Qui êtes-vous et quel est votre parcours?
Je m’appelle Martin Prieur, j’ai 30 ans. Je suis originaire de Saint-Lô en Normandie, en France. J’ai rapidement arrêté les études supérieures pour voyager (Australie, Nouvelle-Zélande, Asie du Sud-est, Amérique latine ). Mes voyages m’ont fait découvrir le milieu agricole grâce à de nombreuses expériences de salarié ou de woofer. En rentrant en France, j’ai souhaité me former au métier de maraîcher. Après une formation d’un an, j’ai travaillé deux ans comme salarié chez un ami, installé sur la commune de Quibou. J’ai découvert la fabrication de bières artisanales la même année que ma formation et j’ai décidé de m’installer à Quibou, juste à côté de mon ami maraîcher. J’ai créé la ferme brasserie Au Brasseur Quibois en juin 2018.
Votre emploi et titre actuel?
Je suis gérant de l’entreprise individuelle Au Brasseur Quibois.
Dans quelle ville?
À Quibou, en France.
Un mot pour définir quel type de travailleur vous êtes…
J’aime travailler au contact de la nature et du vivant. J’aime le travail physique. J’aime le renouvellement et les challenges.
D’où vient votre intérêt pour la microbrasserie?
Déjà parce que j’adore la bière! Et puis j’ai découvert la fabrication de la bière grâce à des amis en Mayenne (département limitrophe au mien). Je suis rentré chez moi avec l’idée en tête de réunir des copains pour acheter le matériel nécessaire et brasser notre bière.
Qu’est-ce qui rend votre bière unique?
Je ne sais pas si ma bière est unique, mais en tout cas elle est faite avec passion et la volonté de réunir les gens autour d’un produit qui a du goût.
Quelle est la taille de votre brasserie?
Mon bâtiment fait 200 m². Je fais des brassins de 650 litres. Je devrais produire 250-300 hectolitres en 2019.
À quoi ressemble votre espace de bureau?
Ma brasserie est un bâtiment en tôle de 200m² dans une ferme.
Avez-vous une façon d’organiser vos journées afin d’optimiser votre travail?
Je commence assez tard le matin (8h30-9h) pour m’occuper de mes enfants. Ensuite je travaille quasiment non-stop jusqu’à 18h le soir. Les journées du lundi, mardi et mercredi sont réservées à la fabrication (brassage, embouteillage, étiquetage…) et celles du jeudi et vendredi sont réservées à la commercialisation (marchés, livraisons…).
Quels «trucs» conseilleriez-vous pour améliorer la productivité?
Investir dès que possible dans des outils automatisés (embouteilleuse, étiqueteuse…). Avoir une routine de fabrication et ne pas trop la changer afin d’être plus efficace.
Comment contrôlez-vous la croissance de votre microbrasserie?
J’ai commencé à brasser il y a trois mois et j’ai déjà eu deux ruptures de stock sur ma bière blonde. Je brasse déjà plus que prévu afin de répondre à la demande. Je laisse passer l’année comme ça et on verra pour une possible croissance!
Quelles votre stratégie pour faire connaitre votre bière?
Ma compagne est une professionnelle de la communication et elle m’a donc beaucoup aidé pour faire la promotion de mes bières. Avant même mes premières ventes, j’avais déjà eu plusieurs articles de presse dans différents journaux locaux. Je fais aussi beaucoup fonctionner mon réseau (amis, famille, agriculteurs…) pour me faire connaitre ou prendre des contacts. Je suis en pleine période de dégustations dans différents restaurants afin de travailler avec eux.
À propos du design, qu’est-ce que votre image de marque reflète?
On a tout joué sur le côté local avec le nom de mon entreprise. «Au brasseur Quibois» vient du fait que les habitants de mon village, Quibou, s’appellent les Quibois! Quoi de plus évident que de profiter de ça pour faire un jeu de mots tout en m’identifiant pleinement à mon territoire ?
Comment et par qui votre design a-t-il été conçu?
Ma compagne a également des compétences de graphiste et c’est donc elle qui a créé toute l’identité visuelle de ma brasserie. On a passé plus d’une année de réflexions et d’essais pour arriver au résultat final.
Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive à aller au travail chaque jour?
J’aime aller à la brasserie le matin, car il y a tellement de nouvelles choses à apprendre et à découvrir tous les jours. Je suis libre de prendre les décisions qui me semblent justes. Et surtout j’aime faire de la bière!
Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
On m’a beaucoup dit avant de commencer: «ne voit pas trop petit, il faut savoir bien dimensionner sa brasserie et sa production pour ne pas être bloqué dès la première année». J’ai donc revu mon dimensionnement à la hausse et j’en suis très content aujourd’hui.
Quel est votre meilleur truc pour sauver du temps?
Essayer de bien visualiser dès le début de la journée ce que j’ai à faire et enchaîner les tâches les unes après les autres sans me disperser.
Quelles sont vos routines de fin et de début de journée?
J’allume la lumière, je mets mes bottes, et je regarde les températures de mes chambres isolées. Et inversement à la fin de la journée.
Quels ont été vos plus grands défis en tant qu’entrepreneur?
Mon installation a été un challenge dans son ensemble. J’ai passé un an à m’installer comme agriculteur, six mois à bâtir la brasserie et installer le matériel. Tout ça pour faire des brassins de 500 litres alors que je n’avais jamais brassé plus de 30 litres d’un coup. J’ai finalement réussi et j’en suis très satisfait.
Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite démarrer sa brasserie?
Aime faire de la bière! Ne jamais se démotiver et toujours croire en son projet, même quand les choses se compliquent. Bien penser à la commercialisation, faire de la bière c’est super, mais il faut aussi savoir la vendre.
Avez-vous des nouveautés à venir?
Pas de nouveautés, je travaille encore sur mes recettes initiales afin de les améliorer.
À la fin d’une journée, quelle sorte de bière buvez-vous pour vous détendre?
Une bonne bière blonde bien fraîche avec un copain!
