L’amour se présente sous toutes sortes de formes au courant d’une vie. Que ce soit un coup de foudre pour un individu, une passion pour un sujet ou bien le tout réuni en un ensemble. C’est ce qu’on retrouve à la Cidrerie Saint-Antoine, entreprise familiale aujourd’hui gérée par Émilie Vaillancourt et Jonathan Aubin dans le village patrimonial de Saint-Antoine-de-Tilly, tout près de Québec.
Une passion transmise de génération en génération
L’histoire de la Cidrerie Saint-Antoine commence en 1983 lorsqu’Émile Aubin achète une terre vierge pour y planter une centaine de pommiers. Dès 1990, les visiteurs commencent à se rendre sur le site pour y faire de l’autocueillette. Plus le temps avance, plus l’envie d’aller plus loin se développe pour Émile qui fait l’acquisition d’un permis de production de cidre en 1999. La passion de Jonathan pour le verger et la cidrerie croît au fil des saisons et est déjà très forte au moment où les deux propriétaires actuels se rencontrent. «Quand j’ai rencontré Jonathan, nos amis me disaient tous: j’espère que tu aimes les pommes, parce que ça va te prendre ça avec Jonathan», déclare Émilie Vaillancourt.
En 2009, le couple décide de prendre la relève de l’entreprise avec l’intention d’y développer une agriculture biologique la plus écologique possible. «Ma formation à l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière et la formation en gestion d’Émilie font qu’on est une super équipe pour faire fonctionner l’entreprise», souligne Jonathan Aubin.
Une transition progressive vers le bio
Si l’idée de Jonathan et Émilie était toujours de faire de l’agriculture biologique, on ne peut pas changer toutes les façons de faire du jour au lendemain. «On a dû changer certaines variétés de pommes pour avoir des fruits qui sont moins vulnérables aux insectes et aux maladies», explique-t-il. «Ce qui est bien c’est que ça nous permet aussi d’avoir des cidres, qui sont différents de ce qui se trouve sur le marché comme on utilise des pommes qu’on retrouve moins souvent dans des cidreries», ajoute Émilie.
L’autre côté de l’agriculture biologique est qu’elle permet aux agriculteurs d’avoir un milieu de vie plus sain. «Les produits chimiques font qu’on doit limiter l’accès aux cultures après avoir arrosé. Les études ont aussi démontré que les pomiculteurs ont beaucoup plus de cancers que les autres agriculteurs comme les produits utilisés sont très forts.»
Des produits qui changent avec les goûts des clients
La salle de dégustation permet aux producteurs d’avoir un contact direct avec la clientèle, ce qui donne une meilleure compréhension de l’évolution des goûts de sa clientèle. «Avant, on parlait pas de nature et même très peu de bio quand on parlait de cidre ou de vin. C’est ce qui est le plus recherché aujourd’hui, et ça nous permet de développer de nouveaux produits.»
Pour Jonathan, l’apprentissage et le développement de nouveaux produits sont une seconde nature. «Il passe son temps à apprendre de nouvelles façons de faire», révèle Émilie en riant. Ses nouveaux intérêts sont les produits naturels et les fermentations spontanées, pour lesquels la demande est grandissante.
Bien que leurs produits se retrouvent aujourd’hui sur les tablettes de diverses épiceries dans plusieurs régions de la province, le couple aime toujours recevoir la clientèle sur place. «Les gens aiment rencontrer ceux qui se trouvent derrière le produit, et nous aussi ça nous fait plaisir». La saison de l’autocueillette ne fait que commencer alors pourquoi ne pas aller passer un bel après-midi à profiter de la Cidrerie Saint-Antoine?