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Mary et Anna: Des chemises écoresponsables, locales et confortables

Mary et Anna: Des chemises écoresponsables, locales et confortables

Derrière la marque à double dénomination se cache une seule et même personne, Marianne Tremblay. Cette jeune entrepreneure de 26 ans a imaginé et lancé une chemise fabriquée localement à partir de fibres écologiques, tout en favorisant la diversité corporelle. Rencontre.

La robe-chemise dite «passe-partout» est fabriquée à partir d’un tissu doux et écologique, répondant au nom de Lyocell ou Tencel. Cette fibre produite à partir de pulpe de bois d’eucalyptus ou de bambou, notamment, est biodégradable. «Cela ne prend que deux litres d’eau pour faire un vêtement, tandis qu’une chemise de coton va en nécessiter 1000», affirme Marianne Tremblay. 

Crédit photo: Pascaline David

Son processus de production se fait en circuit fermé, alors que rien n’est gaspillé. Le solvant utilisé pour fabriquer cette fibre peut également être récupéré en quasi-totalité, de manière à ce qu’aucun polluant ne se retrouve dans la nature. «Je souhaitais faire valoir un vêtement intelligent, qui va durer longtemps pour éviter la surconsommation, être de qualité et servir dans plusieurs situations», indique la jeune entrepreneure. De l’idée initiale au résultat final, tout a d’ailleurs été fait ici afin de réduire l’empreinte carbone au maximum. Les vêtements sont d’ailleurs fabriqués dans un atelier à Québec. 

«C’est le vêtement qui doit s’adapter à toi, et non le contraire.»

Bousculer les normes 

Marianne Tremblay désirait également secouer les codes de l’industrie de la mode, qui valorisent rarement la femme et son image. «On ne peut jamais se fier aux tailles, qui diffèrent d’une marque à l’autre, mais ça peut être assez traumatisant de voir l’étiquette XL sur ton chandail à tous les jours», estime-t-elle. 

À la place des lettres, ce sont donc des cœurs qui définissent la grandeur de la chemise. Une petite charte qui indique la correspondance de chaque couleur à la taille associée est également cousue sur le côté du vêtement, pour permettre aux clientes de s’y retrouver. Ultimement, Marianne Tremblay souhaiterait ne plus avoir besoin d’ajouter la charte d’ici quelques années.

Même si plusieurs grandeurs existent, son produit a été pensé et conçu expressément pour être adapté au plus de morphologies possible. «C’est le vêtement qui doit s’adapter à toi, et non le contraire», lance-t-elle. Celui-ci peut être porté de multiples façons, que ce soit en veste, en robe chic ou moins chic ou encore avec une ceinture que l’on peut serrer à la taille ou au cou. 

 

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Bon long week-end à tous✨💫!

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Processus entrepreneurial 

Après l’obtention d’un baccalauréat en administration des affaires et en entrepreneuriat, la jeune femme a eu besoin de prendre du recul et de voyager. Elle a vécu à Londres pendant un an, un séjour qui lui a ouvert l’esprit et l’a décidée à faire un projet dans le domaine de la mode. De retour à Montréal, Marianne Tremblay a entamé les démarches pour créer son entreprise et sa marque, Mary et Anna. «C’est simplement mon nom coupé en deux et retravaillé, qui évoque deux amies complices et qui symbolise le girl power», lance-t-elle.

Aux balbutiements de son projet, il n’était pas question de fabriquer un vêtement écoresponsable puisque l’entrepreneure originaire du Saguenay pensait à la Chine. C’est au fil de ses recherches sur l’industrie de la mode que Marianne Tremblay a pris conscience de l’impact écologique néfaste de celle-ci. «C’est devenu un véritable combat, une fois que tu es conscientisé, tu ne peux plus revenir en arrière, relève-t-elle. On ne peut plus continuer comme les H&M et les Zara de ce monde qui jettent les vêtements invendus aux vidanges.»

Le processus d’imagination, de design et de fabrication lui aura pris un total de trois ans après nombre d’essais-erreurs et d’obstacles. L’un des grands défis est celui de sensibiliser les gens qui n’ont aucune conscience des impacts de leur consommation, pour les amener à acheter localement. «Je suis consciente que la transition peut être difficile et longue, on ne peut pas avoir un garde-robe 100% local du jour au lendemain.» Même si la fondatrice regorge d’énergie, elle ne compte plus les heures passées à gérer cet aspect en plus du site internet, des commandes, du marketing, de la supervision des designs ainsi que de la production. 

Crédit photo: Pascaline David
Crédit photo: Pascaline David

Financièrement, elle a pu bénéficier d’un bon coup de pouce grâce au succès de sa campagne de sociofinancement qui a atteint son objectif à 132%. Si tout a démarré dans son appartement, Marianne Tremblay possède désormais un local situé dans Hochelaga-Maisonneuve, faisant aussi office de boutique où les clients peuvent venir chercher leur produit. 

Optimisme  

L’avenir, Marianne Tremblay le conçoit de façon très optimiste. «Mon objectif avant tous les autres, c’est de continuer à être heureuse dans ce que je fais», dit-elle. Celle qui s’est fait connaître petit à petit dans les marchés aux puces désire continuer progressivement, à son rythme. 

Marianne tient également à ce que ses produits restent accessibles à tous. La chemise qu’elle propose coûte 135$, un prix relativement peu élevé pour un vêtement écoresponsable et local, sur la moyenne du marché québécois.

L’intérêt pour son produit semble être bien présent, puisqu’elle reçoit régulièrement de nouvelles commandes. Si la chemise est l’unique produit fabriqué actuellement par la jeune marque, en trois coloris, ce sont 8 nouveaux styles qui sont en cours de conception. Deux nouvelles tailles, donc 7 au total, seront également disponibles bientôt. 

👚 Mary & Anna

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