43e édition de Contact Ontarois | Ottawa du 17 au 20 janvier 2024 | En collaboration avec Baron Mag
Réveil confronte le capitalisme déshumanisant et la catastrophe environnementale, tissé entre rêve et réalité, conte et chanson. On retrouve le village somnolent de Ste-Quequepart – dont les personnages et chansons ont éclos en 2017 – agrippé d’un essaim d’abeilles ferrivore. Un questionnement de fond sur le futur du village vient amadouer, surprendre et ébranler le public, remettant en question la pérennité de nos chez nous. Guitare, banjo, harmonium et contrebasse sont au rendez-vous dans ce nouveau spectacle de Moonfruits.
Vitrines Grand Public | 17 janvier | 19:30 à 22:30
Centre des arts Shenkman – Salle Harold Shenkman
Qui êtes-vous, quel est votre parcours ?
Nominé au Canadian Folk Music Awards 2024 comme Groupe émergent et Réalisateur de l’année, Moonfruits est créateur d’un folk contemporain qui adresse notre humanité avec cœur, esprit et émerveillement. Mené par les conjoints-complices Alex Millaire et Kaitlin Milroy, Moonfruits oscille entre français et anglais leur plume et sur scène, et c’est une réflection de leur quotidien à Ottawa.
Moonfruits dépasse la décennie de création, produisant trois albums et passant de la prestation de rue en Ontario et en Europe à de prestigieuses salles d’écoute (Centre national des arts, Place des arts) et festivals (Philadelphia Folk Festival, Ottawa Bluesfest, Festival Route 11, La Nuit sur l’étang). Leur album-concept villageois, Ste-Quequepart (2017), est lauréat des prix Stingray Rising Star et Trille Or, dont le spectacle mi-conte-mi-chanson a été partagé au Canada, aux États-Unis, en France, en Belgique et en Allemagne.
Comment a démarré votre aventure dans la musique ?
Alex a commencé à apprendre la guitare à 9 ans, et ne tarde pas à commencer à composer, premièrement des pièces classiques, suivies de chansons plus rock et – avec un pied carrément dans chaque monde – poursuit ses études à l’Université d’Ottawa en musique jusqu’à la maîtrise tout en menant des groupes art rock. Écoeurantite universitaire, il fuit vers les rues d’Europe en 2012 et plonge profondément dans l’univers du folk, où il s’y retrouve encore, médium dans lequel il arrive à bien marier toutes ses influences musicales.
Kaitlin démarre son parcours musical à la maison, fille de deux générations de femmes impliquées dans le théâtre musical de Oakville, avant de s’imbriquer au Oakville Children’s Choir, où elle restera pour quasiment une décennie. Ayant déménagée à Ottawa pour ses études, elle renoue avec son côté musical en passant par The Big Soul Project.
Et c’est en 2012 que Kait et Alex se rencontrent à une soirée open mic au Jailhouse Hostel d’Ottawa, que les premières étincelles d’une profonde collaboration musicale se dressent et, dans notre cas, la romance aussi.
Comment décririez-vous votre univers musical ?
On se considère comme étant un groupe folk contemporain, avec du folk qui tire librement ses influences du rock, gospel, classique, et des rythmiques RnB. Le cœur de notre son est nos harmonies – une mezzo puissante et un baryton avec du grit – qui voguent entre intimistes et retentissantes. Guitare, banjo, harmonium et contrebasse sont au rendez-vous, accompagnés tour à tour de cordes, cuivres, orgue, et synthé.
La famille, l’engagement communautaire, l’activisme, et l’imaginaire sont tous des pierres d’assise dans nos paroles. Ste-Quequepart – un village en bord de mer qui vit mal la modernité – est un univers en soit qu’on explore dans deux projets d’albums à date, Ste-Quequepart en 2017 et Réveil cette année.
Moonfruits collabore avec des douzaines de groupes canadiens acclamés — du lauréat Juno Wesli au groupe folk Tragedy Ann à l’Orchestre philharmonique de Hamilton — et en 2021, co-écrit, arrange et interprète la musique pour Moby: A Whale of a Tale (Art & Water), produit à même un schooner au port de Toronto. Cette production s’est vu récompensée par quatre prix Dora, dont Meilleure performance pour un ensemble dans la division Théâtre pour jeunes auditeurs.
