L’auteur-compositeur-interprète Émile Poulin dévoilera le 13 novembre son album en cinq titres Provisions d’avenir. L’artiste indépendant qui a enregistré l’entièreté de ce mini-album y fait un assemblable musical singulier, dans lequel se côtoient jazz, indie-pop, électro, classique et rock progressif, qui est le fruit d’une collaboration avec une variété de musiciens et chanteurs.
Inspiré par l’œuvre L’avalée des avalés de Réjean Ducharme, Émile Poulin traite d’amour, d’engagement relationnel et de la résistance au temps avec Provisions d’avenir.
Alors que «Coulis Carthésien» nous offrait un avant-goût de l’œuvre à la fois chargée et tout en finesse, il faudrait attendre encore quelques jours pour pouvoir la déguster. Baron s’invite alors dans le garde-manger d’Émile Pilon afin d’y découvrir ses provisions musicales et culinaires.
Qui es-tu, quel est ton parcours?
Je suis un gars pas trop compliqué, bien que parfois obsessionnel, qui aime toujours apprendre et agacer ses sœurs à l’occasion. Originaire de Beloeil en Montérégie, je suis à Montréal depuis mon passage au Cégep St-Laurent. C’est depuis ce temps-là que je m’obstine à créer des chansons. Après le cégep, j’ai pris une pause pour faire de la musique et visiter la prestigieuse école de la vie. Deux ans plus tard, je me suis lancé dans un baccalauréat en piano jazz à l’UQAM. Enfin, comme dessert, j’ai passé un an dans le programme de composition de musique de film. J’ai appris énormément dans cette dernière année. Avant ça, je n’aurais jamais envisagé de produire moi-même un EP! À travers tout ça, j’ai collaboré avec plusieurs musiciens, danseurs, poètes, réalisateurs, chorégraphes et autres artisans à créer des performances uniques.
Comment a démarré ton aventure dans la musique?
De ce que je me souvienne, c’est la musique qui accompagnait les livres audio qu’on écoutait sur des cassettes dans le gros radio chez mes parents. L’histoire du plus grand des chasseurs de baleine. La musique rendait l’histoire encore plus terrifiante. Sans trop le savoir, je découvrais le pouvoir de la musique! Plus concrètement, c’est en secondaire 3 que j’ai appris les accords sur un Casio d’un ami chez qui on passait tout notre temps. On a monté nos premières chansons et je n’ai pas lâché le morceau depuis.
Comment décrirais-tu l’univers musical d’Émile Poulin?
Un vaste hall chargé d’objets de toutes sortes. On s’y promène comme dans un vieux rêve. Lumière tamisée, les fenêtres ouvertes laissent entrer l’air. C’est à la fois confortable et déstabilisant.
Quelle est ta relation avec la nourriture?
Fusionnelle. La dernière fois que j’ai sauté un repas, c’était en 1999 quand j’ai découvert Mario au Nintendo.
Si «Coulis cartésien» était un plat quel serait-il?
Une fondue! Pleins de petites bouchées aux saveurs différentes.
Si Provisions d’avenir était une recette, quels en seraient les ingrédients?
Du synthétiseur en masse, une généreuse portion de cordes vocales, des percussions (au goût), un coulis de violons, un soupçon de saxophone et une bonne dose d’électricité pour faire vivre tout ça.
Es-tu aussi doué derrière les fourneaux que sur scène?
J’exécute à la perfection les recettes que je connais. Le problème, c’est que je fais souvent les mêmes. Je suis définitivement plus actif dernière les fourneaux ces temps-ci en tout cas.
Qu’est-ce que tu écoutes comme musique lorsque tu cuisines?
J’aime découvrir de nouveaux albums. Récemment, j’ai écouté Olafur Arnalds, Laurence Anne, Tinariwen, Men I trust et Rosie Valland. Ça, c’est quand je ne suis pas pressé, parce qu’avec du bon stock comme ça, je perds parfois la notion du temps et le focus sur mes chaudrons.
Quelle est la première recette que tu as appris à faire?
Des crêpes. À l’époque, ça représentait un défi considérable!
Quels sont les aliments dont tu ne pourrais jamais te passer et pourquoi?
Des aliments frais, peu importe!
Quel est ton plus gros «fail» culinaire?
La fois où j’ai fait la même recette pendant un an et demi et que ça a mis mon couple en danger. On apprend tous les jours.
…Et ton plus gros «fail» musical?
Au secondaire, on avait monté un cover de Bon Jovi (ça ne s’arrête pas là). À l’apogée du refrain, je me suis lancé vers la plus haute note, mais c’est plutôt un son de chèvre en rut qui est sorti de ma bouche. Une performance qui est malheureusement gravée quelque part; déconseillée aux jeunes enfants.
Si je t’invites à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour t’impressionner?
Des dumplings et Bad Snacks!
Ton dernier repas et la dernière musique que tu écouterais… Si tu devais mourir demain?!
Une fiesta mexicaine avec du Stevie Wonder.
Quels sont tes projets futurs?
Devenir grand-père et faire découvrir la musique à mes petits-enfants. À plus court terme, lancer un premier album. Cette fois, je rêve de collaborer avec un réalisateur, un technicien de son et des co-auteurs. J’ai vécu le trip du home recording, j’ai beaucoup appris, mais pas deux fois de suite.