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The Green Stop: Un ravitaillement écologique

The Green Stop: Un ravitaillement écologique

Lors d’un festival, comment faire en sorte que 130 000 personnes restent hydratées sans créer de longues files d’attente? La station de remplissage d’eau The Green Stop imaginée par la Montréalaise Rachel Labbe-Bellas dispose de 6 robinets pouvant remplir les gourdes des participants, gratuitement, en 5 secondes. Personnalisable, cette station peut être décorée au nom des commanditaires d’un événement et son toit peut accueillir une œuvre d’art ou encore un message environnemental. 

Rachel Labbe-Bellas. Courtoisie.

C’est lors d’une «eXXpedition Amazon» [une expédition de recherche exclusivement féminine pour étudier les causes et les solutions de la pollution plastique des océans] que la biologiste marine Rachel Labbe-Bellas a observé pendant 21 jours la présence du plastique et ses effets.«Je suis retournée au travail [à la Scripps Institution of Oceanography de l’Université de San Diego], en Californie, et j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de solution, même dans mon domaine de recherche alors qu’on travaille pour la protection des océans. J’ai alors eu une vision d’un produit, [une station de remplissage d’eau], je l’ai dessiné et j’ai commencé à en parler pour voir si je pouvais le construire», explique-t-elle.

Pendant deux ans, la biologiste travaille sur son concept, participe à des compétitions et obtient de l’attention. Elle décide de se lancer en affaires dans son pays natal et revient à Montréal en avril 2018.

Accompagnement entrepreneurial 

La Canadienne a d’abord reçu le soutien de l’agence de promotion économique Montréal International, puis 6 mois plus tard de l’incubateur d’innovations et accélérateur d’opportunités en tourisme, culture et divertissement, MT Lab

«Ce qui a vraiment propulsé mon parcours d’entrepreneure, c’est le programme de 5 mois que j’ai suivi avec l’incubateur d’entreprises Founder Institute en janvier 2019, affirme-t-elle. Tu es sélectionnée, puis tu travailles de manière très intense et tu découvres à quel point c’est difficile d’être entrepreneure! Il y a tellement de travail à la maison et des affectations surprises pendant les fins de semaine. Ça te montre que tu ne t’arrêtes jamais vraiment de travailler.»

Courtoisie The Green Stop.
Courtoisie The Green Stop.

Son parcours l’a amené à gagner plusieurs prix, dont le Aquahacking 2019. Sa campagne de financement lui a aussi permis de récolter plus de 28 000$ et d’obtenir des fonds supplémentaires en provenance de PME Montréal. Elle estime que ces éléments ont renforcé son ambition et lui ont confirmé la validité de son modèle d’affaires.

Concrétiser son idée

«L’idéation en Californie était bien plus complexe. Elle ne proposait pas uniquement de l’eau potable, mais c’était une station unique qui proposait différents services [par exemple, de la crème solaire]. J’ai appris à concevoir un produit minimum viable, en me concentrant d’abord sur un seul problème. Il ne faut pas le rendre trop chic et complexe, ce serait gaspiller de l’argent», explique Mme Labbe-Bellas, satisfaite de son choix.

Afin de valider le programme du Founder Institute, l’entrepreneure dû trouver un premier client. Son choix s’est porté sur le festival Osheaga.

«Les festivals accueillent beaucoup de monde dans une période de temps très courte, donc le produit est très utilisé et tu sauves beaucoup de bouteilles d’eau à usage unique d’un coup, souligne-t-elle. En matière d’impact sur l’environnement, les festivals temporaires ont de plus grands besoins, je présume, parce qu’ils produisent tellement de déchets qu’ils veulent réduire. C’est aussi d’intérêt public d’avoir accès à de l’eau pendant cette période.»

Après trois jours d’événement, ce sont quelque 85 000 bouteilles en plastique contenues dans 566 sacs poubelles qui ont été épargnées. L’expérience sera donc renouvelée cette année. 

De l’ambition à revendre

Si jusque là, Rachel Labbe-Bellas menait son projet seule ou presque, elle accueillera cette année des stagiaires. La future maman est également à la recherche d’un.e partenaire d’affaires qui l’aidera à développer l’entreprise. «Ce n’est pas facile. Il faut trouver quelqu’un qui veut investir du temps, travailler intensivement et qui a la même vision que moi. Ça prend beaucoup plus de temps que ce que j’espérai, mais on peut toujours prendre le risque et si cela ne fonctionne pas après un an, c’est toujours possible d’y mettre fin. C’est comme une relation amoureuse», illustre-t-elle en indiquant qu’elle souhaite collaborer avec une personne ayant toutefois des compétences complémentaires.

The Green Stop devrait aussi voir sa zone géographique s’agrandir. Après Montréal et Toronto, des projets sont envisagés à Ottawa et Québec. Sur un principe de roulement, ses 10 stations devraient lui permettre de rejoindre 30 événements cette année. L’entrepreneure se dit également prête à tester l’expédition de son produit à l’étranger, par exemple aux États-Unis, ainsi que pour de plus grands rassemblements comme le festival de musique Glastonbury, en Angleterre. 

Mme Labbe-Bellas imagine également rendre permanente sa station pour répondre aux besoins d’une saison sportive, par exemple. Son objectif d’ici cinq ans est de dénicher un important commanditaire, comme Coca-Cola, qui lui permettrait d’assurer une présence à l’international.

💧 The Green Stop

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