43e édition de Contact Ontarois | Ottawa du 17 au 20 janvier 2024 | En collaboration avec Baron Mag
Joseph Edgar, artiste acadien incontournable, a marqué la scène musicale francophone avec « Espionne Russe » en 2014. Malgré l’arrêt brutal de sa tournée en 2020, la pandémie n’a pas freiné sa créativité. Son 8e album est actuellement en préparation.
Vitrines Grand Public – 19 janvier 2024 | 19:30 à 23:00
Centre des arts Shenkman – Salle Harold Shenkman
Qui êtes-vous, quel est votre parcours?
Je m’appelle Joseph Edgar, auteur-compositeur-interprète qui fait carrière solo depuis presque 20 ans. Avant, dans les années 90, je faisais partie d’un groupe qui se nommait Zéro degrés Celsius. Pour un bref moment, un peu avant ça, je faisais partie d’un groupe nommé Symmetries.
Comment a démarré votre aventure dans la musique?
Quoique la musique ait toujours fait partie de mon environnement, le fait que j’en fasse carrière est un peu accidentel. Je me voyais être artiste visuel et écrivain/poète. Mais, à un moment donné, je me suis mis à lire mes textes sur des musiques improvisées par mes amis. Éventuellement, je me suis mis à les chantonner. Ceci donna naissance à mon premier groupe de musique, Symmétries, et depuis, l’aventure a continué, malgré les multiples fois où je me suis dit que ce serait peut-être plus stable de faire autre chose et que je tentais de tirer la prise. Le problème, c’est que même quand je tirais la prise, le courant créatif était trop fort et je finissais toujours par me retrouver dans un autre projet d’album et de tournée. Depuis 5 ans, après une ultime fois où je pensais et disais que tout était fini, je me suis résolu à ne plus dire ou même penser à m’arrêter. Pourquoi se battre contre quelque chose d’aussi intégrante à mon existence ?
Comment décririez-vous votre univers musical?
Vu que j’écoute de tout, dans tous les styles, autant actuel que passé, je considère que j’ai un style qui est un hybride de plusieurs inspirations. Selon mes phases personnelles, cela peut parfois avoir un penchant plus rock, ou parfois plus folk ou même semi-expérimental. Mais à la base, c’est la sincérité que j’essaie de garder comme modus operandi.
Quelle est votre relation à la nourriture?
Très bonne, sauf sur la route. Ouf, ça c’est plus difficile.
Si Joseph Edgar était un plat, quel serait-il ?
Hmmmm… quelque chose de préparé très lentement, juteux, tendre, légèrement épicé avec une touche de miel… dans une sauce aux champignons sauvages. Un plat qu’on mange et savoure tranquillement afin de découvrir toutes ses palettes. Accompagné d’un bon vin rouge, évidemment.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez?
Cela varie, mais je reviens souvent à du Alain Bashung, du Willie Nelson et plus récemment, Arielle Soucy.
Mais si j’ai le goût de mettre du pep dans la cuisine, j’aime bien varier et plonger dans ma pas pire collection de vinyles.
Quels sont les aliments dont vous ne pourriez jamais vous passer et pourquoi?
J’ai toujours des crevettes d’Argentine dans mon congélateur. Elles sont si goûteuses mais en même temps, très versatiles, selon ce qu’on veut en faire.
Mais à la base, ça peut être très simple. Sautées dans un mélange de beurre et d’huile d’olive, de l’ail et des épices créoles, déposées sur un lit de riz et un petit à côté de brocolis, asperges ou haricots légèrement cuits à la vapeur, et voilà. Un excellent plat santé préparé en très peu de temps.
Quel est le pire repas que l’on vous ait servi?
Une chaudrée aux coques « clam chowder » froide. En fait, elle est devenue froide car chaque cuillerée me remontait à la gorge et donc je prenais beaucoup trop mon temps. J’étais jeune, mais je m’en souviendrai toujours. Ça m’a marqué à vie. Je suis incapable d’en manger à ce jour.
Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?.
Cela me semble faire tellement longtemps que je ne suis pas parti en tournée que je ne me souviens presque plus. Ceci dit, il me faut au moins une banane.
Quel est votre plus gros « fail » culinaire?
Je voulais impressionner la famille d’une fille que je fréquentais et je les avais invités à souper. Me suis dit que pour pouvoir quand même être présent j’allais attaquer quelque chose de simple. Un filet de saumon à l’érable, cuit au four.
Tout semblait bien. Tout était beau. Mais lorsque tous étaient attablés, le père de la famille a pris une bouchée et a dit qu’il trouvait la peau un peu bizarre. Je n’avais pas remarqué que je n’avais pas enlevé l’espèce de truc en plastique qu’on met sous les produits afin de préserver la fraîcheur. Ça avait mi fondu et fusionné avec le filet de saumon. Oups !
…Et votre plus gros « fail » musical?
J’ai fait une émission de télé, à un moment donné, où on m’a demandé de performer sur « Emmenez-moi » de Charles Aznavour. J’étais censé le faire avec Vincent Vallières qui, la veille, a décidé de se désister car il ne se sentait pas tout à fait à l’aise. J’aurais dû me désister aussi. Déjà qu’elle n’est pas facile, y’a tellement de mots et le débit est rapide, ajoute à ça un accent acadien et cela crée un moment pas pire maladroit live à la télé. Depuis, j’ai appris à suivre mon instinct et seulement accepter quand je sais que je peux livrer à 100 %. Merci pour la leçon, Vincent ! T’avais tellement raison !
Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour vous impressionner?
Essaie d’éviter l’aneth, la fausse noix de coco, les pommes de terre bouillies et tout devrait bien se passer. Mets-y ton cœur et je serai bien comblé.
Pour ce qui est de la musique, mets-moi des albums au complet et non des playlists des hits de l’heure sur Spotify.
Sinon, on ne peut jamais se tromper avec Willie Nelson.
Quels sont vos projets futurs?
J’ai un nouvel album qui sort le 5 avril. Ça fait deux ans solides qu’il se prépare et il est fini depuis 5 mois. J’aurai jamais autant mis d’effort sur un album, de la composition des chansons jusqu’à tout ce qui entoure le visuel, mais c’était du doux labeur. On a pris notre temps, afin que chaque bouchée soit savoureuse.
J’espère qu’il tombera bien dans les oreilles et les cœurs de mes fans. Pis après, oh que j’ai hâte de retourner sur scène et sur la route, malgré le fait que cuisiner dans ma propre cuisine va me manquer.