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We Demain: La revue qui met de l’avant des mutations et des solutions

We Demain: La revue qui met de l’avant des mutations et des solutions

We Demain se retrouve chaque trimestre en revue et chaque jour sur le web. Au gré des articles de ce média français, les lecteurs découvrent des analyses et des initiatives technologiques, économiques, énergétiques, médicales, alimentaires ou encore artistiques qui réinventent le monde.

Antoine Lannuzel, rédacteur en chef de l’imprimé et du web de We Demain a rejoint le fondateur François Siegel en 2011; dès le début de l’aventure. On discute avec lui.

We Demain

Bonjour Antoine! Comment We Demain a vu le jour?

Le premier échelon, c’est la revue papier. Les fondateurs François et Jean-Dominique Siegel sont deux frères qui sont des patrons de presse et qui ont une histoire assez fournie dans la presse en France puisqu’ils ont dirigé l’hebdomadaire VSD pendant 20 ans et ils ont créé le Monde 2 qui était le premier magazine édité avec le quotidien Le Monde. Ils ont fait plusieurs choses et en 2008, alors qu’on était juste après le déclenchement de la crise financière et de ses conséquences sur l’économie, François a eu l’idée de créer un magazine qui racontait un peu le monde d’après, c’est-à-dire qu’il partait du principe qu’il y avait un certain nombre de choses qui étaient en train de changer dans les façons de faire la société, de concevoir l’économie, etc. Il y avait notamment deux données qui étaient en train de devenir centrales; l’urgence environnementale et la révolution du numérique.

Après, ils ont fait maturer cette idée, et finalement ça s’est retrouvé être en 2012, quand le projet a véritablement été lancé, une revue trimestrielle. [C’]était la chose la plus simple, entre guillemets, à faire sur le plan économique et éditorial puisque leur savoir-faire portait sur la presse papier. C’était aussi les débuts de ce qu’on appelle les mooks, les magazines-livres/magazines-books. On a commencé à véritablement travailler sur le numéro 1 de We Demain en 2011 et il est sorti au printemps 2012.

«Il y a un peu cette idée de regrouper pas mal de gens qui oeuvrent dans des secteurs assez différents, mais qui sont tous en mutation.»

Pourquoi un site internet est également venu compléter la revue?

On aurait pu ne pas le faire puisqu’il y a plusieurs revues trimestrielles qui n’ont pas de site alimenté [par des nouvelles]. On s’est simplement dit que nos thématiques, c’est-à-dire tout ce qui touche aux nouvelles pratiques en matière de numérique, de citoyenneté, de services d’économie, etc., appelaient nécessairement à en parler aussi sur le premier média concerné, Internet. C’était compliqué de raconter que le numérique bouleversait les choses et en même temps ne pas y être!

Il y a aussi une notion de temporalité importante. La revue We Demain sort tous les trimestres, donc c’est un petit peu le «meilleur» de ce qu’on a vu, de ce dont on a envie de parler, de ce qui se prête à la narration et à l’évasion. C’est aussi une dimension de plaisir, de lecture et tout ne se prête pas à nourrir une grande histoire qui serait publiée dans la revue.

Il y a aussi une myriade de petits sujets, d’initiatives plus ou moins grandes au quotidien, en lien avec l’actualité. Il fallait ainsi trouver un support qui permette d’en parler sur un temps plus court. Ça s’est avéré être le site internet Wedemain.fr qui existe depuis le lancement de la revue, mais qui est bien alimenté depuis quatre ou cinq ans.

We Demain
Crédit photo: Xavier Lambours. Rencontre de la communauté We Demain avec François Hollande à propos de l’Europe et du Climat, à l’automne 2018.

Votre slogan est «Une revue, un site, une communauté pour changer d’époque». Qui est cette communauté en question?

Il y a des communautés qui préexistent dans nos domaines thématiques. Si on prend par exemple les questions écologiques, il y a de fortes communautés déjà constituées sur cette thématique. Mais on parle aussi beaucoup de la façon dont le monde bouge au gré de la technologie. Il y a donc plusieurs genres de communautés qui vont s’intéresser au partage de compétences en informatique, à l’Internet libre, au développement des espaces de fabrication collaboratifs. Nous n’avons pas la prétention d’être «la communauté des communautés», mais il y a un peu cette idée de regrouper pas mal de gens qui oeuvrent dans des secteurs assez différents, mais qui sont tous en mutation. Ce sont ces acteurs et ces spectateurs de ce changement qu’on [regroupe], soit par la revue, soit par le site, soit par les deux.

