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La pénurie de main-d’œuvre, une catastrophe annoncée

La pénurie de main-d’œuvre, une catastrophe annoncée

MONTRÉAL, le 12 avril 2021 /CNW Telbec/ – Un coup de sonde réalisé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ) auprès de ses membres et de son réseau offre un bien triste portrait de la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Pas moins de 94 % des entreprises affirment avoir un enjeu d’embauche de personnel, peu importe leur taille et leur secteur d’activités, dans toutes les régions du Québec.

Ces chiffres sont extraits d’une analyse économique du CPQ qui sera dévoilée plus tard cette semaine : « Feuille de route pour une relance économique résiliente et durable 2021-2022 ». Ce document de réflexions et de recommandations portera sur les principaux facteurs, défis et opportunités qui contribueront à la relance économique à venir.

Tel que mentionné par l’Institut du Québec récemment, près de 150 000 postes sont actuellement vacants, en attente de travailleurs, alors que l’activité économique ne tourne pas à plein régime et que le taux de chômage était au plus bas en mars 2021, soit à 6,4 %.

Le sondage a été réalisé du 29 mars au 5 avril auprès d’entreprises de toutes tailles :

  • 1 à 24 employés (22 % des répondants)
  • 25 à 99 employés (31 %)
  • 100 à 249 employés (15 %)
  • 250 employés et plus (32 %)

Les répondants opèrent dans toutes les régions et dans tous les secteurs d’activités reconnus (code SCIAN), allant de la fabrication à la construction en passant par le commerce de détail et les services d’enseignement.

Quelques faits saillants :

  • 93,7 % des répondants considèrent avoir actuellement un enjeu d’embauche de main-d’œuvre. Cette réalité est observée dans tous les secteurs d’activités, et frappe toutes les régions du Québec.
  • 49,7 % des entreprises sondées ont indiqué avoir refusé des contrats à cause du manque de main-d’œuvre.
  • Profil des travailleurs recherchés : 43 % des répondants ont précisé que les postes vacants dans leur organisation étaient autant de nature spécialisée que non spécialisée. Pratiquement le même nombre de répondants (42 %) a indiqué que leur besoin était essentiellement en travailleurs qualifiés, alors que seuls 14 % ont des besoins pour des travailleurs qui ne sont pas nécessairement spécialisés.
  • Parmi les solutions proposées pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, miser davantage sur l’immigration est le choix privilégié par 42,8 % des répondants. Cette approche se situe loin devant les autres options : soutenir davantage la formation en entreprise (30 %); soutenir davantage l’innovation et la robotisation (14,9 %); offrir davantage de soutien pour les bassins non traditionnels (handicapés, judiciarisés, travailleurs d’expérience, etc.) (12,3 %).

D’autres faits saillants du sondage figureront dans la feuille de route du CPQ qui sera dévoilée cette semaine.

« Ce sondage confirme, une fois de plus, que le manque de main-d’œuvre est un problème généralisé et urgent. Partout, les employeurs font des pieds et des mains pour combler les postes inoccupés. Tôt ou tard, il faudra bien les écouter, car la pénurie va s’aggraver lorsque les entreprises temporairement à l’arrêt reprendront leurs activités. Pour celles qui voient s’envoler des opportunités d’affaires et qui perdent des contrats, faute de main-d’œuvre, cette situation est crève-cœur », déplore Karl Blackburn, président et chef de direction du CPQ.

Il faut rattraper le retard en immigration

Afin de résoudre le problème de la pénurie de main-d’œuvre, le recours à l’immigration est la solution privilégiée pour 43 % des répondants au sondage. Pourtant, avec la diminution des seuils des dernières années, le Québec ne reçoit plus qu’environ 12 % de l’immigration canadienne, bien loin de son poids démographique dans l’ensemble canadien (23 %).

« La lourdeur administrative pour recruter des travailleurs étrangers combinée aux délais jusqu’à 10 fois plus longs au Québec qu’ailleurs au pays pour compléter le processus d’accueil d’une personne immigrante (environ 27 mois au Québec, contre 3 à 6 mois au Canada) créent les pires conditions pour les entreprises. Comment pourra-t-on rattraper le retard accumulé? Pourtant, l’abondance d’emplois disponibles représente un contexte idéal pour intégrer de nouveaux arrivants, avec des opportunités d’emplois dans toutes les régions et dans tous les secteurs, que celles-ci soient spécialisées ou non », rappelle Karl Blackburn.

À propos du CPQ :
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca

SOURCE Conseil du patronat du Québec

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