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Brèves Baron Mag | PME en danger, Télétravail sous surveillance et l’anglais au travail

Brèves Baron Mag | PME en danger, Télétravail sous surveillance et l’anglais au travail

Brèves Baron Mag | PME en danger, Télétravail sous surveillance et l’anglais au travail

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Les Canadiens sont attachés à leurs PME de quartier

Photo de Emre Can provenant de Pexels

Quatre Canadiens sur cinq craignent que leurs commerces locaux préférés disparaissent à cause de la pandémie et  95% considèrent qu’un soutien aux PME est essentiel pour garantir la santé économique. Le chiffre est sensiblement identique au Québec. C’est ce qui ressort d’un sondage d’opinion réalisé par Maru/Matchbox, en association avec la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

 

« D’après nos données de sondages, ce sont 158 000 PME au Canada qui pourraient s’éteindre avant même la fin de la pandémie., souligne par voie de communiqué le vice-président Québec à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), François Vincent. » 

La FCEI met à disposition sur son site JeChoisisPME un Tableau de suivi de la santé des PME actualisé et en date du 13 août, il en ressortait au Québec que

  • 72% des PME sont ouvertes
  • 47% d’entre elles ont un personnel égal ou supérieur à la normale
  • 34% des PME ont des revenus égaux ou supérieurs à la normale.

« Ces petits commerces font partie de nos habitudes de vie. En plus de contribuer à développer les économies locales, ils donnent à nos quartiers et à nos municipalités un cachet unique. Acheter local, c’est l’une des choses les plus importantes que les consommateurs puissent faire en ce moment pour aider ces commerces et contribuer à la reprise plus rapide de notre économie », conclut M. Vincent. 

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Refus de surveillance du télétravail

Photo de Andrea Piacquadio provenant de Pexels

En lien avec la Covid, le télétravail s’est généralisé dans tout le pays et de récents sondages indiquent que les employés travaillent en moyenne une heure de plus par jour. Ils affirment en plus avoir gagné en productivité. Cette affirmation peut être remise en question par l’employeur qui, pour en juger par lui-même, pourrait vouloir les surveiller. 

 

Le chef d’entreprise dispose de plusieurs outils comme un logiciel qui utilise la webcam de l’ordinateur à l’insu du travailleur et le prend en photos à intervalles aléatoires. Un autre logiciel enregistre les mouvements de la souris, ou encore une intelligence artificielle analyse les mots clés des courriels rédigés.

 

Le professeur de management à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), Étienne Charbonneau, ainsi que le professeur de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique, Carey Doberstein, signent une étude intitulée An empirical assessment of the intrusiveness and reasonableness of emerging work surveillance technologies of public sector. Leur objectif est d’analyser l’attitude des employés envers la surveillance du télétravail et d’évaluer son degré d’acceptation dans la société actuelle. 

 

Répréhensible jusqu’à quel point ?

Ils ont interrogé un échantillon représentatif de quelque 3000 Canadiens et un échantillon distinct de 346 employés des gouvernements fédéral et provinciaux. Il en ressort que les technologies les plus répréhensibles aux yeux des employés sont :

  • L’utilisation de la webcam pour enregistrer la durée des pauses et les mouvements physiques 
  • La prise de photos aléatoires à partir de la webcam de l’ordinateur 
  • L’utilisation du micro de l’ordinateur pour enregistrer les propos de l’employé, pour les faire analyser par une intelligence artificielle et/ou pour évaluer le temps passé à jaser.

Quant aux technologies les moins répréhensibles, il s’agit

  • Des applications visant à améliorer le bien-être des employés
  • Des rapports sur l’utilisation d’Internet effectuée par le travailleur.

Enjeux sociétaux

Les professeurs en ressortent trois enjeux sociétaux :

  • La résistance. «Si les employeurs poursuivent en ce sens sans tenir compte des opinions des personnes ciblées, la satisfaction des employés et le climat de travail sont clairement menacés», avertissent-ils. 
  • La rébellion. Les 18-30 ans seraient les moins réceptifs à l’utilisation des technologies de surveillance du télétravail et plusieurs seraient même prêts à contester en cour des atteintes à leur vie privée.
  • Le retour au raisonnable. « Les seules technologies de surveillance susceptibles d’être tolérées concernent l’utilisation de l’ordinateur et d’Internet. Les employés peuvent accepter qu’une réduction de l’évitement soit effectuée, mais aucunement qu’un contrôle de leurs faits et gestes soit instauré », résument-ils. 

Ils rappellent enfin que ce n’est pas parce que les employeurs ont la capacité de surveiller leurs travailleurs que cela signifie qu’ils doivent le faire ou que cela puisse être un booster de performance.

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Compétences en anglais requises

Lors de leurs dernières embauches, quelque 40% des entreprises au Québec attendaient des compétences en anglais. Le chiffre grimpe à 63% à Montréal. C’est ce que révèle l’Enquête sur les exigences linguistiques auprès des entreprises, des municipalités et des arrondissements de Montréal, réalisée par l’Institut de la statistique du Québec pour l’Office québécois de la langue française.

L’article 46 de la Charte de la langue française stipule toutefois qu’« il est interdit à un employeur d’exiger pour l’accès à un emploi ou à un poste la connaissance ou un niveau de connaissance spécifique d’une langue autre que la langue officielle, à moins que l’accomplissement de la tâche ne nécessite une telle connaissance». 

Dans la métropole, plus de 17% des municipalités ou arrondissements ont rejeté des candidatures à cause d’un manque de compétences en français et 20% à cause d’un manque de compétences en anglais. Le ministre responsable de la Charte de la langue française, Simon Jolin-Barrette juge anormal qu’un travailleur ne puisse pas travailler en français chez lui, au Québec. Du point de vue du secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, l’Union des municipalités et la Ville de Montréal devraient contribuer à corriger la situation et être exemplaires en tant que gouvernements de proximité.

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