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Soupe joumou et anticonformisme musical – L’entrevue musico-bouffe de Fwonte

Soupe joumou et anticonformisme musical – L’entrevue musico-bouffe de Fwonte

Fwonte mêle les musiques traditionnelles de sa terre natale, Haïti, aux codes de l’électronique et du hip-hop. Après ses trois opus No Wanga, il nous revient avec l’album Danse avec mes démons qui atterrira dans nos oreilles le 25 mars prochain. 

Pour son prochain album produit entre Montréal et Londres, Kerns Olibrice s’est entouré de musiciens réputés tels que DJ Champion, Kensaye et Murder He Wrote. Depuis 2010, l’artiste a accumulé les prestations électrisantes au Festival International de Jazz de Montréal et au Karnaval KANPE. En attendant ses nouveaux morceaux, Baron a eu l’occasion de mieux connaître ses goûts culinaires.

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Je suis Kerns Olibrice alias Fwonte, auteur-compositeur et producteur. J’ai deux EP et un album à mon actif. Après la trilogie de No Wanga, nous voilà rendus dans mon univers avec le nouvel album Danse avec mes démons. Pour me définir, cela ne suffit que d’un mot: artiste. J’ai de la misère avec ceux qui veulent toujours me mettre dans des cases!

Je m’intéresse autant à l’art visuel qu’à la mode par exemple. J’ai étudié en infographie et en stylisme. Pour la musique, je suis tombé dedans depuis mon enfance. À 5 ans, j’ai fait mes classes en allant voir des spectacles dans le seul but d’étudier tous les faits et gestes des artistes sur la scène. Depuis, je roule ma bosse dans l’industrie indépendamment.

Comment décririez-vous votre univers musical?

Mon univers musical est à l’image de mon pays. Il incarne parfaitement ce qu’on appelle le métissage. L’ADN culturel haïtien est enraciné dans le continent africain. Ajoutez à cela tout ce qu’on a appris durant la période coloniale et ensuite ce qu’on a créé comme peuple, notre propre identité après l’indépendance. Ma musique est inspirée de tout ce qui me fait vibrer: musique traditionnelle haïtienne, compas, blues, électronique et hip-hop.

«J’ai de la misère avec ceux qui veulent toujours me mettre dans des cases!»

Quelle est votre relation avec la nourriture?

J’ai une très bonne relation avec la nourriture. Au départ, je n’ai aucune intolérance et je suis toujours partant pour découvrir de nouveaux restos et essayer de nouvelles recettes. J’aime voyager à travers mon palais, à travers la gastronomie, mais la cuisine de ma grand-mère me manque à tous les jours! J’ai une connexion particulière avec la bouffe haïtienne. Elle va de pair avec la musique. Sers-moi un bon griot, banane, pikliz, riz djondjon accompagné de la musique, et tu deviens automatiquement mon «Ti Patnè».

Êtes-vous aussi doué derrière les fourneaux que sur scène?

J’aurais aimé être meilleur derrière les fourneaux parce que j’aime bien manger, mais ça reste parfois de bons coups.

Quelle musique écoutez-vous lorsque vous cuisinez?

De la musique d’ambiance pour rester concentré sur ma recette.

Si Fwonte était un plat, quel serait-il?

La soupe joumou, un plat qui est un symbole de liberté et de fierté dans la culture haïtienne. C’est un plat complet et réconfortant.

Si Danse avec mes démons était une recette, quels en seraient les ingrédients?

Ce ne sera pas une recette de cuisine, mais un cocktail. Ce serait un ti-punch; un cocktail avec du rhum haïtien, jus de canne à sucre frais, sirop de canne à sucre et de la lime.

Votre dernier repas et la dernière musique que vous écouteriez… Si vous deviez mourir demain?!

Une fricassée de lambis accompagnée de riz de djondjon. Il faudrait que ce soit ma grand-mère qui la cuisine, mais elle n’est malheureusement plus de ce monde alors je partirai l’estomac vide. Pour la musique, j’irais avec quelque chose de joyeux, très festif, comme dans mes spectacles où je garde toujours une grosse chanson pour la fin.

Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?

Des crudités, une théière et du rhum!

Quel est votre plus gros «fail» culinaire?

Parfois, je n’ai pas obtenu le résultat escompté, mais c’était comestible!

…Et votre plus gros «fail» musical?

À mon premier concert à Pop Montréal, il pleuvait des cordes. Personne n’est venu et je n’ai pas livré la marchandise. Il y avait quelques amis, le personnel du Quai des brumes et Claude Rajotte. Le lendemain, ce dernier a écrit sur son blogue: «j’ai écouté son EP. C’est bon, mais il n’est pas encore prêt pour la scène». Depuis, je suis toujours à mon 200%. Merci Claude!

Fwonte

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