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Lloydie’s: Les Caraïbes s’invitent à la rue Crescent

Lloydie’s: Les Caraïbes s’invitent à la rue Crescent

Présenté par Degree

Programme B

Dans cet espace d’une quarantaine de places au centre-ville, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès du comptoir de la rue Saint-Viateur: une «cuisine caribéenne du coeur» déclinant le savoir-faire familial dans une décoration moderne et colorée signée par The Make co. Au menu: des pâtés jamaïcains, mais aussi des plats de viande proposés également sous forme de sandwichs et de poutine. Les petit plus du local de la rue Crescent aux sofas fleuris plastifiés et à l’ambiance musicale reggae, rap et hip-hop? Les cocktails à base de rhum et, depuis quelques semaines, le brunch servi les samedis et dimanches.

Nathanial, racontez-nous l’histoire de votre père qui est à l’origine du nom Lloydie’s.

Nathanial: Mon père est originaire de La Barbade. Il s’est installé à Montréal il y a 40 ans environ et il a décidé de montrer à tout le monde comment on fait la cuisine chez nous. Il a eu un restaurant dans le quartier de Notre-Dame-de-Grâce – Caribec, qui a fermé depuis -, et il a aussi ouvert une usine pour fabriquer des pâtés. Ses premiers clients dans les années 90 étaient les supermarchés Akhavan et Méli Mélo.

Comment êtes vous passés de l’épicerie caribéenne à la restauration?

Julian: C’était toujours dans l’objectif de la famille, mais pendant un moment, ils se sont concentrés sur le travail dans l’usine pour renforcer le message avec les pâtés jamaïcains. Et puis finalement, Nathanial m’a approché car la famille commençait à reparler d’ouvrir des restaurants, et c’est ce qu’on a fait. Montréal manquait de restaurants caribéens.

Nathanial : Il existe d’autres restaurants caribéens mais ils ne sont pas situés dans des quartiers centraux. Nous sommes accessibles, bien placés et chaleureux en même temps. Avec nos restaurants, nous voulons montrer la manière dont nous cuisinons chez nous, mais aussi le design et l’atmosphère de nos racines.

Vous avez ouvert un premier restaurant Lloydie’s dans le Mile End. Qu’est-ce qui vous a poussé à ouvrir un deuxième établissement rue Crescent moins d’un an après?

Julian: C’était dans les plans. Nous nous sommes toujours dit que nous voulions ouvrir au centre-ville, pour établir nos restaurants et nous faire connaître. C’est important pour nous d’opérer dans des endroits fréquentés.

Nathanial: La rue Crescent est proche des commerces à l’est et de l’université Concordia à l’ouest. C’est vraiment bien situé entre les deux.

La succursale sur la rue Crescent. Crédit photo: Isabelle Delorme

 

Était-ce important de pouvoir proposer des cocktails alcoolisés cette fois?

Julian: Nous avons toujours voulu faire un restaurant comme celui de la rue Crescent. Sur Saint-Viateur, nous n’avons pas le droit de proposer de l’alcool à cause du zonage, sinon nous y offririons aussi des cocktails et des bières.

Comment avez-vous choisi le concept de vos établissements qui mêle restaurant, comptoir, take-out et épicerie ?

Nathanial: Cela a toujours été pensé comme un comptoir rapide – fast casual – pour les deux établissements, car ce n’est pas tout le monde qui souhaite dépenser 40, 50 ou 60 dollars pour un repas ou une soirée. Certains clients veulent une offre hybride, à mi-chemin entre le comptoir de fast-food et le restaurant haut de gamme. On a voulu satisfaire ce besoin-là.

Comment avez-vous pensé et choisi votre décoration?

Julian: La plupart des éléments ont été inspirés par la maison de Nathanial à la Barbade. Les panneaux de bois rappellent son sous-sol, le sofa, celui de nos deux grand-mères, la table avec de l’inox évoque l’atelier de l’oncle de Nathanial et la couleur corail est la même que celle des murs de la maison. Nous avons pioché des choses d’ici et de là-bas, de sorte que chaque coin du restaurant raconte une histoire.

La terrasse du restaurant. Crédit photo: Isabelle Delorme

Votre clientèle est-elle différente dans les deux établissements?

Julian: Oui, ce sont deux milieux différents! Dans le Mile End, c’est très familial car nous sommes dans un quartier résidentiel, mais nous sommes aussi proches d’Ubisoft, des commerces et petites compagnies. Les gens viennent pour un lunch rapide et peuvent aussi revenir pour le souper. Nous avons aussi du monde qui passe par hasard. Rue Crescent, nous cultivons plutôt une clientèle d’affaires à la pause du dîner, mais aussi des étudiants qui viennent entre les cours, à des horaires un peu décalés. Les fins de semaine, des promeneurs du dimanche nous trouvent par hasard, parce que c’est une rue passante. La clientèle vient de partout: on compte autant de touristes que de personnes qui habitent les alentours.

Quels sont vos spécialités les plus populaires ?

Julian: Le poulet jerk.

Nathanial : À Saint-Viateur, les gens veulent quelque chose de bon et rapide à manger et ils aiment aussi particulièrement le porc jerk qui remplit ces critères. C’est un plat à base de cubes de porc sans os.

