Close
Mathieu Leclerc, designer et fondateur du Studio Knowhow

Mathieu Leclerc, designer et fondateur du Studio Knowhow

Fort d’un parcours atypique et soucieux des environnements dans lesquels vivent et travaillent les gens, Mathieu Leclerc est à la tête du Studio Knowhow qu’il a lui-même fondé. L’entrepreneur-créateur offre ses services en aménagement d’intérieur ainsi que des conceptions de mobiliers sur mesure. Quelques questions.

Qui êtes-vous et quel est votre parcours? 

Je m’appelle Mathieu Leclerc, j’ai 34 ans et je suis designer de l’environnement. 

Après des études au baccalauréat et à la maîtrise en communication, j’ai occupé très brièvement un emploi de responsable des communications dans un organisme gouvernemental. À ma première journée de travail, j’ai été confronté à l’un des environnements professionnels les plus tristes que j’ai vus jusqu’à maintenant dans ma vie: un espace dans les tons gris avec des cubicules, du plancher en tapis, un plafond suspendu, un éclairage au tube fluorescent, etc. Cette expérience a été l’élément déclencheur qui m’a poussé à réaliser un rêve que j’avais en tête depuis des années, celui de retourner étudier en design à l’université pour un jour être en mesure de concevoir des espaces où les gens se sentent bien et ont envie de revenir. J’ai donc choisi de retourner aux études à 28 ans pour compléter un baccalauréat en design de l’environnement à l’UQAM. 

En parallèle de mon long parcours universitaire, j’ai occupé au fil des années tous les postes imaginables en restauration (plongeur, aide-cuisinier, busboy, serveur, barman), un milieu pour lequel j’éprouve une réelle admiration. C’est d’ailleurs un ami et collègue de la restauration qui, après ma première année à l’École de design, m’a fait suffisamment confiance pour me proposer mon premier mandat, soit le design complet de son café, le Café 8 oz. sur la rue St-Hubert. J’ai beaucoup appris de cette expérience et ça m’a donné une certaine assurance au regard de mes aptitudes. J’ai donc choisi de créer mon propre studio dès la fin de mes études. 

«Le design est un domaine qui demande d’avoir une prédisposition pour l’expérimentation, le changement et l’innovation.»

Votre emploi et titre actuel? 

Je suis le fondateur et designer principal du Studio Knowhow, un studio de design multidisciplinaire qui propose des services de design architectural et de conception de mobilier sur mesure pour des espaces commerciaux, principalement pour le secteur de la restauration et de l’alimentation (épicerie de quartier, café, boulangerie, etc.). 

Dans quelle ville? 

Montréal. 

Quelques mots pour définir quel type de travailleur vous êtes…

Curieux, adaptable. 

Le design est un domaine qui demande d’avoir une prédisposition – ou du moins un intérêt – pour l’expérimentation, le changement et l’innovation. Je dirais aussi que le travail autonome et l’entrepreneuriat nécessitent d’avoir une certaine tolérance face à l’incertitude, parce que les premières années en affaires apportent leur lot d’instabilité. 

Quelle est la taille de votre entreprise? 

Pour l’instant, je suis seul à l’interne. J’ai cependant un réseau de proximité qui regroupe des collaborateurs ayant chacun leur expertise (fabricants, entrepreneurs généraux, artistes 3D, autres designers) et avec qui je travaille selon l’échelle et les besoins de chaque projet. 

L’espace de bureau de Mathieu Leclerc.

Quels outils sont essentiels à votre vie? 

J’utilise SketchUp et Rhino pour modéliser des maquettes en 3D, puis Keyshot pour générer des rendus rapides. AutoCAD est évidemment un incontournable pour la réalisation de tous les plans d’aménagement et de construction. Finalement, InDesign quand vient le temps de créer des présentations graphiques pour mes clients ou pour des concours. 

À quoi ressemble votre espace de bureau? 

