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Derrière les beaux livres : Simon L’Archevêque, illustrateur et designer

Derrière les beaux livres : Simon L’Archevêque, illustrateur et designer

Passionné depuis toujours par le milieu du livre, de l’illustration et de l’alimentation, Simon L’Archevêque, à la fois designer et illustrateur, a réalisé de nombreuses conceptions graphiques notamment pour les Éditions La Presse. Ce n’est que tout récemment, en 2020, que l’artiste a entrepris de poursuivre son parcours professionnel en tant que travailleur autonome.

Entrevue avec le créateur qui nous dévoile quelques-unes de ses méthodes de travail notamment pour ceux et celles qui, comme lui, travaillent de la maison!

Qui êtes-vous, quel est votre médium de prédilection et pourquoi?

Je m’appelle Simon, je suis designer graphique et illustrateur. J’ai travaillé plusieurs années dans le milieu de l’édition. Mes illustrations gravitent souvent dans l’univers de l’alimentation et de l’environnement. Je travaille presque uniquement en numérique avec Illustrator et Photoshop. Par contre, j’aime bien faire l’étape d’esquisses au crayon ce qui me permet de m’éloigner de l’ordinateur. Je trouve aussi cela plus simple pour me concentrer sur le concept, sans me perdre dans les détails.

Quelles ont été vos influences artistiques à vos débuts et quelles sont celles d’aujourd’hui?

Mon initiation au design graphique et à l’illustration s’est faite lors de mes études, où je me suis découvert un intérêt pour les beaux livres, les albums illustrés et la bande dessinée. Ça m’a amené à découvrir des maisons d’édition, des illustrateurs et des bédéistes que je ne connaissais pas. J’étais fasciné par les publications de La Pastèque, Drawn & Quaterly et Nobrow et des illustrateurs comme Blexbolex et Chris Ware. Ce dernier est encore à ce jour l’un de mes auteurs de BD préférés. J’adore la mise en page unique de ses livres, son souci du détail, le trait net et les couleurs franches de ses illustrations.

Par la suite, j’ai découvert des artistes comme Charley Harper, Ryo Takemasa, et Theo Dimson (pour n’en nomme que quelques-uns) qui ont tous une facture visuelle épurée, graphique et vibrante chacun à leur façon, et que je trouve très inspirants.

Derrière les beaux livres : Simon L’Archevêque, illustrateur et designer
Création pour le podcast On s’appelle et on déjeune.
Crédit: Simon L’Archevêque

Comment organisez-vous votre horaire? Comment planifiez-vous le temps de cerveau disponible à la création et celui accordé à la gestion plus technique de votre entreprise?

Je préfère commencer mes journées de travail par ce qui demande le plus de création ou de réflexion. C’est souvent plus efficace, et j’ai de meilleures idées au réveil. J’ai aussi toujours ma liste de tâches à portée de main, afin d’avoir une vue d’ensemble de mes projets sous les yeux, ce qui me permet de rapidement savoir quoi prioriser.

Quels sont vos meilleurs trucs pour mousser votre créativité?

J’aime bien, au début d’un projet, faire une période de brainstorm où je vais spontanément faire un petit croquis ou écrire tout ce qui me passe par la tête en lien avec le concept. Lorsque je sens que je n’avance pas dans la direction que je voudrais prendre, je laisse le projet de côté une journée, ce qui m’aide à prendre du recul sur le projet.

Quelles sont les outils indispensables pour passer une journée productive?

Comme je travaille de la maison, prendre quotidiennement le temps de sortir marcher, faire un tour de vélo ou tout simplement prendre un café m’aident beaucoup à faire une coupure dans mes journées et continuer à être productif pour la suite. Aussi simple que ça paraisse, écouter des playlists aléatoires avec des écouteurs m’aide beaucoup à me créer une bulle et à centrer mon attention sur le travail.

Derrière les beaux livres : Simon L’Archevêque, illustrateur et designer
Illustration pour le magazine Caribou. Crédit: Simon L’Archevêque

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez pu faire face en tant qu’artiste lors de vos débuts? Quels sont vos principaux défis aujourd’hui et comment arrivez-vous à les surmonter?

L’aspect «gestion» du travail autonome reste un défi pour moi. Il faut développer plusieurs aptitudes administratives en plus de celles liées directement au travail, et c’est un apprentissage constant, puisque chaque nouveau mandat a ses propres particularités.

Quelle œuvre avez-vous réalisée dont vous êtes le plus fier et pourquoi?

Un des projets qui me tient vraiment à cœur est le coffret de semences ancestrales accompagné d’un livret informatif pour les jardiniers amateurs que j’ai conçu en collaboration avec le Nutritionniste urbain. C’est un projet que nous avons entièrement réalisé lors du confinement de la pandémie de 2020 et dans lequel j’ai été impliqué à toutes les étapes. C’était très valorisant d’en faire la sortie plusieurs mois plus tard et de voir l’intérêt que les gens y ont porté!

Derrière les beaux livres : Simon L’Archevêque, illustrateur et designer
Le coffret potager: Semences ancestrales. Crédit: Simon L’Archevêque

Quel est le pire ennemi et le meilleur allié d’un artiste?

À mon sens, les réseaux sociaux jouent ces deux rôles. D’un côté, ils permettent de découvrir le travail de tellement d’artistes talentueux et offrent une vitrine pour faire découvrir son propre travail, mais d’un autre côté, face à cet énorme bassin de talent, c’est difficile de ne pas tomber dans le piège de la performance et de ressentir le besoin d’avoir toujours quelque chose de nouveau à présenter.

Que faut-il avoir pour atteindre votre point d’équilibre personnel?

Avec le temps, j’ai appris à connaître un peu mieux mes limites et mes intérêts personnels. Je sais maintenant que je suis à l’aise avec une certaine charge de travail, ce qui fait en sorte que je sais mieux reconnaître quand un projet serait de trop dans un horaire déjà occupé.

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Le coffret potager: Semences ancestrales. Crédit: Simon L’Archevêque

Que changeriez-vous, si vous aviez la chance de revenir en arrière?

J’aurais aimé développer mon intérêt pour le design et l’illustration plus tôt que je l’ai fait dans mon parcours scolaire, mais en même temps ce n’est pas vraiment un regret, puisque les autres expériences que j’ai vécues ont confirmé mon désir de trouver ma place dans ce domaine professionnel.

Quel est le meilleur conseil qu’un artiste vous ait partagé?

J’ai entendu ce conseil à plusieurs reprises de personnes différentes : Noter autant que possible toutes les idées créatives qui nous passent par la tête. On n’y reviendra peut-être que beaucoup plus tard (ou même jamais!), mais au moins on sait que l’idée est quelque part, et ce sont parfois celles qui iront le plus loin. C’est aussi un conseil que j’essaie d’appliquer quand je me sens bloqué dans un projet, pour m’aider à mettre sur papier toutes les idées qui me passent par la tête, sans me censurer, quitte à faire le tri par la suite.

Simon L’Archevêque

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Image en couverture: Simon L’Archevêque. Crédit: Katya Konioukhova

 

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