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Briser l’isolement avec BRIA coopérative de soutien à domicile

Briser l’isolement avec BRIA coopérative de soutien à domicile

Coopérative de soutien à domicile née en 1988, BRIA dessert la MRC d’Arthabaska, dont le chef-lieu est Victoriaville. Les services? Des soins à la personne comme le bain, le lever, le coucher et le suivi de médication. Un service essentiel comme aime le rappeler en cette période sa directrice générale Annie Lafrance. Rencontre.

À ses débuts, la coopérative est celle des travailleurs de la salubrité, créée pour les organismes communautaires de la place Rita-Saint-Pierre qui cherchent des gens pour l’entretien de leur logement. «Vers 1996, il y avait un vrai vide pour les soins à domicile, donc ça a été créé à ce moment-là pour contrer le travail au noir fréquent. Les femmes de ce milieu n’étaient pas très bien rémunérées», explique la directrice générale. Le tout se met en place et les entreprises sont alors accréditées, notamment par la RAMQ. «Quand je suis arrivée en 2001, on était une quinzaine de personnes dans l’entreprise. On est maintenant près de 140. Il y a une centaine d’entreprises comme nous au Québec qui couvrent chacune leur territoire.»

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Catherine Lamothe, directrice adjointe, et Annie Lafrance, directrice générale de BRIA.

Après avoir travaillé une dizaine d’années comme contrôleuse dans une entreprise de construction, Annie Lafrance est sélectionnée par un heureux hasard pour le poste de directrice à l’EESAD chez BRIA, où elle siège depuis 21 ans. Ce qui l’a rejoint dans ses propres valeurs? L’humain. «Je dis souvent qu’on a deux clients: celui qui reçoit le service et celle qui le donne. Nos préposées sont l’ADN de notre entreprise. BRIA n’est pas grand-chose sans elles.» La dévotion des travailleur.ses et l’aide apportée touchent Annie Lafrance, raisons pour lesquelles elle reste au poste depuis si longtemps. «Les gens nous disent ‘’une chance que ma préposée est là, sinon je serais obligée de déménager. Ça me permet de rester chez moi et d’être moins seul.’’»

Dans la liste des personnes cibles, d’abord les personnes âgées, puis les personnes avec une incapacité et enfin les familles actives. Une liste d’attente est en place depuis deux ans en raison de la pénurie d’employés. L’aide financière est différente en fonction de l’âge et de la santé pour BRIA qui travaille avec les CIUSS pour les gens de moins de 65 ans avec des incapacités.

Le besoin que comble l’organisme a évolué. Au vu de la situation actuelle, le soutien à domicile est très à la mode et nécessaire, rappelle Annie Lafrance. «Les gens veulent choisir de vieillir dans leur domicile ou pas. S’ils veulent rester à la maison, il faut qu’il y ait des services qui arrivent jusqu’à eux.» Quand les gens ne sont plus capables de le faire, BRIA gère l’entretien ménager, la préparation de repas, l’épicerie ou la pharmacie. «On fait aussi du répit pour les proches des gens atteints d’Alzheimer, donc c’est un éventail de services extraordinaires.»

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Courtoisie: BRIA coopérative de soutien à domicile.

Quand la COVID débarque, les services d’entretien sont alors arrêtés, et l’entreprise doit mettre à pied une centaine de personnes. Le gouvernement ne considère alors pas ses services comme essentiels. «On s’est bien rendu compte que c’était pourtant le cas. Quelques mois après, on a tout recommencé et on ne s’arrêtera plus, car c’est du ménage mais c’est aussi une visite», précise la directrice générale. «Certaines personnes sont seules, donc la préposée est une visite attendue pour beaucoup. On fait des tâches mais c’est plus que du ménage, c’est vraiment de l’aide.»

Le réseau de coopération des EESAD (entreprises d’économie sociale en aide à domicile) dont BRIA est membre les aura représentés comme service essentiel pendant la crise. «C’est eux qui ont dit que ça n’avait pas d’allure et qu’il fallait reprendre. C’était difficile car presque 100% des personnes qui font ça sont des femmes. On a une dizaine de personnes au bureau et 130 préposés dont seulement quatre sont des hommes, donc on a eu des problèmes de garderie, de nez qui coule à l’école et d’absences au travail», révèle-t-elle.

Avec la pandémie, Annie Lafrance estime que les décideurs ont pris conscience de l’importance des services à domicile. «C’est très intéressant pour les gens qui auront le choix de recevoir des services à domicile et c’est très encourageant pour les EESAD». Pour l’avenir, le manque de personnel est cependant épeurant selon la directrice générale. «On travaille fort pour augmenter les conditions de travail et on a fait de grands pas depuis quelques années, mais malgré ça, toutes les entreprises s’arrachent les employés. Ça va être un enjeu majeur dans les prochaines années. Les demandes n’arrêtent pas, la population est vieillissante et on a encore quelques années comme ça donc on sera très utiles», conclut-elle.

BRIA coopérative de soutien à domicile

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Image en couverture – Annie Lafrance, directrice générale de BRIA.

Pour d’autres articles, visitez notre dossier L’humain au centre des initiatives.

 

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