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Entrevue avec les fondateurs de la brasserie Les deux font la bière

Entrevue avec les fondateurs de la brasserie Les deux font la bière

Qui êtes-vous et quel est votre parcours?

La brasserie Les deux font la bière est née de la rencontre entre Véronique Ballière et Olivier Platre, deux amateurs de bières tous deux originaires du nord de la France et qui se sont rencontrés dans le sud (autour d’une bière évidemment), avec la même envie d’entreprendre. Notre parcours est celui de deux cadres qui officiaient dans des domaines d’activités différents, mais complémentaires: directrice marketing et communication pour Véronique et directeur achats et logistique pour Olivier. Tous deux brasseurs amateurs, nous avons décidé de mettre en commun notre goût pour le produit et nos compétences complémentaires pour créer en 2017 notre brasserie artisanale.

Votre titre actuel?

Aujourd’hui nous sommes tous deux créateurs, artisans brasseurs et dirigeants.

Dans quelle ville?

Nous sommes implantés sur la commune d’Aubagne, dans le département des Bouches-du-Rhône, dans le sud de la France (Provence).

Quelques mots pour définir le type de travailleurs vous êtes…

Nous sommes passionnés par notre métier et la diversité qu’il offre. Au-delà de la fabrication et de la commercialisation de nos bières, nous aimons aller à la rencontre de nos clients et avons d’ailleurs toujours eu la volonté que notre brasserie soit également un lieu d’échanges et de partages. Nous y organisons régulièrement des événements et soirées: apéro live, afterworks, soirée concert, visites de groupes, dégustations…

D’où vient votre intérêt pour la microbrasserie?

Nous avons perçu très vite l’intérêt croissant pour la bière artisanale en France. Les consommateurs souhaitent retrouver des produits qui ont du goût et sont de plus en plus attachés au «consommer local». Promouvoir la bière dans le sud de la France, terre de Pastis et de vins, nous est également apparu comme un beau challenge.

Qu’est-ce qui rend votre bière unique?

Notre bière est unique, car elle nous correspond. Elle se veut accessible à tous en termes de goût, sans manquer pour autant de caractère. Aujourd’hui nous proposons des bières légères (5.5%), faciles à boire, mais qui ont chacune leurs personnalités.

Quelle est la taille de la brasserie?

Notre salle de brassage est de 10 HL et nous possédons 4 fermenteurs pour une capacité de fermentation de 60 HL. La première année d’activité, notre production a été de 300 HL et nous pensons doubler la production en 2019 pour atteindre les 600 HL.

À quoi ressemble votre espace de bureau?

Nous possédons un local de 280 m2 dont 50 m2 sont dédiés à la partie Bar-Boutique, 80 m2 à la production (salle de Brassage, cuves, embouteilleuse) et 130 m2 au stockage et bureaux administratifs.

Avez­-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?

Nous privilégions le début de semaine (lundi-mardi-mercredi) pour nous consacrer à la production et la fin de semaine pour les livraisons, rendez-vous clients, tâches administratives, etc..

Nos journées sont rythmées par l’activité de production: brassage, embouteillage jusqu’à 17h, suivie de l’activité bar jusqu’à 20h.

Quels «trucs» conseilleriez­-vous pour améliorer la productivité?

Une bonne productivité passe par une bonne organisation, une bonne gestion des stocks et des approvisionnements et surtout une bonne anticipation de la demande.

Vous êtes meilleurs que vos collègues de travail pour…

Olivier est meilleur pour le commerce, la gestion des achats, les approvisionnements et la logistique. Je suis plus sensible au marketing et à la communication.

Comment contrôlez-vous la croissance de votre microbrasserie?

Nous ne recherchons pas le développement à tout prix. Notre priorité est de répondre «correctement» à la demande, en évitant les ruptures et sans sacrifier la qualité de nos produits. Nous sommes très sensibles aux opportunités qui guident parfois nos développements: nous lancerons d’ici quelques mois, par exemple, une bière en collaboration avec un producteur local de spiritueux. Nous fonctionnons beaucoup à l’instinct et au ressenti, même si nous sommes toujours en veille sur ce qui se passe dans le milieu brassicole.

Quelle est votre stratégie afin de faire connaitre votre bière?

Notre stratégie est de participer et d’être visibles sur un maximum de manifestations locales: salons, festivals, etc. Nous privilégions la proximité et travaillons principalement avec des acteurs proches de chez nous: caves à vin, caves à bières, épiceries fines, restaurants… Notre stratégie n’est pas d’être connus au niveau national ou international, mais de travailler en circuits courts. Notre développement passe également beaucoup par le bouche-à-oreille et le réseau.

Cette stratégie nous permet de dépenser moins d’énergie et de frais en logistique et entre parfaitement en cohérence avec notre positionnement «consommer local».

À propos du design, qu’est-ce que votre image de marque représente?

Notre marque «Craint Dégun» correspond à une expression locale du sud de la France qui signifie «qui ne craint rien, ni personne». Outre le fait que l’on souhaitait donner un ancrage local fort à notre marque à travers cette expression typique de notre région, nous avons également trouvé que cette marque reflétait assez bien le parcours du combattant que représente aujourd’hui l’entrepreneuriat en France: il ne faut avoir peur de rien ni de personne pour se lancer dans la création d’entreprise et se reconvertir dans un nouveau domaine d’activité.

Comment et par qui votre design a-t-il été conçu?

Le design a été conçu par des proches (amis, famille…) qui possèdent des compétences en graphisme et en illustration. Le logo est né d’un travail collaboratif.

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?

Ce qui nous motive avant tout, c’est la variété de cette activité et les rencontres qu’on peut y faire. La bière est un produit de convivialité qui réunit les gens et c’est toujours très gratifiant d’avoir un retour direct du consommateur sur nos produits.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

Avant de créer la brasserie, nous avons rencontré beaucoup de brasseurs installés, qui nous ont tous apporté de nombreux conseils sur l’activité. Cela nous a permis d’éviter pas mal d’écueils au démarrage.

Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?

Être le plus organisé possible, essayer d’optimiser au maximum les tâches de production qui peuvent être chronophages en améliorant son outil de production, savoir dire non à certaines demandes!

Quelles sont vos routines de fin et de début de journée?

Dire bonjour et en revoir aux «filles»… Les «filles», ce sont les bières en cours de fermentation. On leur parle et on les encourage à faire de bons produits!

Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneurs?

Le plus grand défi a été sans aucun doute de trouver le financement du projet.

Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer une brasserie?

De bien mesurer l’investissement et l’énergie que demande cette activité, et surtout de dimensionner suffisamment son outil de production pour pouvoir répondre à la demande sans dépenser trop d’énergie!

Avez-vous des nouveautés à venir?

Nous sommes actuellement en train de développer une deuxième marque de bière aux senteurs et arômes typiques de la Provence: thym, romarin, etc. Cette marque s’appellera «Bière du Garlaban» (le Garlaban est un sommet situé en face de la brasserie, sur les terres de Marcel Pagnol, célèbre écrivain, né à Aubagne).

Nous développons également une bière au Gin en collaboration avec la Maison Ferroni, une distillerie locale.

À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre?

Nous prenons beaucoup de plaisir à goûter les bières que nous amènent certains de nos clients, brasseurs amateurs. Cela donne parfois de très belles surprises!

🍻🇫🇷 Les deux font la bière

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