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Patrick Soucy, copropriétaire de L’Albatros brasserie artisanale

Patrick Soucy, copropriétaire de L’Albatros brasserie artisanale

🥂 En collaboration avec le Festival Octenbulle 2019 – Du 16 au 18 août 2019 au Parc du Grand-Coteau à Mascouche

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

Je m’appelle Patrick Soucy et je suis actuaire de formation. Je travaille encore dans ce domaine, mais la passion de la bière (brassage, dégustation) est présente dans ma vie depuis longtemps et j’avais envie qu’elle soit plus centrale, donc j’ai beaucoup lu et suivi des cours de brassage, puis j’ai ouvert mon propre broue-pub.

Votre emploi et titre actuel?

J’ai deux emplois en ce moment: je suis un des copropriétaires de L’Albatros, brasserie artisanale qui a ouvert ses portes à Mascouche cet hiver, et je suis aussi conseiller principal chez Morneau-Shepell.

«Un élément qui nous interpelle beaucoup, ce sont les particularités qui font de la région des Moulins un lieu unique. Nous voulons offrir des bières dont les recettes s’inspirent du coin, de son histoire.»

Un mot pour définir quel type de travailleur vous êtes…

Organisé.

D’où vient votre intérêt pour la microbrasserie?  

Mon intérêt vient d’abord du fait que… La bière, c’est bon! Depuis que j’y ai goûté dans mon adolescence, la bière a toujours été ma boisson de prédilection. Lorsque le premier «boom» des microbrasseries a eu lieu, j’étais à l’université et disons que c’était une bonne école pour en découvrir! Entre les Molson et les Labatt des partys étudiants, on essayait plein de bières nouvelles dans les pubs de Montréal.

Comme j’avais été fort en chimie et que ça m’a toujours passionné de savoir comment les choses sont faites, je me suis mis à brasser ma propre bière. J’ajouterais à tout cela que les voyages ont aussi contribué à raffiner mon intérêt et mes connaissances: chaque fois que je partais, au Québec ou ailleurs, je tapais «microbrasserie» dans un moteur de recherche avec le nom de la région! Heureusement que ma famille aime aussi beaucoup la bière, car il nous est souvent arrivé de ne faire que de la route entre des microbrasseries pendant nos vacances!

Qu’est-ce qui rend votre bière unique selon vous?

Pour l’instant, nos bières sont plutôt traditionnelles, car nous ne brassons pas encore dans notre propre salle de brassage (attendue à l’hiver 2020, on a hâte!).

Toutefois, nous avons plusieurs recettes très audacieuses qui attendent dans nos cartons et que nous avons brassées, mon partenaire et moi, pendant les années où nous préparions le projet. Un élément qui nous interpelle beaucoup, ce sont les particularités qui font de la région des Moulins un lieu unique. Nous voulons offrir des bières dont les recettes s’inspirent du coin, de son histoire.

Patrick Soucy.

Quels outils sont essentiels à votre vie? 

Je ne suis pas très techno, mais Beersmith, logiciel de gestion des recettes de bières, a vraiment été une révélation pour moi, car le gars organisé que je suis aime bien compiler ce que nous avons fait ces dernières années, dans un souci d’amélioration continue.

J’aime aussi feuilleter du papier quand je ne suis plus capable de regarder un écran: «Les saveurs gastronomiques de la bière» chez Druide est mon livre de chevet depuis des années. C’est un outil essentiel, puisque j’y trouve toujours de l’inspiration pour ma prochaine brasse. J’ai aussi beaucoup, beaucoup aimé votre spécial sur Baron Mag sur les recettes de bières. Oui, je suis téteux, mais c’était vraiment intéressant.

À quoi ressemble votre espace de bureau? 

Mon espace de bureau n’existe pas vraiment, en fait. Comme je suis quelqu’un qui fait toujours plein de choses en même temps, je travaille avec mon portable où ça adonne. Ces temps-ci, c’est souvent dans le train ou accoudé au bar de L’Albatros.

Avez-vous une façon particulière d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail? 

La clé, pour moi, c’est de continuer à bouger, même si parfois je manque de temps. Comme l’organisation m’est assez naturelle, ce qui optimise le mieux mon travail, c’est de m’arrêter à certains moments de la journée où je me sens moins productif. Je vais bouger (gym ou vélo) et après, je reviens en pleine forme. J’essaie aussi d’aller le plus souvent possible à L’Albatros en vélo, puisque c’est assez près de chez moi.

«Notre image de marque, L’Albatros, a plusieurs sens: un oiseau, un avion de guerre, un poème, un coup au golf. Elle a été pensée pour interpeler différents goûts chez la clientèle, entre autres l’appartenance à la région et à son histoire.»

Quels «trucs» conseilleriez-vous pour améliorer la productivité? 

