Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
J’ai commencé mon parcours en faisant un baccalauréat en études cinématographiques à Concordia, avant de changer vers un domaine plus manuel qu’analytique. J’ai également eu quelques formations en photographie, acrylique, huile, aquarelle, dessin, piano et guitare, mais j’ai toujours manqué de passion pour me spécialiser avant de commencer en ébénisterie.
Un mot pour définir le type de travailleuse que vous êtes…
Designer. Je suis passionnée de structure, d’organisation et de rangement spécialisé, en particulier en aménagement d’espace inconventionnel, d’escalier et de cuisine. J’aimerais devenir une créatrice d’espace personnalisé.
D’où provient votre envie de travailler le bois?
Ma première raison est très émotionnelle: mon grand-père était un ébéniste par passion. L’odeur du bois me ramène directement en enfance, et je me rappelle avec tendresse les cages d’oiseau, les modèles réduits et les marqueteries qui me fascinaient.
Ma deuxième raison est plus pragmatique. En recherchant mon futur métier d’art, je me suis également intéressée à la céramique et au verre, mais ma pratique est basée sur l’aération et la restructuration d’espace. La création d’objets n’est donc pas instinctive pour moi, j’ai une préférence pour la restauration, la rénovation et la création de meubles uniques ou architecturaux. Le bois offre de plus grandes options structurelles.
Qu’est-ce qui vous inspire lorsque vous créez?
J’ai rarement des montées de pure création, dans le sens le plus artistique du terme. Je suis plutôt spécialisée en résolution de problème, j’ai besoin de savoir où le projet va, pour qui, avec quelles contraintes et quels objectifs. Une fois que le projet existe, j’adore réfléchir à des stratégies de production et des gabarits, et développer des solutions inédites pour rendre les installations plus instinctives pour l’utilisateur.
Qu’est-ce que votre passage à l’École d’Ébénisterie d’Art de Montréal vous a apporté?
L’aspect le plus fascinant de ma formation est clairement mes professeurs. Autant j’ai adoré le contenu de mes cours et la pertinence des techniques, autant le vrai trésor c’est la façon de penser des ébénistes! C’est un mélange d’ingéniosité, de réflexion alternative et de traditions, mélangées dans une bonne dose d’expérimentation.
Durant les deux premières années du programme, les procédures sont choisies pour nous, dans un ordre croissant de difficulté, pour un apprentissage maximum. Cependant, en dernière année, ce sont nos propres projets que nous produisons et nous devons réfléchir à comment nous voulons les faire. Chaque fois que j’avais un plan en tête et que j’allais consulter mon professeur, j’en ressortais avec plein d’options alternatives ou la découverte d’un nouvel outil. Je pense que les plus beaux moments de ma formation commençaient par un «ou bien…» et finissaient par une économie d’énergie incommensurable.
Quels sont vos projets à venir?
Je souhaite travailler en ébénisterie plusieurs années pour réellement internaliser le métier avant de me spécialiser et rechercher le métier d’architecte d’intérieur, designer d’intérieur ou même cuisiniste. Mon objectif principal est de devenir une créatrice d’espace domestique.
ÉÉAM
5445 avenue Lorimier, Montréal