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Complémentarités entre entreprises

Complémentarités entre entreprises

Le principe de la symbiose industrielle serait un concept en croissance au Québec, c’est ce que révèle La Presse. À Sherbrooke, il a en tout cas permis l’échange entre trois entreprises: l’un des plus gros importateurs de café biologique et équitable au Canada Café William, le plus gros producteur d’arbres de la région ArborInnov et l’éleveur d’insectes destinés à l’alimentation animale Entosystem. C’est le résultat d’un atelier de maillage de l’organisme Synergie Estrie.

L’usine de Café William torréfie chaque jour 300 sacs en majorité faits à partir de fibres de jute. S’ils finissaient initialement à l’enfouissement, ils servent aujourd’hui à ArborInnov. Le producteur d’arbres dépensait 73 000$ par année pour faire venir de la jute neuve d’Asie. La fibre lui sert à fabriquer des pochettes dans lesquelles il met de jeunes arbres et du substrat nécessaire à leur croissance pendant deux ou trois ans pour végétaliser des halles minières. Il l’utilise aussi comme paillis pour empêcher les mauvaises herbes d’étouffer les jeunes arbres. La fibre garde l’humidité du sol, donc elle permet de faire des économies d’eau.

Après un an, Synergie Estrie considère que cette symbiose a permis d’éviter 73 tonnes de gaz à effet de serre (GES), de détourner 30 tonnes de jutes de l’enfouissement et de réduire de 30 tonnes la production de matière vierge.

Un troisième acteur s’est joint à eux: Entosystem utilise la pelure du café qui se détache du grain lors de la torréfaction pour nourrir ses larves. Il apprécie le fait qu’elle donne de la structure au mélange et permet d’avoir un gruau au lieu d’une pâte collante. Les larves remplaceront ensuite la moulée de poisson et la protéine de soya dans l’alimentation animale, deux productions critiquées pour leur impact écologique. Quant aux déjections et aux carapaces des insectes rejetées lors de leur mue, elles servent d’engrais à ArborInnov.

Selon Synergie Estrie, cette nouvelle symbiose a permis d’éviter 20 tonnes de GES et l’enfouissement de 25 tonnes de résidus de café.

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