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Le programme Vivace de La Pépinière propulse 4 projets urbains pour se réapproprier la ville

Le programme Vivace de La Pépinière propulse 4 projets urbains pour se réapproprier la ville

Après avoir passé au crible cinquante projets urbains portés par plus de 200 acteurs dans différents arrondissements de Montréal, La Pépinière a finalement retenu quatre d’entre eux en mars dernier pour son nouveau programme intitulé Vivace. L’objectif? Faire naitre de nouveaux espaces collectifs où cohésion et création sont à l’honneur.

C’est tout d’abord le projet du Cap vers le changement (Vert!) qui prendra place sur le parvis d’une église d’Hochelaga-Maisonneuve. Le déploiement de ce lieu de rencontre inclusif avec espace de jardinage et agriculture urbaine est proposé par Cap St Barnabé, un organisme communautaire qui appuie la population de l’arrondissement dans la lutte contre la pauvreté.

La mise en oeuvre du premier projet se déroulera au printemps, quelques semaines avant celle de l’Oasis, porté par des citoyen.nes de Montréal. Ce projet collaboratif de fermette urbaine avec moutons, chèvres, poules, ruches et bacs de potagers vise ainsi à amener la nature en ville et sensibiliser les jeunes de Rosemont-La-Petite-Patrie et des autres quartiers, à l’environnement et au bien-être animal.

En troisième lieu, l’Agora Airlie, projet de RUI (Revitalisation Urbaine Intégrée) porté par l’Écoquartier de LaSalle, prévoit d’accueillir au sein de l’arrondissement un espace de rencontres et de sociabilisation, mais aussi des jardineries et animations sur un terrain vacant privé.

Enfin, à la fin de l’été, le Parc École de la Paix, un projet d’aménagement ludique de la cour de l’École Notre Dame de la Paix à Verdun, sera l’occasion d’ouvrir cet espace au public en dehors des heures de cours pour y offrir diverses activités aux enfants, aux personnes âgées et aux habitants du quartier.

Depuis le mois d’avril, le programme Vivace soutenu à hauteur de 250 000$ par Desjardins accompagne la mise en oeuvre de ces quatre projets, permettant aux chanceux organismes retenus de porter leurs idées afin d’améliorer la qualité de vie au sein des quartiers montréalais. Coordinatrice de Vivace depuis six mois, Laura Courbe nous présente les facettes de ce nouveau volet de La Pépinière.

Après Les Jardineries, le Village au Pied-du-Courant ou encore les Jardins Gamelin, c’est désormais Vivace qui intègre la liste des réalisations de La Pépinière. Comment est né ce nouveau programme et quels sont ses objectifs principaux ?

Laura Courbe: Que ce soient des coopératives, des OBNL, des institutions scolaires ou des citoyens, Vivace vise à multiplier les impacts sociaux et à outiller les acteurs locaux dans la mise en oeuvre d’une initiative urbaine. C’est né d’une volonté de démultiplier tous ces projets-là en essayant de partager auprès des citoyens l’expertise et l’expérience que La Pépinière a acquise ces dernières années. Vivace est un programme d’accompagnement qui donne un pouvoir d’action aux acteurs locaux, et qui va leur permettre aussi de créer des projets autonomes pour assurer leur pérennité.

🔎 (Re)lisez: L’histoire derrière le Village au Pied-du-Courant: Le pionnier du placemaking à Montréal 

Quel est le constat qui a motivé la création de Vivace?

L. C.: Il y a un réel engouement pour concevoir des initiatives urbaines. Pas seulement par les professionnels, mais aussi par les citoyens. Les gens ont des idées, mais ils sont souvent freinés par un manque de temps et un accompagnement permettrait de briser ces barrières-là pour matérialiser finalement leurs projets. On s’est aperçu qu’il y avait vraiment une envie de créer, notamment avec le bureau des petits projets au Quai Masson et au Village au Pied-du-Courant où toute personne résidente du quartier ou visitant les sites pouvait déposer des projets d’animation. Ça a eu beaucoup de succès!

Quelles ont été les différentes étapes ayant amené La Pépinière à selectionner les 4 projets finaux?

L.C.: La Pépinière a ouvert l’appel à projets du 16 janvier au 15 février 2019, et durant cette période, on a reçu 50 projets. On a fait une présélection dans les deux semaines qui ont suivi et, le 1er mars, on a choisi dix projets que l’on a accompagnés en vue d’un jury qui s’est tenu le 16 mars. Une formation leur a été offerte sur comment «pitcher» un projet, comment le présenter devant un jury, dans quelle mesure avancer les forces de l’équipe et les retombées pour le projet. Après, c’est notre jury et notre comité aviseur qui ont sélectionné les quatre projets finaux. Il y a une diversité au sein des profils des porteurs de ces projets, des espaces, des thématiques, des besoins, et enfin des retombées sur le quartier, [c’est] vraiment important. On vise à créer des quartiers plus accueillants, à créer du tissu social autour des projets.

De quelle façon La Pépinière va-t-elle accompagner ces 4 projets au cours des prochains mois?

L.C.: C’est un accompagnement de huit mois qui comprend des formations en atelier, des rencontres personnalisées et des déploiements de terrain de six semaines pour chacun des projets. Six personnes seront sur le terrain pour aménager les espaces: deux coachs de La Pépinière qui donnent leurs expertises sur les types d’aménagement, et quatre stagiaires par projet, qui peuvent avoir une première expérience professionnelle significative.

En amont, on a offert des formations sur le budget, sur la recherche de financement complémentaire, sur la logistique d’un projet et sur la manière d’inclure correctement la communauté dans un projet. C’est extrêmement important pour tous les projets portés par La Pépinière. On leur offre également une enveloppe co-gérée de 5 000$ pouvant aller jusqu’à 20 000$. On s’assure qu’ils ont les outils pour aller chercher du financement, pour bien gérer leur budget et leur projet, et pour bien s’entourer aussi.

Quels sont les principaux enjeux avec Vivace?

L.C.: S’assurer de la pérennité de chaque projet, pour qu’à la fin du processus, ils aient tous un statut juridique adéquat. [Il faut] qu’il y ait aussi des mobilisations, et là, on est très confiant pour cette cohorte! À la fin de l’année, quand il y aura un retour sur l’expérience, notre comité aviseur sera présent pour entendre les retours constructifs et rencontrer les porteurs de projet. On travaille, pour cette première année, avec des partenaires qui ont des expertises différentes et complémentaires pour répondre aux besoins et aux défis. Nous sommes très conscients qu’il faut montrer qu’il est nécessaire d’accompagner les projets.

Dans quelle mesure est-ce aujourd’hui essentiel de faire confiance aux citoyens dans l’aménagement territorial?

L.C.: Je crois vraiment que les citoyens sont les experts. Il faut faire leur confiance parce qu’ils sont à la fois les acteurs et les spécialistes des enjeux de quartier. C’est vraiment eux qui ont l’expertise de leur territoire, que ce soit les résidents et les travailleurs. Ils savent pourquoi il y a des besoins dans certains lieux. Ce sont des clés de compréhension pour avancer plus facilement dans les projets. Nous, tout ce qu’on peut faire, c’est donner un terreau fertile pour que ces derniers se déroulent bien… Et de baisser toutes les barrières.

La Pépinière

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