À l’écoute de sa clientèle, Marie C offre depuis 15 ans des vêtements confortables, durables et dans un style à la fois intemporel et rafraichissant. Produits localement à Montréal dans une démarche éthique, ils s’adressent à tous les types de silhouettes.
Rencontre avec la fondatrice Marie-Claude Gour qui a appris à coudre quand elle était jeune, avec sa mère.
Avant la naissance de son entreprise, l’entrepreneure a suivi des études en arts et une formation de créateurs. «Après mes deux premiers enfants, je suis retournée sur le marché du travail et j’ai réalisé que je ne pouvais vraiment pas travailler pour quelqu’un, que j’avais besoin de cette liberté de création et d’horaire, raconte-t-elle. Je me suis alors lancée dans le vide en me disant que j’avais trois mois d’argent de côté pour ne pas travailler. Je voulais être créatrice de mode, c’est un vieux rêve d’enfant, mais à l’époque, je me suis faite rabrouer par des adultes qui m’ont dit que le domaine était vraiment incertain et ça coûte trop cher.»
Quinze ans plus tard, elle se dit toujours à la bonne place.
«J’avais deux jeunes enfants quand j’ai commencé ma compagnie et j’ai sauté là-dedans avec tellement de passion et un peu de naïveté… J’ai toujours continué sans m’en faire, avec les ups and downs, et les bonnes personnes se sont manifestées sur mon chemin. Je suis encore là parce que je fais ce que j’aime! Je ne m’en suis pas trop rendue compte que cela fait 15 ans, c’est plus quand les gens me disent «waouh, tu gagnes encore ta vie avec ça alors que c’est une petite entreprise au Québec et que ce n’est pas évident?!», révèle la Montréalaise avec le sourire.
Elle a depuis eu un troisième enfant, et ce moment a marqué son parcours entrepreneurial.
«La question était de savoir si j’allais prendre ou pause ou déléguer, se souvient-elle. Ça me faisait vraiment peur parce que j’étais attachée à l’idée de tout faire. Je me disais qu’en le faisant moi-même ça irait plus vite parce que je sais comment ça marche…. Finalement, j’ai décidé de déléguer et ça a été la meilleure décision de ma vie! J’ai pu être à la maison avec mon petit. Ça m’a donné plus de temps, et la compagnie a vraiment connu une croissance importante.»
La comptabilité, les facturations, la préparation des colis et celle lié à la présence dans des salons ainsi que la gestion d’inventaire font partie des tâches qu’elle a déléguées.
«C’est un métier vraiment difficile, et je pense que ce n’est pas donné à tout le monde. Il y a des années vraiment différentes et des défis de toutes sortes. C’est sûr que c’est un domaine incertain, mais je pense que la clé de mon succès réside dans le fait que je me sois lancée sans attentes. J’imagine que ceux qui sortent de l’école, qui ont étudié en design ou en couture, ils sortent de là avec un cadre plus clair de ce que ça peut être et avec de grandes attentes. Ça leur demande d’investir vraiment beaucoup et ça doit entraîner tout un stress», estime Mme Gour.
Valeurs de l’entreprise
Les vêtements lui permettent d’associer sa créativité au côté pratique.
«Ce qui me touche est de rejoindre le cœur des femmes, insiste l’entrepreneure. Ça se fait naturellement parce que je vis vraiment de ma passion. Je n’ai pas l’objectif de devenir une multinationale. J’ai vraiment envie d’étendre la vague d’amour vers les clients et faire une différence pour que les femmes se sentent bien et belles.»
Parallèlement, elle a reçu une attestation d’excellence par Les Pages Vertes qui répertorie les entreprises écoresponsables.
«On a décidé d’utiliser du papier uniquement fait de fibres recyclées, entre autres pour les cartons et les étiquettes. L’emballage pour les particuliers, lorsqu’il s’agit de deux ou trois morceaux, est un sac compostable. À chaque collection, je recherche et je priorise les tissus écologiques, même si pour moi ça fait moins de profits. C’est vraiment important d’encourager cette démarche parce que plus il y aura de demandes et plus il y aura d’offres pour ces tissus. Je reçois un bon coaching de la propriétaire des Pages Vertes. Cette année, je vise à devenir carboneutre et pour cela, je vais engager une compagnie pour planter des arbres avec des enfants et les éduquer sur le sujet», s’enthousiasme Marie-Claire Gour.
Elle aimerait poursuivre ses efforts, notamment en réutilisant davantage ses restes de tissus. Elle voudrait également être plus organique et spontanée dans sa créativité. Elle envisage avoir en tout temps des collections d’essentielles et amener ponctuellement des nouveautés au lieu de sortir deux collections par an.