Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je suis Julie Raymond, artisane récupératrice, passionnée de design, d’architecture et d’art. Après avoir longtemps refoulé mon côté artistique, je lui fais désormais une grande place dans ma vie et je me sens plus libre que jamais!
J’ai travaillé en design d’intérieur pendant quelques années, au début de ma carrière, avant de revenir au sein de l’entreprise familiale (Glissades des Pays d’en Haut) pour en prendre la relève pour une dizaine d’années. J’y ai appris comment gérer une entreprise de A à Z, mais je me suis également épuisée au travail. J’ai alors fait le choix difficile de quitter l’entreprise pour réévaluer mes choix de vie et prendre soin de moi.
Puis, mon intérêt pour le design, mon côté entrepreneurial et mon profond besoin de simplicité et de donner un sens à ce que je fais, m’a poussé à créer mon propre projet, à mon échelle et à mon rythme. J’ai alors commencé à créer des luminaires à partir de matériel récupéré afin de proposer des objets uniques, fabriqués à la main, respectueux de l’environnement et avec lesquels je pouvais exprimer pleinement ma créativité. J’ai créé Piedebiche le 15 août 2017.
J’ai aussi fait des cours de joaillerie à l’École de Joaillerie de Montréal et de maroquinerie au Centre des Métiers du Cuir de Montréal. Je suis autodidacte, toujours en quête d’apprentissage et de connaissances.
«Chaque luminaire est unique et présente l’usure du temps, que je tente d’ailleurs de mettre de l’avant. Ce sont des objets qui ont une histoire.»
Votre emploi et titre actuel?
Je me consacre entièrement à Piedebiche, je me considère comme une éco-artisane.
Dans quelle ville?
À Val-David.
Un mot pour définir quel type de travailleuse vous êtes…
Créative.
Qu’est-ce qui rend votre petite entreprise unique?
Comme j’utilise des pièces récupérées, chaque luminaire est unique et présente l’usure du temps, que je tente d’ailleurs de mettre de l’avant. Ce sont des objets qui ont une histoire… J’essaye aussi de maintenir des prix abordables afin de rendre mes créations artisanales accessibles.
Quelle est la taille de Piedebiche?
Pour le moment, je porte tous les chapeaux, mais ma mère me donne parfois un petit coup de main dans l’atelier pour démonter et nettoyer des pièces. Je souhaite conserver cette taille d’entreprise, mais je prévois m’entourer un peu plus pour certains aspects de mon travail, comme la comptabilité, la gestion des réseaux sociaux et de la boutique en ligne afin de me consacrer davantage à la création.
Quels outils sont essentiels à votre vie?
Il y a évidemment un paquet d’outils essentiels dans l’atelier (perceuse, tournevis, pinces, dénudeur, scies, etc.), mais au niveau informatique, je dirais Etsy pour la boutique en ligne, Dropbox pour le transfert des photos, mon iPhone pour prendre les photos, Hootsuite pour la programmation des publications.
À quoi ressemble votre espace de bureau?
Mon atelier se trouve dans le garage que je partage avec mon copain, c’est mon espace de création et d’entreposage. C’est aussi là que j’emballe les commandes et que je prends certaines photos, d’autres sont prises à l’extérieur. J’ai aussi une remorque pour entreposer les pièces que j’utilise moins souvent.
Je n’ai pas encore trouvé l’endroit idéal pour mon bureau. Je promène donc mon ordinateur entre le bureau de mon copain, la table à dîner et l’atelier, mais je crois que ce serait préférable que je m’installe au complet dans l’atelier, question de séparer mon travail de ma vie personnelle et de me discipliner mieux, ce qui semble être l’un de mes plus grands défis en travaillant de la maison! 🙂
«On a tendance à être très exigent envers nous même, moi la première. J’essaye d’accepter que certains moments sont moins productifs et que c’est sain, je les nomme désormais mes périodes d’incubation!»
Avez-vous une façon particulière d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?
J’ai beaucoup de difficulté avec ça, bien que je me considère comme une personne organisée. J’ai du mal à instaurer une routine. La seule que j’ai pour le moment, est de marcher le chien (Lou) chaque matin avant de commencer ma journée de travail. Ça me force à sortir de mon «linge mou» et à prendre l’air. Autrement, j’essaye de faire les tâches les plus cérébrales en début de journée et je fais des listes de priorités.
Quels «trucs» conseilleriez-vous pour améliorer la productivité?
Prendre des pauses, se changer les idées en faisant quelque chose de reposant mentalement. En fait je me questionne sur le concept même de productivité… On a tendance à être très exigent envers nous même, moi la première. J’essaye d’accepter que certains moments sont moins productifs et que c’est sain, je les nomme désormais mes périodes d’incubation!
Vous êtes meilleure que vos collègues de travail pour…
Trouver des solutions à des problèmes, générer des idées.
Qu’est-ce que votre marque veut représenter?
En fait, c’est une bonne amie à moi qui a trouvé le nom Piedebiche et qui a dessiné le logo. Elle s’est inspirée de se qu’elle connaît de moi et je trouve qu’elle a vu juste! Le pied-de-biche, un outil de déconstruction, ça représente bien le travail d’atelier que je fais, c’est mon côté autodidacte et pratique, «orienté résultat».
La biche, un animal sauvage québécois, c’est ma féminité, mon petit coté sauvage, mon amour de la nature et de notre beau territoire, la finesse du design et le souci du détail dans la fabrication des lampes, c’est mon aspect «contemplatif».
Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?
La liberté d’avoir choisi mon propre travail en accord avec mes valeurs et l’envie de créer.
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
De choisir mes combats, car je souhaite souvent en faire plus que j’en suis réellement capable, et de laisser de la place à mon art.
Quelle est votre stratégie en ligne?
Partager mon travail de façon transparente en montrant les coulisses du métier, soit la démarche et pas seulement le produit fini. J’aimerais d’ailleurs le faire davantage.
Quelles sont vos routines de fin et de début de journée?
Je prends mon café en lisant du contenu inspirant soit un livre sur l’art ou un métier artisanal, le magazine In Her Studio ou les histoires de bureau de Baron Magazine! Ou encore je visionne des vidéos de la Fabrique Culturelle.
Je mange des fruits, je m’habille et je pars marcher avec le beau Lou dans le bois. Je déjeune et je débute ma journée de travail en révisant mon agenda et ma liste de «To Do». Je fais soit du bureau ou de l’atelier, ça dépend des priorités.
Je ne termine jamais ma journée de la même façon, mais je tente de ranger mes outils et mes projets en cours, de nettoyer l’établi et balayer le plancher au besoin pour entrer dans un atelier propre le lendemain. Même chose pour le bureau. Je révise aussi mon agenda et ma liste.
Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneure?
Faire découvrir Piedebiche. J’y travaille encore d’ailleurs. Et gérer les réseaux sociaux, car c’est difficile pour une personne discrète comme moi de se mettre dans la lumière. J’aimerais aussi arriver à me discipliner mieux en séparant complètement mon espace de travail de mon espace de vie.
Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite se lancer en affaires?
D’y aller un pas à la fois, de bien s’entourer au fur et à mesure que l’entreprise grossit, car il y a vraiment beaucoup d’éléments à gérer et on ne peut pas tout faire sans risquer de s’épuiser. J’ajouterais que ça fonctionne beaucoup par essais et erreurs, il ne faut donc pas se décourager trop vite.
🌳💡Piedebiche
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