J’ai mon bureau dans un local partagé avec d’autres designers et situé au dernier étage d’un bâtiment industriel du Mile-End reconverti en espaces locatifs. Le local est entièrement peint en blanc, avec de hauts plafonds et un pan de mur complètement fenestré; l’espace est calme, agréable et très lumineux. J’ai une vue imprenable sur un autre bâtiment industriel en béton brut; ça peut sembler «turn off», mais je dois avouer que je suis un grand fan du courant brutaliste en architecture. 

Avez-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail? 

Je commence ma journée de travail en consultant un outil de planification de projet que j’ai mis en place pour prendre le pouls des tâches à prioriser et des urgences à gérer. C’est un outil qui regroupe l’ensemble des projets en cours et à venir, avec toutes les actions nécessaires à réaliser pour compléter chaque projet. Quand la concentration s’estompe en fin de journée, j’essaie de me consacrer à des tâches qui demandent moins de concentration, le dessin libre, le ménage de la boîte courriel, l’organisation de la journée du lendemain, etc. 

«Le design est plus qu’une série de choix esthétiques; chaque projet doit découler d’une idée forte qui oriente le développement et l’articulation de chaque composante du projet.»

Quels «trucs» conseilleriez-vous pour améliorer la productivité? 

La lecture du livre «Getting Things Done, the art of stress-free productivity» de David Allen. 

Vous êtes meilleur que vos collègues de travail pour…

Pour me préparer des lunchs qui suscitent la jalousie! 

Qu’est-ce que votre marque reflète? 

Ce n’est pas un hasard si j’ai choisi le mot «Knowhow» comme nom de studio. L’idée n’est pas de prétendre que je possède tout le savoir-faire nécessaire à chaque projet; c’est plutôt un idéal vers lequel tendre et auquel participent plusieurs collaborateurs en partageant leur expertise. Par ailleurs, chaque projet que j’entame commence par une phase intense de recherche. C’est là que mon côté geek s’exprime. Je passe beaucoup de temps à la bibliothèque et en ligne à approfondir mes connaissances sur l’histoire et les pratiques contemporaines en architecture, en mobilier, en design graphique, en art, etc.

Pour moi, le design est plus qu’une série de choix esthétiques; chaque projet doit découler d’une idée forte qui oriente le développement et l’articulation de chaque composante du projet, et ultimement, en maximise la cohérence d’ensemble. 

Qu’est-ce qui vous donne envie d’aller au travail chaque jour? 

J’aime sentir que je repousse mes limites et que je suis en évolution constante. Comme chaque mandat de design est différent et unique, j’ai l’impression que c’est un milieu qui me permet d’apprendre constamment et en accéléré. 

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné? 

Un de mes profs à l’UQAM (l’architecte Philippe Lupien, pour ne pas le nommer!) a répété à maintes reprises «minimum d’efforts, maximum d’effets». Loin d’être une invitation à la paresse, c’est une phrase que j’ai toujours gardée en tête et qui me pousse à aller à l’essentiel afin d’éviter de me perdre dans un délire conceptuel. 

Quelle est votre meilleure astuce pour sauver du temps? 

J’active le mode «Ne pas déranger» sur mon iPhone. Je me donne des périodes précises dans la journée pour consulter mes textos et mes courriels, ce qui m’évite d’être constamment distrait par mon téléphone. 

Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneur? 

Apprendre à établir une limite entre vie personnelle et vie professionnelle. Encore à ce jour, ça demeure un défi. 

Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer son entreprise

De ne pas avoir peur de demander, de poser des questions et d’aller à la rencontre d’autres entrepreneur-es. C’est fou à quel point on peut apprendre des erreurs et des bons coups de professionnels d’expérience! 

Mis à part votre ordinateur et votre téléphone, de quel gadget ne pouvez-vous pas vous passer? 

Ce n’est pas tant un gadget, mais je dirais mon vélo!

💥 Studio Knowhow

Close
0