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Grumman’78: Un food truck emblématique de la cuisine de rue montréalaise

Grumman’78: Un food truck emblématique de la cuisine de rue montréalaise

Un simple appel peut parfois tout changer. Gaëlle Cerf est bien placée pour le savoir, elle qui, alors qu’elle travaille au Pied de Cochon en 2010, reçoit celui de son collègue Marc-André Leclerc. Il vient d’acheter un vieux camion de pompier et a besoin d’aide pour faire de cette citrouille un carrosse, ou plus précisément… Un food truck.

Ce qui devait être un coup de main temporaire dure toujours neuf ans plus tard pour Gäelle Cerf, désormais copropriétaire avec Hilary McGown du fameux Grumman’78«On est un peu les pionniers de la cuisine de rue à Montréal. On a créé l’Association des restaurateurs de rue du Québec [ARRQ] avec Guy Vincent Melo, qui s’est battu pour faire réglementer la cuisine de rue à Montréal, chose interdite auparavant, explique Gaëlle Cerf. On a été bien reconnus parmi nos pairs à ce niveau-là.»

Le succès est sans conteste pour ce food truck victime de sa popularité, puisque sa cuisine de production, au début seulement utilisée pour préparer la nourriture du camion, est à présent devenue un restaurant ouvert tout au long de l’année dans le quartier Saint-Henri.

Sacré «food truck de l’année» par les Lauriers de la gastronomie québécoise en avril dernier, Grumman’78 se hisse parmi les 50 camions de cuisine de rue qui prennent d’assaut l’Esplanade du Stade olympique depuis le 7 juin dans le cadre des Premiers Vendredis. Un événement culinaire avec lequel Gäelle Cerf est familière puisque c’est elle qui en est à l’origine à titre de Vice-présidente de l’ARRQ.

Difficile de rater sa couleur vert anis et le cheval noir qui le décore, un taco à la main. Le poids lourd vieux de 41 ans tient son nom du modèle et de l’année du camion de pompier qu’il était autrefois et à qui il donne une seconde âme.

Aux Premiers Vendredis comme ailleurs, Grumman’78 possède, selon sa copropriétaire, une clientèle avertie. «Il y a une [envie] au Québec et à Montréal de manger plus santé. Ce qui est magique c’est qu’avec nos food truck membres de l’association, on fait très attention à faire une cuisine maison, avec le moins possible de transformation.»

Au pays du Grumman’78, la tortilla est reine. Cette galette de maïs sert de base à ce qui fait sa spécialité: la cuisine fusion mexicaine. Si l’inspiration vient du Mexique, tout repose dans l’ajout d’aliments qu’on ne trouve habituellement pas dans ce célèbre plat nommé taco. «En ce moment nos grands vendeurs c’est les tacos Banh Mi, comme les sandwichs, c’est un de nos classiques, précise Gaëlle Cerf. On utilise beaucoup de produits locaux pour bien montrer que, même si on fait des tacos, on n’est pas mexicains, on ne reste pas dans les classiques habituels. C’est très créatif.»

Cette créativité culinaire se doit d’être entretenue, au même titre que le menu d’un restaurant traditionnel. Mais pour les food truck, la forme compte autant que le fond, puisqu’il s’agit, comme nous le rappelle Gaëlle Cerf, de concocter une nourriture rapide et délicieuse, qui puisse se manger debout et à une main… Ce qui explique les tacos! Les réalités du métier de restaurateur de rue restent d’ailleurs assez méconnues.

«On dit que la restauration de rue a quelque chose d’un peu glamour: être en camion et sillonner les provinces. C’est aussi difficile que la restauration classique, mais on y ajoute le volet météo, nuance Gaëlle Cerf. Dès qu’il pleut, c’est la catastrophe. On se rend compte qu’il faut s’adapter. C’est difficile de gagner de l’argent et le côté glamour disparaît rapidement!»

Le personnel fixe se faisant rare à cause du rythme saisonnier du food truck, la copropriétaire – malgré elle – conduit actuellement le camion. Heureusement, les contreparties sont nombreuses. Notamment celle de retrouver un esprit de communauté propre au milieu de la cuisine de rue.

«C’est absolument génial d’être capable d’aller dans des événements avec des milliers de personnes et rencontrer des clients incroyables, confie la copropriétaire. C’est beaucoup moins de compétition qu’entre restaurateurs. Les camions sont obligés d’être amis. On partage le même gâteau, mais on s’aide. Trois camions collés ensemble ça marche mieux qu’un camion tout seul.»

Après avoir enchaîné les événements privés à la sortie d’une hibernation, le food truck Grumman’78 espère, au même titre que les Montréalais.e, que l’été s’en vient et qu’il est bien là pour rester.

Grumman’78

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