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Cuisiner avec de la musique, «c’est comme si cette combinaison amplifiait le niveau de bonheur» – Entrevue musico-bouffe avec The Moonlight Club

Cuisiner avec de la musique, «c’est comme si cette combinaison amplifiait le niveau de bonheur» – Entrevue musico-bouffe avec The Moonlight Club

Le trio devenu quatuor The Moonlight Club sort une série de singles en attendant l’EP Emerald qui sera accessible en ligne le 11 septembre prochain. Produit par Peter Van Utyfanck du studio Tous les Jours/Penny Lane, il flirte entre l’Americana et la new wave.

Aux percussions et à la batterie, François Rousseau ainsi que Daniel Marcella au clavier partagent avec Baron leurs expériences musicales et culinaires.

Comment en êtes-vous arrivés à faire de la musique?

F: J’ai commencé la batterie jeune, à 11 ans, en formule autodidacte, ce que je continue de faire 20 ans plus tard.

D: J’ai commencé le piano vers 4-5 ans. J’ai un background en piano classique et j’ai fait ça pendant 12-13 ans quand j’étais chez moi en Ontario. J’ai déménagé au Québec quand j’avais 18 ans et je n’ai pas eu de piano pendant plusieurs années jusqu’à ce que je vois un pianiste en concert, ce qui m’a donné le goût de me replonger dedans. À partir de là, j’ai commencé à jammer et j’ai cherché d’autres musiciens pour m’améliorer en faisant partie d’un band. Celui qui a été le plus captivant est celui que j’ai rejoint il y a deux ans et demi, The Moonlight Club.

Comment le groupe s’est-il formé?

F: Au départ, ça vient de François [Royer Mireault] et de John [Pankert], deux amis de longue date, qui ont décidé de partir un band ensemble quand ils sont arrivés à Montréal. Je les ai rejoints en 2015, trois ans plus tard, quand je suis arrivé à mon tour dans la métropole. De là, s’en est suivi un album et, après ça, Daniel s’est joint à nous.

Je connais François et John depuis qu’on est tout jeune, on pratiquait la planche à neige et on faisait des vidéos ensemble. On vient tous les trois de Trois-Rivières, donc c’était vraiment une question de timing. Un jour, on était réunis en train de jammer dans un studio, on a pu partager nos idées musicales.

D: Pour moi, c’était plus un coup de chance. Une amie a vu une annonce du band qui était à la recherche d’un pianiste pour ses spectacles. Sur le coup, j’ai juste répondu «Oui, pourquoi pas» et, dès le début, il y avait un bon feeling. Quand il a été question de sortir un nouveau EP en janvier 2019, je me suis joint à eux officiellement.

Comment décririez-vous votre univers musical?

F: Quelqu’un a dit un jour qu’on était perdu entre les années 60 et 80. On a des influences plutôt différentes dans le band, François et John sont très classés rock americana, je viens un peu plus du monde punk-musique alternative et Daniel à ses propres influences. C’est donc un heureux mélange de plusieurs influences et on se promène un peu dans les décennies qui nous ont marquées.

Pourquoi The Moonlight Club?

D: C’est un club à Londres où les Rolling Stones ont fait quelques spectacles avant de devenir connus. C’est une bonne double entente pour nous parce qu’on a tous des jobs à temps plein et quand on se rejoint les soirs pour jammer, c’est notre espèce de Moonlighting. C’est aussi parce qu’on intègre beaucoup d’amis dans nos projets, comme Danny pour le mix ou notre ingénieur du son qui a fait notre enregistrement. On dirait qu’ils font partie du groupe temporairement, donc le club, ce n’est pas juste nous quatre.

Pourquoi Emerald?

D: J’ai proposé le nom parce que leur premier EP était Words in Gold, qui est l’une des premières chansons que j’ai apprises à jouer avec eux. On continue donc avec les pierres précieuses. C’est aussi le premier show dans lequel j’ai joué avec eux après avoir fait une seule pratique ensemble. C’était un petit spectacle intime, dans un bar qui s’appelle Emerald.

Cet EP est 100% DIY, on est vraiment fiers d’avoir fait ça avec les moyens et le réseau qu’on a. On a documenté le tout avec dix vidéos disponibles sur notre chaîne YouTube qui s’appelle Journal, donc ça montre la progression du projet avec une perspective personnelle.

Crédit photo: The Moonlight Club

Quelle est votre relation avec la nourriture?

F: Je trouve que ce qu’on met dans notre estomac reflète un peu qui on est dans la vie de tous les jours. Je trouve super important de bien s’alimenter parce que c’est ce qui nous permet de bouger, de penser, etc.

D: J’ai autant de plaisir à manger qu’à cuisiner. Depuis quelques années, je flirte aussi avec une diète à base de plantes. Je trouve que c’est de plus en plus intéressant et important pour le futur. Je ne suis pas végétarien ou végan, mais j’aime expérimenter.

Quel est le dernier repas que vous avez partagé ensemble?

F: Il faut retourner loin, mais je me rappelle quand on était en mode embryonnaire pour le nouvel EP, on s’est enfermés des week-ends dans notre studio et la nourriture go to qu’on allait tout le temps chercher, c’était des banh mi.