Il faut parfois accepter de tout lâcher quand ça ne fonctionne pas, enfiler ses souliers de course ou ses shorts de vélo et aller bouger. Après ça, on travaille toujours mieux, que ce soit au pub ou devant l’ordinateur. Puis, quand même le sport ne donne rien, on se verse une bière!

Vous êtes meilleur que vos collègues de travail pour?

Garder mon sang-froid.

Comment contrôlez-vous la croissance de votre microbrasserie? 

Pour l’instant, nous sommes dans une étape où tout est nouveau, nous surfons encore sur la vague de l’ouverture. Nous apprenons d’abord à travailler tous ensemble. Notre prochain objectif est l’étape cruciale de la salle de brassage. Ça nous excite beaucoup! Après, nous verrons. Je gère depuis longtemps des équipes dans mon autre travail, donc gérer la croissance de mon entreprise ne me fait pas peur, c’est un beau défi!

Qu’est-ce que votre marque reflète? 

Notre volonté première derrière le projet a toujours été de rassembler les gens de la région des Moulins (Mascouche-Terrebonne) derrière de bons produits. Il y a aussi une vocation culturelle en à côté pour rendre l’endroit encore plus accueillant (chansonniers, soirée de jeux, lancements, etc.). Pour correspondre à ces volets multiples, notre image de marque, L’Albatros, a plusieurs sens: un oiseau, un avion de guerre, un poème, un coup au golf. Elle a été pensée pour interpeler différents goûts chez la clientèle, entre autres l’appartenance à la région et à son histoire (Mascouche a dans son slogan la proximité avec la nature, mais est aussi connue pour son ancien aéroport), l’intérêt pour la culture (L’Albatros est un poème incontournable de Baudelaire) et pour le sport (c’est un pointage au golf).

«Ce qui me motive, c’est l’inconnu.»

Comment et par qui votre design a-t-il été conçu?

Pour un cours en graphisme, des étudiants de notre entourage (dont Maxime Soucy, mon frère) ont d’abord développé le design de base avec ce qu’ils savaient de nos intérêts et de la région. Nous trouvions ce projet emballant et ça nous a permis de faire des tempêtes d’idées très créatives. Ensuite, nous avons choisi celui qui nous semblait le mieux représenter notre marque et notre région. Aujourd’hui, ces étudiants sont sur le marché du travail, mais nous continuons à travailler avec eux pour le côté visuel de notre entreprise. Pour ce qui est du design intérieur, dès que le côté «aviation» a été ciblé comme central dans notre projet, nous avons chargé la designer Valérie Lesage de chez Trianon Design de lui donner vie. Elle a su créer une ambiance chaleureuse, bois-briques-métal, qui rappelle en clin d’œil les liens à l’aviation et à la nature.

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour? 

À L’Albatros, ce qui me motive, c’est l’inconnu. Je ne sais pas ce qui va m’attendre là-bas. Chaque jour, je fais quelque chose de nouveau. Comme notre entreprise est encore petite, nous sommes une équipe réduite. Mon partenaire et moi devons faire un peu de tout; brassage évidemment, mais aussi gestion du personnel, médias sociaux, promos, nettoyage, service, etc. J’ai toujours été touche-à-tout, donc de mon point de vue, c’est cette découverte incessante qui rend mes journées à L’Albatros si palpitantes.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné? 

De ne pas boire trop vite!

Il faut apprécier chaque gorgée d’une bonne bière et ça peut être aussi une métaphore de notre projet: on essaie de ne pas aller trop vite et de profiter de chaque étape de ce rêve que nous réalisons.

Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneur?

Conjuguez ma vie professionnelle (très intense depuis l’ouverture de la brasserie) avec ma vie à la maison. Heureusement que ma famille me soutient à 100% dans ce projet (mes enfants, ma blonde, mais aussi mes parents qui viennent nous donner un grand coup de main et qui ont L’Albatros tatoué sur le cœur).

Avez-vous des nouveautés à venir? 

Oui, beaucoup. Mon beersmith est plein de recettes que nous sommes impatients de brasser pour nos clients. Par contre, pour ces bières plus expérimentales, il nous faut attendre notre salle de brassage. Une bière que j’ai très hâte de produire est la Padoue, qui est inspirée d’une vieille femme qui a habité la maison où se trouve L’Albatros. Un indice sur la recette: la femme faisait, semble-t-il, un peu peur et les enfants du coin lançaient des pommettes sûres dans ses fenêtres…

À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre? 

De la IPA, presque toujours. J’essaye plein de choses, mais je reviens toujours à l’amertume. J’apprécie un verre tout simple de L’or liquide qui coule chez nous ou, pour changer, j’aime particulièrement la IPA signature des Trois Mousquetaires et la Sabro des Mille-Îles.

💥 L’Albatros brasserie artisanale

2928, chemin Sainte-Marie à Mascouche

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