Il est toujours intéressant et étonnant de découvrir des entreprises qui ont des façons de faire différentes auxquelles nous sommes habitués. C’est ce qui nous attend lorsqu’on se penche un peu sur Haumana, une entreprise montréalaise qui confectionne des barres nourrissantes à base de baobab. En plus d’utiliser un ingrédient principal naturel issu de l’économie sociale, les barres sont offertes sans emballage individuel pour réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise. Si l’ingrédient premier de leurs barres est surprenant, c’est la structure complète de l’entreprise qui inspire lorsqu’on discute avec Sidi Ba, cofondateur de l’entreprise.
Un ingrédient avant un produit
Si l’entreprise produit aujourd’hui des barres à base de baobab, les entrepreneurs ont découvert l’ingrédient avant d’avoir une idée de ce qu’ils produiraient avec. Les deux amis ont goûté au baobab pour la première fois durant un voyage de coopération internationale au Sénégal dans le but d’aider la population locale à construire une bibliothèque. « On a goûté un breuvage qui ressemblait à un lait au chocolat, sucré et onctueux, mais qui était aussi nourrissant », explique Sidi Ba.
À partir de ce moment, les deux amis ont découvert un réseau de production sous forme de coopérative travaillant dans le sud du pays à la culture et la transformation du fruit. « Les femmes de 25 villages travaillent à la production et utilisent les recettes pour aider la communauté en permettant, entre autres, à leurs filles de continuer leur éducation à l’école ».
À partir de ce moment, s’ils savaient qu’ils voulaient participer au projet d’une façon ou d’un autre, ils ne savaient toujours pas ce qu’ils allaient produire avec le baobab qu’ils venaient d’acheter à la coopérative. « L’idée est venue une fois de retour au pays. En étudiant, on avait des horaires de fous, on mangeait beaucoup de barres d’énergie et on s’est rendu compte que ça faisait beaucoup de déchets en plus de ne pas vraiment savoir ce qu’on mangeait. Et comme cela, le projet était né! ».
Une entreprise qui grandit comme l’amitié de ses fondateurs
« On s’est rencontrés à la fin de notre bac, Guillaume (Bourque) et moi on étudiait en économie et politique à l’Université de Montréal. Notre amitié a vite grandi et on a décidé d’aller faire notre maîtrise ensemble aux HEC ». Avant de devenir associés, les deux entrepreneurs ont d’abord été collègues de classe et colocataires, dans les deux cas, ils ont pu construire une relation qui leur a permis de bâtir une entreprise sur des bases solides et en phase avec leurs valeurs.
Ils travaillent aujourd’hui à tous les niveaux de la production, de la mise en marché et du développement de l’entreprise. Pour le duo, il est important de toujours se poser des questions sur leurs manières de faire. « On a instauré ce qu’on appelle les lundis philosophie, on prend un moment pour s’asseoir et parler de ce qu’on veut pour l’entreprise, de comment on peut continuer à croître sans aller trop vite pour ne pas perdre de vue ce qui est important pour nous ».
Ces discussions permettent aux deux amis de continuer d’évoluer autour des trois piliers qui donnent vie à leur entreprise : la santé, l’environnement et la société. Cette façon de prendre le temps pour faire les choses mieux, de ne pas seulement faire de l’argent pour faire de l’argent, mais d’avoir une « croissance intentionnelle ».
Un départ qui inspire pour l’avenir
La réponse du public a toujours été très forte, d’une campagne de financement qui dépasse ses objectifs de 225 % pour le lancement de l’entreprise à des rencontres toujours enthousiastes dans des salons et marchés, l’entreprise a le vent dans les voiles. Pour l’avenir, Sidi aimerait continuer à développer de nouvelles saveurs et faire rayonner la marque. Un modèle inspirant pour des entreprises qui souhaitent développer de nouveaux modèles entrepreneuriaux basés sur des valeurs progressistes et écologiques.
