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Rencontre avec Yves Servais, président de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec

Rencontre avec Yves Servais, président de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec

Depuis quelques années, l’industrie brassicole connait un véritable essor au Québec. Cette croissance fulgurante se manifeste par un taux oscillant entre 15 à 25 % par année depuis plus de 5 ans. Malgré cette explosion soudaine du nombre de microbrasseries dans la province, celles-ci doivent faire face à différentes réalités comme la distribution et la commercialisation de leurs produits. Rencontre avec Yves Servais, président de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec (AMDEQ).

En activité depuis près de 35 ans, l’association compte aujourd’hui 1200 membres partout au Québec. Ce regroupement alimentaire est aussi un organisme qui offre une quantité d’informations et de formations en ligne entre autres sur la vente des produits du tabac et sur les bières de microbrasseries. L’AMDEQ fait également de la représentation politique auprès des différentes institutions.

Lancement d’un concours faisant la promotion des bières de microbrasseries du Québec. Courtoisie: AMDEQ

«On recommande aux membres de ne pas délaisser les bières de brasseries industrielles, mais de laisser de plus en plus d’espace aux microbrasseries de leur région.»

Un créneau à développer

«Au départ, ce sont les dépanneurs indépendants qui ont cru aux microbrasseurs, ils leur ont donné de la place sur leurs tablettes avant les grandes épiceries et les dépanneurs corporatifs, se souvient Yves Servais. Depuis les six dernières années environ, l’association a fait des efforts pour faire la promotion des microbrasseries auprès des détaillants.»

En effet, de nombreuses mesures concrètes ont été prises en ce sens. «Par exemple, en 2015, en collaboration avec Aliments du Québec, on a fait un concours auprès des consommateurs pour faire connaître les bières de microbrasseries auprès des Québécois et pour que nos membres se spécialisent en microbrasseries également, indique le directeur de l’AMDEQ. Plus récemment, en septembre dernier, Marie-Ève Myrand, directrice de l’Association des Microbrasseries du Québec (AMBQ), a présenté lors de notre congrès une vision de l’industrie brassicole et de ses enjeux. Enfin, au niveau de l’association, on a des représentants sur la route qui présentent et donnent des informations sur les microbrasseries auprès des détaillants.»

Faire face aux problématiques

De toute évidence, le développement de l’industrie brassicole doit se faire en accord avec la réalité du terrain et les objectifs commerciaux. «On conseille de faire entrer plusieurs microbrasseurs dans les dépanneurs, car si tu en fais rentrer juste deux ou trois, ça ne suffira pas à créer un intérêt pour le consommateur et à lui donner du choix. On voit que le consommateur est prêt à essayer d’autres choses que les brasseurs industriels, affirme Yves Servais. C’est pour ça qu’on recommande aux membres de ne pas délaisser les bières de brasseries industrielles, mais de laisser de plus en plus d’espace aux microbrasseries de leur région afin de développer ces industries régionales.»

Yves Servais. Crédit photo: AMDEQ

La formation des employés est importante selon Yves Servais, car elle favoriserait inévitablement l’engouement pour les bières de microbrasseries. «On incite également les détaillants à former leurs employés pour être à même de mieux conseiller les consommateurs. La plupart sont bien ouverts à ça même si certaines problématiques demeurent. Par exemple, même si tu travailles avec 20, 30 ou 40 brasseries différentes, il y a parfois des problèmes au niveau de l’approvisionnement. Il faut que la microbrasserie avec qui on fait affaire donne un service régulier.»

Et plus tard?

De plus en plus de commerces de détail proposent des produits issus des microbrasseries. Mais comment cette tendance évoluera-t-elle?

Formation animée par Phillip Wouters sur le marché des bières de microbrasseries du Québec. Courtoisie: AMDEQ

«Présentement, l’objectif est de continuer à travailler sur la problématique des contenants vides. Il y a beaucoup de brasseurs qui se lancent dans la canette d’aluminium. Un détaillant aura tendance à favoriser la canette d’aluminium, car elle est reprise partout tandis que les bouteilles de verre ne le sont pas toujours en dépit des ententes récentes passées avec Recyc-Québec, affirme le directeur de l’AMDEQ. Au cours des prochaines années, il y aura un problème de saturation, car ce n’est pas possible de stocker de façon exponentielle. Les détaillants ne peuvent pas encourager tous les microbrasseurs et, de surcroît, il faut que ceux-ci puissent fournir un certain volume auprès du dépanneur qui les a encouragés.»

Pour en savoir plus sur les activités de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec, visitez le site de l’AMDEQ.

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