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À l’Atelier Lapasse, le cuir reprend vie

À l’Atelier Lapasse, le cuir reprend vie

Cela fait maintenant 3 ans que Myriam Bussières imagine et crée des tabliers. Mais pas n’importe lesquels ! Depuis ses débuts en tant qu’entrepreneure, Myriam revalorise et fabrique ses différents modèles à partir de cuir recyclé. Une manière de donner une seconde vie à cette matière qu’elle aime tant. 

Diplômée en design industriel, Myriam Bussières commence à créer des tabliers à la demande de certains amis cuisiniers. « Ils m’ont fait des commandes avant même que j’aie des prototypes, alors je leur faisais du sur-mesure », se souvient-elle.

Dès le départ, Myriam est inspiré par le cuir, une matière qui l’intéresse tant pour son aspect esthétique que ses propriétés physiques. « Il y a beaucoup plus de possibilités dans le 3D qu’avec le tissu. Le cuir, on peut faire des boites, des vêtements… Ça a la propriété d’un objet et c’est ça que je trouve fascinant », confie la fondatrice de L’Atelier Lapasse.

Pour améliorer sa technique, elle suit alors un DEP en couture et se spécialise dans le dessin de patron, une avenue « exploratoire et captivante pour la créativité ». 

« Je vais chercher les clients un à un, développe une bonne relation avec eux et leur propose le bon prix », affirme Myriam. Au départ, les tabliers de l’Atelier Lapasse étaient destinés au grand public. Cependant, peu de clients répondent à l’appel. « Sur les marchés, je ne faisais quasiment pas d’argent… Parfois même, une seule vente par jour… », se rappelle-t-elle. Au fil de son développement d’entreprise, Myriam comprend que ses tabliers répondent davantage à des besoins spécifiques, notamment chez les professionnels spécialisés comme les cuisiniers, les forgerons… « Parfois, le grand public en commande pour un cadeau de retraite par exemple, mais c’est très rare », raconte-t-elle. 

Après 3 ans d’existence, Myriam compte quelques clients fidèles et réussit à faire parler de son entreprise.          « L’année dernière, j’ai eu 5 commandes dans la même journée, c’était fou ! Et cette année, c’est moi qui dois refuser des marchés alors c’est bon signe ! », exprime-t-elle, soulagée. Bien qu’elle ait d’autres activités pour subsister, Myriam est ravie de constater que son entreprise lui permet désormais de vivre 6 mois dans l’année. 

Offrir une seconde vie 

« Même quand on le croit fini, le cuir est éternel. Il reste beau tout le temps, même recyclé. C’est cette valeur de seconde vie que j’aime », livre Myriam, passionnée. Dès le départ, c’est le cuir qu’elle a sollicité comme matière de prédilection, celle qui lui permettra de se distinguer. Pour elle, il était alors évident que ce serait des pièces issues du recyclage. « Produire du cuir n’est pas très éthique, puis les teintures qu’on met dessus produisent des émanations toxiques alors il n’était pas question que j’achète de la matière neuve ! », affirme-t-elle.

À ses débuts, Myriam utilise des vêtements en cuir brisés, mais aussi de vieux sofas. « Tout le monde aurait mis ça aux poubelles. Moi, j’ai pris les beaux morceaux et ça m’a permis de faire 2 tabliers complets et 70 poches en cuir ! », se surprend-elle encore à dire.  

Aujourd’hui, L’Atelier Lapasse propose 5 modèles de tabliers différents avec « un million de déclinaisons possibles » en ce qui concerne la présence ou non d’une poche, sa matière, son emplacement, les lanières du tablier, la ceinture… De plus, chaque modèle est unique puisqu’il est fait avec le cuir trouvé sur le moment par Myriam. « J’ai toutes sortes de morceaux et donc de couleurs », ajoute-t-elle. 

Pour ne rien gaspiller, la fondatrice de l’Atelier Lapasse élabore aussi de plus petits produits à base de retailles, comme des étuis ou des sacs. « Je dois à peine remplir un petit sac poubelle par mois. Je vais vraiment au bout pour éviter au maximum le gaspillage », affirme-t-elle. 

L’année prochaine, Myriam espère sortir de nouveaux produits, notamment une chemise unisexe de travail, un pantalon confortable également de travail ou encore un baume pour les tatouages. « Je veux créer des choses originales, utiles et qui n’existent pas ailleurs», conclut-elle.

«Si c’est trop mainstream, je ne le fais pas. Je ne veux pas ajouter un produit à consommer de plus ». 

Atelier La Passe

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