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«La bagarre c’est aussi dans la mayonnaise» – L’entrevue bouffe non conventionnelle avec Of Course

«La bagarre c’est aussi dans la mayonnaise» – L’entrevue bouffe non conventionnelle avec Of Course

C’est le 10 mai dernier que le duo electro-pop montréalais Of Course sortait son nouvel EP intitulé «Montréal Bagarre». Appuyés par des paroles incisives et des rythmes inspirés autant du hip-hop que du funk, pour ce nouvel opus, les deux compères originaires de France nous embarquent pour un voyage sonore au coeur de leurs pensées. Ils abordent leur entrée dans la trentaine, leur «jet-lag culturel» en tant qu’expatriés, mais aussi la vie nocturne de la métropole. On a jasé avec eux de musique et de bouffe. On sait désormais quoi manger en écoutant leurs nouvelles chansons.

Composé en moins de quatre mois, entre Paris et Montréal, Montréal Bagarre est un EP résolument personnel où le quotidien est affiché sans filtre. Les rythmes sont toujours aussi entrainants et universels et la formation a su garder son groove audacieux malgré le départ de leur ancien batteur. William Maurer et Émile Tempère ont également collaboré avec des amis rappeurs pour cet EP. On retrouve Mantisse (LaF) pour la pièce «Oublie-moi», et Kirouac dans l’extrait «Minuit» sorti en mars dernier.

En attendant sagement leur show de lancement du 23 mai prochain au Ausgang Plaza, les musiciens d’Of Course nous ont confié quelques «fails» ainsi que leurs mets préférés. Pis, on partage leur amour de la mayonnaise.

Qui êtes-vous, quel est votre parcours?

Nous sommes William et Émile, combiné ensemble nous devenons Of Course, un duo montréalais arrivé de France il y a 8 ans. À la base pour faire du métal sous un autre nom (parce que oui, Montréal c’est une GROSSE ville métal), puis finalement on s’est tourné, depuis 3 EP avec Of Course, vers des sonorités plus électro et pop.

Comment décririez-vous votre univers musical?

C’est un mélange de genres, un peu comme une mayonnaise qu’on fait monter au fil des années. De l’électro qui est en gros notre jaune d’oeuf, le funk qui est notre moutarde, la pop franco qui est l’huile, le Hip-Hop qui serait le vinaigre, et là-dessus on poivre d’un petit restant de rock qu’on avait encore dans le placard, mais très léger! L’important est de vraiment bien battre pour que ça ne retombe pas. La bagarre c’est aussi dans la mayonnaise.

Quelle est votre relation avec la nourriture?

Will: Un amour/haine véritable. Je l’aime comme un fou, elle me rend heureux, mais je sais que ma garde-robe est tributaire d’elle. Plus sérieusement, je suis un énorme fan de cuisine, c’est un art très créatif et la fin de semaine je peux autant me plonger dans la composition d’un morceau que dans celle d’une assiette!

Émile: Je pense que comme Will, j’ai une relation amour/haine avec la nourriture. J’aime vraiment bien manger, parfois trop, même si je fais plus attention depuis un an. J’apprends de ma blonde qui est une fine cuisinière et qui maitrise très bien son sujet. Elle m’a ouvert les yeux sur le fait qu’à Montréal, on est capable de très bien manger Elle m’a fait découvrir une myriade de restaurants dans lesquels je ne me serrais jamais aventuré.

Qui est le plus doué d’entre vous derrière les fourneaux?

Will: Après avoir gouté les pâtes aux sardines d’Émile et son fameux pudding chômeur A.K.A «la bombe à diabétique», je pense que je me place naturellement en haut de ce palmarès (petit époussetage d’épaule). Mais je lui accorde de loin le haut du palmarès à la basse, c’est le plus important dans notre duo finalement!

Émile: Je dois confesser que j’ai eu pas mal de ratés en cuisine, comme l’a dit Will. Mais! Je me suis pas mal rattrapé depuis, je suis capable de faire des choses simples, mais vraiment gouteuses, mes aubergines farcies ou mon poulet pané pourraient en étonner plus d’un…

Quelle musique écoutez-vous lorsque vous cuisinez?

Will: De la soul ou du jazz , un tempo lent pour faciliter la concentration et la relaxation pendant la confection du projet.

Émile: En général, j’opte pour des classiques, quelque chose qui va me donner du rythme et faire avancer.

Si «Montréal Bagarre» était un plat, que serait-il?

Un bibimbap, déjà parce que la sonorité de ce mot est trop cool, ça sonne un peu comme une bagarre en onomatopée dans un Batman des années 60. Puis ensuite parce que c’est un habile mélange de saveurs et de textures où tout s’équilibre.

Si Of Course était une recette, quels en seraient les ingrédients?

On va se répéter, mais c’est une mayonnaise qui se bat très fort!

Votre dernier repas et la dernière musique que vous écouteriez… Si vous deviez mourir demain?!

Will: Moi, si c’était mon dernier jour, je deviendrais nostalgique. J’irais avec un plat de ma maman, une fois elle m’avait fait du porc un peu caramélisé avec des abricots confits et c’était un délice absolu, j’y pense souvent à ce plat! Et pour accompagner ça, un Girls From Ipanema de Stan Getz, que mon père écoute souvent, et que j’écoute quand je dois me déstresser. On ne va pas se le cacher, si je meurs demain, je vais être stressé!

Émile: Foie gras, blanquette de veau, un énorme plateau de fromages, brownie aux pacanes, énormément de champagne et de vin rouge parce que si c’est le dernier, autant lâcher les freins. Pour la dernière écoute, je pense que ça serait le Volume 2 de Led Zeppelin, c’est là que tout a commencé pour moi donc autant finir la boucle en beauté, le plus fort possible de préférence.

Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?

Will: Cliché, mais des spécialités locales, s’il y a! Sinon une bouteille de Whisky et des crudités!

Émile: Une bouteille de Jack Daniels, bière allemande de préférence, fruits frais, des plats légers sinon tu es trop lourd sur scène… On évite tout ce qui est Taouk, nourriture a l’ail, car ça ne fonctionne pas avec le stage.

Quel est votre plus gros «fail» culinaire? …Et votre plus gros «fail» musical?

Will: Fail culinaire: une fois j’ai voulu faire des meringues au chocolat, sans recette. J’ai mélangé mes oeufs à une poudre de chocolat que tu mets dans du lait habituellement, puis je pense que j’ai aussi mis de la levure. Réaction chimique une fois sortie du four les meringues ont explosées!! Il y en avait sur les murs et les plafonds!

Fail musical: avoir essayé de reprendre «Murder on the dancefloor» de Sophie Ellis Bextor. Comme les meringues, bonne idée, mais pas bien fait!

Émile: C’est l’un de mes plats préférés en plus! J’ai essayé de faire un bœuf bourguignon en trois heures, car j’avais invité des amis pour souper et j’ai essayé de tout cuire en trois heures, j’ai mis le feu beaucoup trop fort et le fond la casserole a brulé, les légumes se sont décomposés dans une sorte de bouillie marron qui évidemment goutait le brulé… J’étais vraiment déçu, car j’avais mis pas mal d’efforts et ce fut un magnifique fail.

Pour le fail musical, je pourrais parler du fameux cover de «Murder On The Dancefloor» parce que c’est vrai: c’était un raté monumental, mais Will l’a déjà dit.

⚡ Of Course

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