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Innovation collaborative et force de réseautage : 1+1 = 3

Innovation collaborative et force de réseautage : 1+1 = 3

C’est dans un contexte plus que propice qu’ADI et CollabMachine proposaient le 3 février dernier une conférence sur l’innovation collaborative et la force de réseautage, dont Baron Mag était le partenaire. 

Au programme? Neuf conférenciers et un leitmotiv: «1 + 1 = 3», comme le rappelle Christian Beaubien, cofondateur de l’entreprise ADI – accélérateur en Hardware – et organisateur de la conférence aux côtés de Pierre-Luc Thivierge, président et cofondateur de CollabMachine, une communauté organisée de travailleurs autonomes et d’entrepreneurs qui facilitent les relations d’affaires entre les talents et les organisations.

Christian Beaubien, Cofondateur d’ADI Inc. et Pierre-Luc Thivierge, président et fondateur de CollabMachine.

Tirer profit du lifestyle numérique 

C’est Martin Duchaîne, tête pensante derrière Défi Montréal, qui lance la danse en rappelant que la collaboration est essentielle. Son entreprise, une communauté d’accélération d’entreprises innovantes au Québec, se base justement sur un principe simple: des entrepreneurs qui aident des entrepreneurs. «Ce qui était le monde des start-ups ne l’est plus. Maintenant tout le monde se retrouve chez soi, dans le même pyjama, devant le même Zoom.» Un lifestyle numérique qu’il faut partager selon Martin Duchaîne, pour qui l’entraide et le partage d’expérience peuvent changer la donne quand une start-up se sent essoufflée au bout d’un an alors qu’il lui en faut en moyenne deux pour s’établir.

Donner un sens au mot «réinventer» qu’on entend si souvent, voilà la clé selon Sylvain Poirier, directeur d’INÉDI*, qui met en avant la collaboration virtuelle avec ses clients, notamment à travers l’accès aux nouvelles réalités: augmentée, amplifiée, virtuelle, etc.

Elsa Bruyère voit aussi l’innovation collaborative à travers la force du réseau et des ressources communes. Son entreprise, La Fabrique Agile, forme et accompagne des équipes d’innovations dans des organismes publics, villes, start-ups ou grandes organisations. L’OBNL a notamment choisi de s’investir dans l’écosystème de la mobilité durable avec une méthodologie collaborative. Parmi les méthodologies possibles, la facilitatrice en innovation cite le design thinking qui amène à mobiliser les autres par la créativité, la construction de la bonne chose au bon moment (lean, build the right thing) et enfin la méthode agile, «qui cherche à livrer de la valeur et à s’adresser le plus vite à votre usager» (build the thing right).

«Tant qu’à avoir un impact, autant qu’il soit positif.» Voilà comment Marylin Marti de chez Talents M voit les choses. Ce collectif de travailleurs autonomes en marketing favorise la cocréation, comme l’illustre le projet de marrainage de l’entreprise lancé au printemps 2020 et présenté par Ania Ursulet: une petite entreprise locale coup de cœur marrainée, un membre de Talents M expert en marketing au milieu et une ou deux entreprises marraines. Le but selon Ania Ursulet? «Poser un cadre et être un intermédiaire à travers les enjeux de la crise entre la petite économie locale et la plus grosse».

1 + 1 = ? 

René Breyel, fondateur du cluster technologique AIoT Canada**, modifie quant à lui légèrement la formule de base de la conférence «1 + 1 = 3». «C’est 1 + 1 + 1 + 1 +… etc. qui est égal à quelque chose de nouveau comparé à si on était seul.» L’objectif serait de mettre en commun le bon nombre d’acteurs afin de s’assurer de générer un nouveau service ou de nouveaux marchés. «Enrichir les domaines d’application, joindre des technologies qui n’ont rien à voir, générer des choses merveilleuses, c’est ça l’innovation», ajoute René Breyel qui prend l’exemple du domaine de la construction enrichi par le monde du jeu vidéo grâce à la navigation dans des environnements virtuels et la représentation virtuelle des bâtiments.

«Le Québec possède une belle ouverture pour la création de ces écosystèmes», précise René Breyel. Pendant les neuf dernières années, Emmanuel Cameron s’est justement attelé au développement de l’écosystème entrepreneurial québécois, avec entre autres la mise en place du premier incubateur de start-ups en Montérégie: le Garage & co. «Comme je dis toujours, tu n’as pas de cash, tu n’as pas de clients, mais tu as une bouche, et les gens des oreilles. Ton travail, c’est de te faire entendre», lance le fondateur de Continuums, une centrale de projets structurants en innovation entrepreneuriale qui favorise les maillages entre les start-ups et les acteurs du milieu économique, politique et académique. «Qui pourrais-je aider? Quels sont les besoins des gens?» Voilà des questions à se poser si l’on veut perdurer et créer un réseau, facilité par un outil comme E-intro que l’entrepreneur a lancé en juin 2020.

L’histoire de Julie Frappier, qui vise à transformer notre système de santé par ses projets, est justement une somme de collaborations. Présidente et fondatrice du programme TOWWERS, dont l’objectif est l’atteinte en continu de l’utilisation optimale des plans thérapeutiques basés sur des données populationnelles probantes en collaboration avec les 5P (Product, Price, Promotion, Place, People), Julie Frappier a reçu beaucoup d’aide, salvatrice, du milieu entrepreneurial durant la crise et insiste sur ce point en guise de conclusion: «Au Québec, on est forts en innovation, mais mauvais en collaboration. Il faut alimenter cette culture. Il y a toujours un moyen de transformer notre compétition en collaboration.»

*INÉDI est un centre de recherche appliquée en design industriel du Cégep régional de Lanaudière.

**AIoT est une entreprise qui vise à accélérer l’adoption de l’IoT (Internet des Objets) pour l’AI (Intelligence Artificielle) sur le plan national.

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