J’ai cette histoire d’amour avec le banh mi parce que j’étais au Vietnam pendant un mois et, à Montréal, il y a de super bonnes places pour en manger.

Est-ce que vous écoutez de la musique en cuisinant?

D: J’écoute de la musique pas mal tout le temps. En cuisine, je pars mon speaker Bluetooth et une playlist, ça rend l’expérience un peu plus le fun. Tu danses un peu…

Ça me fait aussi penser à mes jobs dans l’industrie du service, dans les cuisines en arrière, il y a tout le temps de la musique qui joue toute la soirée pour motiver l’équipe.

F: C’est comme si cette combinaison amplifiait le niveau de bonheur.

Quels sont les ingrédients de base dont vous avez besoin?

F: On a eu cette discussion dernièrement et on s’est mis d’accord sur le fait qu’une bonne recette doit toujours avoir de l’ail, des oignons et un peu de gingembre.

Quelle est la première recette que vous avez apprise?

F: Chez nous, c’était pratique courante de faire la cuisine en famille, donc on avait les classiques. Je me plais à dire que c’est la lasagne parce qu’à ce jour c’est encore un de mes mets préférés. Pour moi, il faut absolument mettre un mélange ricotta et épinards.

D: Quand j’étais plus jeune, ma mère c’était la reine de la cuisine et on n’avait pas vraiment le droit d’aider. J’avoue avoir appris à cuisiner beaucoup plus tard. Quand je suis arrivé à Montréal, il a fallu que j’apprenne à faire des pâtes, des stir fry

Quel est votre plat signature?

D: Récemment, les wings au chou-fleur, style buffalo. C’est mon nouveau go to snack qui est très facile à partager avec le band.

F: Je suis allé en camping récemment avec des amis et j’avais préparé un tofu Général Tao, ça a fait l’unanimité!

Quel est le plat que vous aimez commander?

D: On s’est gâtés cette semaine avec de super bonnes pizzas, traditionnelles, avec de supers ingrédients. On en a commandé beaucoup trop alors on en a eu pour deux jours à tout manger.

Quelles sont vos règles en cuisine?

F: Dans mon livre, la seule règle, c’est qu’il faut improviser. Je sais qu’il ne faut pas le faire avec la pâtisserie, mais quand vient le temps de cuisiner, j’aime ne pas me fier aux quantités ou même parfois partir de rien et essayer des trucs.

D: Ma mère ne sait jamais dire ce qu’elle a fait. On n’a jamais eu exactement deux fois le même repas. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’improviser et de rendre ça personnel.

En musique?

F: Je trouve ça tout le temps intéressant de tomber sur des artistes qui font quelque chose qui sonne un peu différent du reste, que ce soit en termes de structures ou de sons.

D: Je suis d’accord, mais ma professeure de musique de l’époque ne serait pas contente d’entendre ça. Avec mon background en classique, j’ai appris beaucoup de théorie. C’est une perspective que j’aime parfois amener dans The Moonlight Club.

Quelles sont les bonnes conditions pour cuisiner?

D: Un frigo bien rempli.

F: Une ambiance musicale, un verre de vin ou une bière, des bons amis surtout. Pour faire le lien avec la musique, ce qu’on aime avec The Moonlight Club, c’est un moment pour échanger.

D: Être dans une zone de confort où on est à l’aise d’apporter ses propres idées et faire des tests.

Quel est le meilleur assemblage repas-musique que vous ayez expérimenté?

F: Je préfère me l’imaginer: je serais assis à une table en attendant le concert Gerry Boulet et je mangerais un truc classique, indémodable, à l’image de Gerry, c’est-à-dire une lasagne.

D: J’ai mangé dans un restaurant, dans le noir, et je me souviens avoir commandé le menu surprise. En même temps, ce qui m’avait vraiment impressionné, c’était qu’il y avait un trio jazz qui jouait aussi dans le noir!

Quelle est votre dernière découverte culinaire?

D: Les champignons! Les cueillir en forêt, puis faire un repas avec ça, je trouve qu’il y a quelque chose de magique. Quand j’étais jeune, je croyais que les seuls champignons qui existaient étaient les petits boutons blancs. Maintenant, surtout dans la culture québécoise, il y en a de toutes sortes, je découvre différents goûts.

F: Il y a trois ans, je suis allé à Barcelone, dans un restaurant où on m’a servi quelque chose de super simple: c’était une variété de champignons sauvages avec un jaune d’œuf chaud au centre. À ce jour, je vante toujours ce plat pour dire que ça ne prend rien d’extraordinaire pour marquer quelqu’un avec un goût, ça prend de bons ingrédients.

Et musicale?

D: Ce qui est drôle en étant le seul anglophone d’Ontario dans un groupe de gars de Trois-Rivières, c’est la découverte de la musique québécoise. C’est le fun pour moi de découvrir cet univers musical.

F: Je suis constamment en train d’écouter de la musique, mais récemment j’ai découvert Aliocha, qui est un artiste québécois qui a sorti le 20 mars dernier un album qui s’appelle Nacked.

🎤 The Moonlight Club

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