Le 26 mars prochain sortira Sunny Soul, le nouveau long jeu d’Endrick & The Sandwiches. Composé d’Endrick Tremblay et de ses acolytes musiciens et chanteurs, le groupe propose un album combinant des saveurs pop, soul, R&B et alternative.
Les neufs chansons nous invitent à la danse et au plaisir notamment avec celle intitulée «Cheesburger Blues» et son aura rassembleur, qui nous rappelle le temps chaud et les moments entre amis où piscine, BBQ et nourriture sans ustensiles sont réunis!
Entrevue avec le fondateur du groupe qui nous révèle entre autres son amour du street food.
Qui êtes-vous, quel est votre parcours?
Je suis chanteur, guitariste, harmoniciste. Je travaille en rénovation la semaine et je joue du blues dans les bars et festivals le soir et la fin de semaine. J’ai étudié la psychologie avant de me lancer à fond dans la musique. Travailler de mes mains me donne la liberté et les moyens de ma création.
Comment a démarré votre aventure dans la musique?
À l’adolescence, j’ai joué du punk rock, ensuite du rock psychédélique et enfin du blues. Je viens de Mont-Tremblant et j’ai été exposé assez jeune au style blues par l’entremise du Festival international qui s’y déroule chaque année. Cela m’a amené à jouer rapidement dans les pubs et festivals. L’animation d’une émission de radio blues lors de mes études m’a aussi grandement influencé. J’ai été obsédé par Dylan pendant des années. J’ai tourné un peu partout en Amérique du Nord et en Europe avec ma formation folk The Great Novel. Ensuite est venu Endrick & The Sandwiches, mon groupe de blues frénétique dans la tradition des Yardbirds, Animals et Bluesbreakers.

Comment décririez-vous votre univers musical?
Dernièrement, mes influences s’élargissent pour raviver la genèse de ma passion pour la musique. S’y rencontrent tant ce qui se trouve sur un Big Shiny Tunes de 1997 que J.J. Cale, Ry Cooder, Captain Beefheart, Dr. John, Lou Reed, Lenny Kravitz, Iggy Pop, Moby, The Ventures, Sly ou Les Stones. J’essaie de réconcilier mes dernières découvertes underground de blues passées aux oubliettes avec les chansons qui me faisaient vibrer à la radio quand j’avais 9 ans.
Votre groupe se nomme Endrick & The Sandwiches et l’une de vos chansons a pour titre «Cheeseburger Blues». Quelle est donc votre relation avec la nourriture?
Cuisiner est un plaisir pour moi. Je ne tiens pas en place et j’ai donc besoin de carburant. Je fais partie de ces petits maigrichons qui mangent sans fond. J’utilise souvent l’image de la nourriture street parce que je trouve que c’est une façon simple et comique de signifier clairement l’esprit working class de ma musique. La nourriture signifie entre autres choses rassemblement, plaisir et célébration pour moi. Chaque souper est le plaisir de ma journée.
Si Sunny Soul était un plat quel serait-il?
Sunny Soul serait un Gumbo concocté en Nouvelle-Orléans. Chaque morceau va dans une direction opposée, on n’est pas dans le potage! Pour sûr, c’est épicé et pour sûr, ça ne coûte presque rien et ça se mange dans un parc. Je crois qu’on peut parler d’un petit blanc bec qui essaie de rendre hommage au Soul Food.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez?
La tradition à la maison, c’est que lorsqu’on cuisine, c’est au son des vinyles. R.L burnside quand je suis seul, Alex Burger quand on s’ennuie des amis, Chet Baker quand on se fait une date en mode covid.

Quelle est la première recette que vous avez appris à faire?
Ma mère est végétarienne, elle cuisinait de la viande pour nous sans jamais y goûter. J’ai donc appris à me faire des steaks beaucoup trop cuits avant de scandaliser mes colocs.
Quels sont les aliments dont vous ne pourrez jamais vous passer et pourquoi?
Les légumes frais et les œufs venant d’un de mes amis fermiers. Ils sont pour moi un luxe associé à aucune culpabilité. C’est un cadeau à chaque fois si savoureux qui, en plus, m’oblige à prendre conscience de tout l’effort et l’amour qui mène à notre assiette.
Avez-vous des demandes spéciales aux promoteurs de spectacles lorsque vous êtes en tournée?
Absolument pas, pour moi la vie d’artiste est un privilège et comme je passe beaucoup de temps à travailler dans la saleté et le bruit en rénovation, je suis toujours déjà bien heureux de prendre la route avec mes ami(e)s, mes guitares et mes habits propres pour aller jouer devant public.
Quel est votre plus gros «fail» culinaire?
Une fois par semaine, j’exagère pas, et nos repas sont pratiquement immangeables parce que j’y suis allé à fond dans l’épicé.
…Et votre plus gros «fail» musical?
J’ai jeté ma copine dans la gueule du loup: il y a de ça des années, lorsqu’elle n’avait aucune expérience de scène, je l’ai poussée à venir chanter une chanson lors d’un de mes concerts. Je lui ai passé ma guitare pour qu’elle fasse une chanson, mais j’ai oublié de lui dire que la guitare était accordée d’une façon complètement étrange. S’ensuit la version la plus weird et dissonante de Traveling Band de CCR… À ce jour, j’évite de faire allusion à l’incident.
Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour vous impressionner?
Faites-moi découvrir quelque chose de nouveau!
La musique et la cuisine ont ça en commun: comme c’est associé au réconfort, on retombe rapidement dans les sentiers connus. J’aime aller au resto, seulement quand c’est pour manger quelque chose que je ne sais faire ou dont je ne connaissais pas l’existence.
Votre dernier repas et la dernière musique que vous écouterez… Si vous deviez mourir demain?!
Le brunch classique deux oeufs… avec Ray… ou peut-être plus entendre mes amis jammer avec un bon Jerk ou Griot.
Quels sont vos projets futurs?
Explorer l’univers de l’enregistrement à la maison. Comme la pratique de la musique a toujours été en lien avec la scène à ce jour dans ma vie, j’aimerais pouvoir découvrir l’envers de tout ça: la création dans la solitude. Un grand défi pour un bavard en quête d’attention comme moi! (rires)