Votre plat et votre cocktail préférés?

Julian: La queue de boeuf! C’est vraiment délicieux. Et le bajan rhum punch à base de rhum, muscade et jus de lime.

Nathanial: C’était très important pour nous de proposer de la queue de boeuf, car c’est un plat vraiment très apprécié dans les Caraïbes. Quant au cocktail, le mot Bajan se réfère aux habitants de la Barbade et c’est le cocktail que tient mon père sur la photo que nous utilisons comme logo.

Les recettes proviennent-elles toutes du carnet familial?

Nathanial: Absolument, elles viennent toutes de mon père, de A à Z.

Pourquoi avoir attendu un an pour proposer le brunch et pourquoi uniquement rue Crescent?

Julian: Nous voulions laisser passer les mois d’hiver qui sont assez tranquilles. Et puis, nous avions besoin de travailler sur ce développement, car tous nos pains sont faits maison et cela prend beaucoup de temps de créer un menu. Nous le proposons seulement rue Crescent, étant donné qu’à Saint-Viateur, nous avons seulement 12 places, ce qui n’est pas suffisant pour offrir un service de brunch.

Quelles recettes avez-vous apportées au menu pour ce nouveau rendez-vous?

Julian: Le coconut french toast est formidable. On a un peu bouleversé la recette traditionnelle en coupant le pain à la noix de coco en tranches. Il faut aussi goûter aux crêpes à la citrouille qui viennent de Curaçao.

Nathanial : Cette recette démontre que nous ne sommes pas seulement un restaurant jamaïcain, mais plus généralement des Caraïbes. Nous faisons régulièrement des mélanges, vu que mon père a appris des trucs d’un peu partout.

La vente à emporter et les produits d’épicerie représentent-ils une grosse partie de votre chiffre d’affaires?

Julian: Dans notre restaurant de la rue Crescent, vous pouvez vous asseoir tranquillement et rester un peu, mais nous avons aussi travaillé très fort pour créer un modèle dans lequel les gens peuvent rentrer pour prendre leur nourriture très vite. Les gens savent que s’ils viennent chez nous, ils peuvent manger quelque chose de qualité sans que cela prenne beaucoup de temps.


Crédit photo: Isabelle Delorme

 

Nathanial: C’est l’espace qui dicte cela aussi. À Saint-Viateur ils voient un comptoir mais rue Crescent, où nous avons 40 places, les clients ont tendance à rester davantage, d’autant plus que nous y proposons de l’alcool.

Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Julian: C’est vraiment moitié moitié. Nous discutons de tout. Nous sommes très organisés car nous nous parlons très souvent.

Vous êtes meilleurs que vos pairs pour…

Julian: La vitesse et le service.

Nathanial: Nous servons les repas en 5 à 7 minutes. Pour un plat de queue de boeuf ou de poulet jerk par exemple, c’est extrêmement efficace et organisé en cuisine. Nous pouvons nous comparer à Montréal mais aussi à New York, Toronto ou Londres. La qualité est toujours là et notre objectif est d’être vraiment très rapides.

Avez-vous des stratégies pour faire connaitre Lloydie’s et contrôler sa croissance?

Julian: Nous travaillons sur plusieurs stratégies tous les jours. Nous avons bien sûr Instagram et Facebook. Il y a aussi d’autres éléments comme l’introduction du brunch.  Nous travaillons sur de nouveaux cocktails. En somme, nous essayons constamment d’apporter quelque chose de nouveau, d’apporter une touche contemporaine à un répertoire traditionnel. Tout cela est intéressant pour générer de la croissance.

Quel est le plus gros challenge que vous rencontrez en tant que propriétaires de restaurants?

Julian: À deux, cela représente beaucoup de travail. Nous devons bien organiser notre temps et aussi comprendre que parfois, nous avons besoin de lever le pied pour mieux travailler quand nous sommes là. Nathanial m’a aidé à comprendre cela.

Nathanial: Nous devons être extrêmement efficaces avec notre temps et les décisions que nous prenons. Parfois, il vaut mieux ne rien faire et quand on revient, on se révèle plus performants.

Crédit photo: Isabelle Delorme

 

Ce que vous auriez aimé savoir avant de vous lancer ?

Nathanial: Nous aurions dû engager plus de monde à Saint-Viateur au départ (rires).

Julian : Quand nous avons commencé, nous étions juste Nathanial, un autre employé, et moi. Nous avons travaillé 16 heures par jour pendant un mois sans nous arrêter. Le restaurant a marché tout de suite, donc nous avons été très chanceux! Il faut ainsi essayer de trouver l’équilibre tout de suite dans la mesure du possible.

Que prévoyez-vous pour la suite, un nouveau Lloydie’s?

Julian: Nous nous voyons comme un groupe de restaurants donc c’est sûr que nous allons dans cette direction. Nous l’espérons en tout cas! Nous trouvons l’inspiration partout et cela nous aide.

Nathanial: Nous avons beaucoup d’idées basées sur des choses que nous aimons. Nous pensons que tout ce que mon père touche, nous pouvons le vendre. Mais nous cherchons à explorer d’autres horizons au-delà de la cuisine des Caraïbes.

Crédit photo: Isabelle Delorme

Lloydie’s

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