De coordonnatrice de production vidéo à La branche déco, le fossé semble grand entre son passé et son présent d’entrepreneure à l’origine d’une compagnie d’objets décoratifs écoresponsables. Le côté touche-à-tout de Stéphanie Bélanger trace toutefois une ligne entre les deux. Rencontre avec la fondatrice, celle qui se cache derrière cette toute nouvelle entreprise reposant sur des valeurs d’honnêteté, de simplicité et de transparence.
Sa formation en design et en photo se répercute dans son entreprise dans laquelle elle chapeaute tout dont la section illustrations, elle qui assurait dans son précédent emploi la direction artistique d’un département d’illustrateurs. Celui avec qui elle collabore aujourd’hui est son frère Alexandre Gagné. De gérante d’artistes à artiste, elle passe de l’autre côté de la barrière pour s’offrir une compagnie qui lui ressemble et qui invite à être bien quand on entre chez soi.
L’idée de La branche déco germe en 2017, et l’entreprise est lancée le 16 juin 2021. «J’avais envie de créer quelque chose dans la simplicité et d’un peu plus unique pour être bien à la maison.» Sur le site web, lancé en juillet dernier, on retrouve une gamme d’articles décoratifs «pour le bien-être de la maison et de notre planète»: serviettes de table, linges à vaisselle, coussins décoratifs, etc.
Le travail artistique mise sur des processus de création qui laissent entrevoir le côté humain derrière la production des produits. Leur impression est faite à base d’étampes. «Je crée le design, le dessin et le produit et je grave moi-même les étampes à la main», explique Stéphanie Bélanger. Le processus d’impression à l’étampe laisse une marque toujours différente pour chacun des produits. «On a parfois une différence de teinte, un endroit où il y a moins d’impression, mais ça donne le côté unique que je cherchais qui fait moins manufacture où tout est pareil. Quand quelqu’un achète un produit chez nous, il a toujours une petite particularité grâce à ce processus d’impression.»
Quatre ans de recherche et de défis avant de voir naître La branche déco. Parmi ces défis, l’effet entonnoir, comme aime l’appeler la fondatrice. «Au début, les idées ne sont jamais claires, et on veut faire trop de choses, donc il a fallu être capable de diminuer les ambitions pour aller vers quelque chose de plus réaliste (rires).»
Trouver sa niche et les bons tissus auront aussi fait partie des principaux challenges. «Notre industrie de production textile n’est pas énorme, je voulais des produits achetés ici et plus écoresponsables, donc la recherche de tissus éthiques a constitué une grosse partie des quatre ans.» Tout n’est jamais parfait à 100% selon la fondatrice, qui voulait surtout dénicher chaque petite chose importante à ses yeux. «J’avais souvent envie de tout lâcher mais avec beaucoup de détermination, on finit par y arriver.»
Le zéro déchet constitue aussi l’une des valeurs de La branche déco: l’entrepreneure essaie au maximum de réduire les pertes, en collaborant avec une petite entreprise à qui elle envoie les plus petites retailles qui deviendront notamment des boucles d’oreilles. «Je garde beaucoup de pertes pour faire de nouveaux produits et je cherche des tissus pour lesquels je sais le plus possible que les travailleurs qui les font ont des meilleures conditions de travail.»
Avoir des produits 100% biodégradables est essentiel pour Stéphanie Bélanger. «C’est pour ça que je travaille avec du lin et du coton, j’essaie le plus possible d’avoir quelque chose qui a le moins d’impact sur l’environnement.» Simplicité, honnêteté et transparence complètent les valeurs que la fondatrice veut véhiculer à travers l’entreprise. «Je veux que le client puisse voir tout le processus derrière, sans lui cacher quoi que ce soit.»
Certains produits sont faits à base de teintures végétales, une approche peaufinée par la fondatrice avant de lancer la compagnie. «Ce sont des plantes que je récolte de façon responsable dans la forêt. Je prends de petites quantités pour être sûre que la biodiversité reste bien en place.» Dans son jardin, Stéphanie Bélanger fait pousser ses fleurs de teinture de façon biologique, sans engrais. «Je récolte mes fleurs au jour le jour pour faire la teinture. Il y a une partie de la teinture que je fais avec des rebuts alimentaires. Il y a certaines choses qu’on ne consomme pas comme des pelures d’avocats, mais on serait étonnés de voir qu’une pelure ou un noyau d’avocat donne un rose fabuleux!»
La teinture s’assimile à un processus de longue haleine. «Quand je teins avec des fibres qui sont cellulosiques, donc des fibres qui ne sont pas à base animale comme de la laine, elles retiennent moins la teinture. Beaucoup de personnes utilisent certains produits chimiques pour faire tenir la teinture, mais il y a des façons plus naturelles de le faire, comme le lait de soja.» Les protéines du soja entrent dans les fibres, ce qui va changer la composante du tissu et la fibre sera plus à même de faire tenir le processus de teinture. «C’est un peu comme de la chimie (rires)!»
🍂La branche déco
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Image en couverture – Stéphanie Bélanger. Crédit photo: Marc-André Comeau.