillaume Gueras. Jusqu’ici, HUIS CLOS a su prendre d’assaut des lieux uniques comme le dôme du Marché Bonsecours, le Cosmodôme de Laval et un espace de coworking dans le Mile-End.

Mais l’idée va au-delà de la réputation de l’endroit, le but étant de trouver un lieu qui colle à l’artiste. «Parfois on a l’un et l’autre, mais l’endroit n’est pas forcément compatible avec l’artiste, on voit plus telle personne dans tel lieu. Il y a beaucoup de choses en suspens, puis les planètes s’alignent», complète le responsable du marketing. «Sécuriser un lieu facilite aussi les discussions avec un artiste confirmé», précise-t-il.

Paupière. Crédit: Léa Febbraro.

Concerts et Covid

L’autre enjeu, ou plutôt l’éléphant dans la pièce, c’est la Covid. «Des gens nous ont dit “oui” pour plus tard, car ils ne voulaient pas faire entrer plus de personnes dans leur bulle comme ils sont déjà en tournage», explique la productrice. «Ça amène une équipe limitée et beaucoup de choses à tenir compte sur un tournage. On a une personne qui s’occupe uniquement des mesures Covid. Ça change tout, mais comme tout le monde dans l’industrie, on s’est adaptés. La transition est difficile mais pas impossible.»

Conscients que cette particularité numérique est propre à la situation actuelle, les deux fondateurs réfléchissent déjà à une branche événementielle pour permettre à leur communauté d’obtenir ce contact physique si essentiel à l’appréciation d’un concert. «On essaiera d’organiser des événements intimistes avec une centaine de personnes sur invitation, et à huis clos pour garder le concept du média», avance Guillaume Gueras. Le lieu sera dévoilé la veille et la programmation, sur place. «Ce sera tous les trois ou quatre mois à Montréal, et si on peut aller ailleurs, on le fera.»

Deuxluxes. Crédit: Léa Febbraro.

Un festival annuel regroupant la programmation des derniers mois et quelques autres artistes est déjà dans le bac à idées du média. «On veut fédérer notre communauté via le numérique, car c’est ce qui est possible en ce moment, mais à long terme, la partie événementielle sera un gros travail.»

Trop jeune OBNL pour obtenir des subventions, HUIS CLOS s’en remettra prochainement à une campagne de sociofinancement pour lever des fonds, assurer quelques mois de production et trouver un commanditaire.

HUIS CLOS

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Image en couverture: Fondateurs de HUIS CLOS, Laura Derrey et Guillaume Gueras. Crédit: Léa Febbraro.

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