Nous créons aussi des événements désormais. Depuis six mois, on est dans l’espace Morning Coworking qui s’y prête bien à Paris [NDLR Auparavant, We Demain se trouvait à la périphérie de la capitale à Issy-les-Moulineaux]. On organise des événements avec des personnalités liés à nos sujets et on essaye de diffuser tout ça en live. On réalise aussi des coproductions documentaires pour la télévision et on a eu des partenariats en radio.

L’idée c’est de faire essaimer avec une pluralité de supports tout ce qu’on peut raconter dans la revue, mais pas uniquement. Derrière ça, il y a évidemment des gens et en sept ans, on s’est constitué une communauté qui se matérialise par les réseaux sociaux, mais aussi par les personnes qui viennent à nos événements, qui sont nos lecteurs et qui nous suivent. Notre idéal, c’est que la communauté puisse avoir accès à l’ensemble du spectre, c’est-à-dire à tous les secteurs de la société qui aujourd’hui sont en transformation.

L’équipe au complet dans l’Appart We Demain, au 8e étage de l’espace de travail partagé Morning Coworking. Crédit: Bruno Charoy.

Quelle est votre ligne éditoriale?

En fait, tous les secteurs de la société se prennent des claques! Notre ligne éditoriale, c’est d’être des guetteurs et de pouvoir à la fois trouver des clés d’analyse. C’est un peu le but de la rubrique Déchiffrer dans la revue, qui donne quelques clés de compréhension de cette vitesse de changement et surtout, apporte des solutions.

Notre ligne éditoriale est ainsi plutôt orientée vers les gens à tous les niveaux (entreprises, associations, citoyens) qui construisent des réponses intéressantes à ces mutations parce qu’évidemment, ça implique une adaptation assez rapide.

«Quand on est un média aujourd’hui, c’est la question de la survie économique qui se pose.»

Quels sont les défis que vous rencontrez?

Le défi est avant tout économique, car on s’aperçoit que sur le plan de ce qu’on raconte et de la façon dont on le fait, c’est très bien reçu. Quand quelqu’un a We Demain entre les mains, généralement, il est content. Pour peu qu’il s’intéresse à ces thématiques, il a envie d’en parler autour de lui, de le diffuser, de le faire connaître. La problématique, c’est qu’on ne fait qu’une revue trimestrielle comme publication papier et que ça reste un produit de presse assez compliqué à distribuer. Notre public a plutôt un pouvoir d’achat important et est mobile, donc on se retrouve beaucoup dans les gares et les aéroports. Ça ne rejoint pas toute la France et ce n’est pas un produit de masse.

Il faut donc bâtir autour de ça parce que l’information, la production de contenus n’étant pas gratuites, il faut trouver à chaque fois des sources de financement. La revue en apporte une partie, mais ça ne suffit pas, donc c’est pour ça qu’on fait des événements, des documentaires pour la télévision, des publications spéciales en partenariat par exemple avec la ville de Nantes, de Bordeaux ou de Saint-Etienne.

We Demain

Quand on est un média aujourd’hui, c’est la question de la survie économique qui se pose. On est très content de pouvoir continuer à travailler et à se développer au rythme d’une revue trimestrielle, ce qui veut dire que ce n’est pas exponentiel. On en tire un peu moins de 30 000 exemplaires et on ne va pas en mettre 60 000 en kiosque demain parce qu’économiquement, c’est un pari qui est très risqué et on ne peut pas se permettre d’avoir des invendus.

Quels sont vos projets d’avenir?

On en a plein. On travaille à la création de nouveaux formats pour la télévision, on travaille sur une déclinaison jeunesse de We Demain avec des spécialistes de la presse jeunesse, on travaille beaucoup sur l’événementiel puisque le but c’est de développer au maximum les événements là où on est maintenant. Et pourquoi pas du e-commerce sur nos valeurs et sur les produits qu’on a envie de défendre.

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