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Léonce : des mitaines et foulards chauds, chics et écoresponsables

Léonce : des mitaines et foulards chauds, chics et écoresponsables

Léonce, c’est un compagnon d’hiver inventé par la créatrice montréalaise Michèle Lavoie. Dans l’entreprise qui porte le prénom de son grand-père, Michèle applique ses talents artistiques à la confection de mitaines et de foulards sérigraphiés. Depuis cinq ans, l’entrepreneure marie créations textiles et matériaux écologiques, réconfort hivernal et souci environnemental. Si Michèle aime créer, elle le fait avant tout avec réflexion.

Un accident, voilà qui amène la Montréalaise sur une nouvelle voie alors qu’elle s’apprête à devenir massothérapeute. Qu’à cela ne tienne, l’entrepreneure, qui a plus d’une corde à son arc et étudié également en design et impression textile, se réoriente vers sa passion du tissu. «Je me suis dit, je veux faire des vêtements mais des vêtements qui sont essentiels. J’avais vraiment une vision écologique et je me suis demandée ce qui était essentiel au Québec», raconte Michèle Lavoie.

L’entrepreneure Michèle Lavoie. Crédit: @Colocs_Créatives

Avec nos hivers si froids et si longs, la réponse apparaît naturellement: des mitaines évidemment! «Les gens en portent tous les jours cinq mois par année. Donc, c’est correct de créer quelque chose qui va éventuellement devenir un déchet, mais ça va être pratique pendant un bon bout avant».

Avec Léonce, Michèle honore les principes du «slow fashion». Ses produits: mitaines et foulards unisexes, classiques avec des motifs géométriques, reviennent année après année. «J’ai une solution qui fonctionne bien et je m’y tiens. Je rajoute à peu près un ou deux motifs par année, mais je garde ceux qui fonctionnent bien».

Des motifs dont on ne se lasse pas, une durabilité sur le fond et la forme avec des matériaux sélectionnés pour leurs qualités écoresponsables et leurs propriétés spécifiques. Les produits sont confectionnés en coton et bambou biologiques. «Il me fallait une matière qui soit épaisse, qui soit chaude. Le coton c’est pour la durabilité, il est plus solide et j’ai ajouté le bambou parce que c’est une fibre qui est respirante. Ça reste chaud même si c’est mouillé. Ça sèche très rapidement et c’est antibactérien». L’intérieur, quant à lui, est doublé avec un polaire très épais, en polyester recyclé.

«On a une responsabilité quand on décide de créer quelque chose. J’avais ce souci, c’est pour ça que c’est durable. Il fallait que ce soit écologique, que ce soit équitable, que ce soit le plus possible fait localement», précise l’entrepreneure.

Des enjeux qui habitent la fondatrice dans toutes les sphères de sa vie: «Je suis une activiste environnementale, donc pour moi c’est aussi prendre action de faire des vêtements écoresponsables et dire : vous voyez ça se fait, ça peut se faire. Je voulais aussi inspirer les gens avec ça».

Courtoisie: Léonce. Crédit: @Fabien_Dumas

Michèle assure toute la partie gestion. Côté production, elle réalise la sérigraphie dans les ateliers de son ancienne école, a recours à des sous-traitants montréalais pour la coupe et la couture des mitaines et coud les foulards depuis son appartement. Le tissu, lui, est tricoté dans la métropole chez Monloup ou Tricot Bains, parmi les dernières usines qui fabriquent encore des textiles à Montréal. L’aventure révèle les difficultés de fabriquer artisanalement des vêtements au Québec, entre les fonds nécessaires à la production et la partie logistique: «C’est un parcours du combattant. L’accès aux matières est difficile, ça coûte plus cher».

Avant la pandémie, ses produits bénéficiaient d’une visibilité dans les boutiques de plusieurs provinces canadiennes. Un site transactionnel permettait également de les acquérir mais le rendez-vous incontournable, c’était les marchés de Noël, d’un coin à l’autre du Canada. Avec la COVID, les projets sont chamboulés: les boutiques sont fermées et les marchés de fin d’année tous annulés.

Lorsque les ventes baissent, Michèle cherche une visibilité sur le web: «Je vais développer plus la vente en ligne. Partout où je peux essayer de me mettre, je vais être là». Mais le contact humain, tant avec les clients que d’autres artisans, lui, reste essentiel. Dès que possible, elle espère concilier les espaces virtuels et ceux en présentiel.

Courtoisie: Léonce. Crédit: @Fabien_Dumas

«C’est important de rencontrer nos clients et de leur parler. Les marchés d’artisans, c’est aussi un lieu de rencontres. C’est un moment où on peut discuter avec des gens qui vivent la même réalité que nous». Il s’agit d’un aspect que l’artiste retrouve aussi lors de ses collaborations avec des illustrateurs.trices qu’elle apprécie et dont elle sérigraphie le travail sur ces produits.

Durant la crise sanitaire, la créatrice a longuement réfléchi à sa façon de rebondir: «Avec la pandémie, j’avais amorcé un processus de deuil, je croyais que j’allais perdre mon entreprise». Puis, Léonce a passé le cap des fêtes. Une première campagne publicitaire créée pour faire face à la situation a porté ses fruits.

Michèle travaille actuellement à un projet supplémentaire. Il mêle les différentes problématiques auxquelles l’entrepreneure s’est confrontée et élargit les possibilités à l’aide de nouvelles technologies de l’ère industrielle 4.0: «L’objectif premier, c’est de démocratiser l’accès aux world technologies pour les petites et moyennes entreprises pour que ça devienne plus facile de faire des vêtements», révèle-t-elle.

❄️Léonce

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Couverture photo: Michèle Lavoie. Crédit: @Colocs_Créatives

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