Quelle est votre relation à la nourriture ?
Tous deux avons travaillé en restauration et sommes restés des mordus de bonne bouffe. C’est rare qu’on achète du pré-fab – même en tournée – et on s’amuse à cuisiner et à bien manger autant qu’humainement possible.
Si Moonfruits était un plat, quel serait-il ?
Ha! Disons un panini à la tapenade d’olives noir avec des piments rouges, tomate et feta et salade verte on the side.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez ?
Bizarrement, on cuisine beaucoup en silence. C’est là, entre autres, que des idées de tounes nous viennent à l’esprit.
Quels sont les aliments dont vous ne pourriez jamais vous passer et pourquoi ?
On est des fans finis de pommes, particulièrement la variété Empire. On aime ça crunchy et pas trop sucré, et c’est génial tel quel comme snack (on en apporte beaucoup en tournée) et sinon on les met dans un peu tout, yogourt, céréales, gruau, salade. Des oignons aussi – qui sont peut-être l’ingrédient qu’on considère le plus versatile dans la cuisine. Même qu’on a un jeu qui consiste à faire frire des oignons dans du beurre et à essayer de faire deviner à l’autre ce qu’on cuisine. Des pâtes, pour les mille et une manières beau, bon, pas cher de les préparer.
Quel est le pire repas que l’on vous ait servi ?
Lors d’un festival, on s’est fait servir du « chinois » qui consistait en ne salade au chou à la mayonnaise, où le fond du bol était légèrement effervescent, des egg rolls avec une dizaine d’épaisseurs de pâte filo pas cuite et un riz frit avec, là aussi, des légumes qui se sont seulement fait présentés au four sans vraiment se faire cuire, mais avaient été noyés dans de la sauce soja au moins. Il y avait aussi une substance verte, gélatineuse qu’on ne pouvait pas identifier et qui goûtait la morve. C’était la seule et unique fois depuis qu’on se connaît que les deux on a dû jeter l’assiette au complet. On s’est faufilé à un Shoppers après le spectacle, où on s’est trouvé une boîte de Oatmeal Crisp et du lait qu’on a mangé dans notre chambre d’hôtel dans des tasses.
Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?
Rien en plastique jetable. Et on privilégie toujours de la bouffe faite maison, quand c’est disponible.
Quel est votre plus gros « fail » culinaire ?
En faisant bouillir de l’eau pour des pâtes tout en écrivant une dissertation universitaire, Kait avait complètement oublié son projet de cuisine. Une odeur bizarre a tout d’un coup commencé à remplir l’appart, et Kait est arrivé dans la cuisine à temps pour voir sa poêle fondre à même l’élément.
…Et votre plus gros « fail » musical ?
Alex a fait partie d’un projet qui se déguisait en morphsuits – son idée – qui faisait en sorte que c’était incroyablement difficile de jouer de ses instruments, chanter, ou vraiment faire n’importe quoi de normal sur scène.
Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour vous impressionner ?
Pour nous, cuisinez le repas que vous considérez le plus rodé, qui fait le plus partie de votre semaine, nous plairait le plus. On trouve souvent en tournée que, lorsqu’on cuisine avec nos compagnons de route, leur ordinaire est souvent exotique et vice versa. Comme musique, votre nouveau coup de cœur, quel qu’il soit.
Quels sont vos projets futurs ?
On monte présentement un nouvel album, Réveil, qui fait partie de l’univers de Ste-Quequepart. Ce sera notre projet le plus orchestral à date. On propose aux diffuseurs d’embarquer dans le jeu pour monter des collaborations avec orchestre et chorale, avec l’espoir d’offrir des spectacles profondément collaboratifs qui, on l’espère, feront bien rêver les gens.
Kait commence l’apprentissage d’un nouvel instrument, l’harmonium. Alex aimerait plus se mettre à la composition pour musique de films et pour d’autres artistes qui recherchent des partitions orchestrales ou chorales.Toujours beaucoup de projets de tournée au Canada, aux États-Unis, en Europe qui occupent bien notre horizon. Outre des trucs musicaux, du jardinage, du camping, de la randonnée en montagne, puis peut-être un autre enfant ?