C’est en découvrant la lave noire, opaque et brillante, produite lorsque des déchets sont chauffés à 2000°C par la compagnie d’ingénierie PyroGenesis que Kimberlee Clark a eu l’idée de créer Cinderella Garbage. Initialement accompagnée par Gabrielle Thérien, les deux jeunes femmes ont suivi une formation en art lapidaire [le travail de la pierre] pour transformer à la main, la matière en bijoux et accessoires de mode.
Quelle est la réaction du public face à l’idée de porter des déchets en guise d’accessoires?
Je pense que ça intéresse beaucoup de gens. C’est un concept qui est très différent, sans que les bijoux aient l’air complètement différents. La pierre ressemble à une pierre précieuse, donc on porte un bijou qui est fait à partir de déchets, sans que ça paraisse.
Surtout pour les bagues de fiançailles, les clients cherchent quelque chose [qui se démarque] et il y en a beaucoup qui ne veulent plus nécessairement des diamants puisque c’est une consommation peu écologique. Même chose pour les métaux. On utilise de l’or et de l’argent sterling qui sont recyclés. En fait, je pense qu’il y a vraiment un changement de direction des consommateurs, ils cherchent des produits plus écologiques qu’avant.
Est-ce qu’il y a d’autres messages cachés derrière vos bijoux?
On essaye toujours de développer des collections qui ont une petite philosophie. On a la collection Classique: on s’inspire de tailles de pierre traditionnelle, comme une taille marquise ou encore une taille princesse. C’est un commentaire par rapport au marché du diamant. Dans la collection Cœurs-à-l’envers, le cœur est à l’envers, donc placé pour la personne qui le porte. C’est une réflexion pour soi-même, sur le fait qu’il faut parfois être doux avec soi-même et ne pas trop s’en demander.
«Je pense qu’il y a vraiment un changement de direction des consommateurs, ils cherchent des produits plus écologiques qu’avant.»
Qu’est-ce que ça a changé pour vous d’être aujourd’hui la seule fondatrice?
C’était le fun d’avoir une partenaire avec qui je pouvais partager le stress, mais pour tout le reste, j’ai une très bonne équipe autour de moi, donc ça n’a pas changé grand-chose. Les deux joaillières s’occupent de la production, je n’en fais plus vraiment, je participe toutefois à la création de nouveaux designs. Sinon, je fais tout le reste. Je m’occupe notamment de la marque et de tout ce qui est administratif.
Après 7 ans, j’ai aussi appris à déléguer. Je travaille avec une équipe pour le marketing. La gestion des réseaux sociaux n’est pas nécessairement ma force, donc je fais appel à une agence. C’est une charge de travail que je n’ai plus, bien que j’y participe activement. Je pense que pour l’évolution de l’entreprise, c’est bénéfique.
Quelles ont été les évolutions majeures au fil des ans?
Les consommateurs ont appris qu’on existait, la communauté des réseaux sociaux a grandi énormément les deux dernières années. L’équipe a suivi. On était d’abord les deux fondatrices, puis on a eu une joaillière et il y a trois ans, on en a eu une seconde.
Présentement, c’est une grosse période, on se prépare du côté de la production et des réseaux sociaux. On prévoit des promotions et des photoshoots pour le temps des fêtes. On travaille aussi sur une nouvelle collection qui va probablement sortir après Noël.