Avec trois albums à son actif, le rappeur montréalais Kareem lance le 29 janvier son single Mea Culpa accompagné d’un vidéoclip. Largement inspirée de son vécu en tant que fils d’immigré, avec un père absent et une mère qu’il a été forcé de ne pas voir durant plusieurs années, la chanson se penche sur la question du suicide. Elle veut aussi ouvrir une porte au dialogue, amener les gens à reconnaître leurs moments de faiblesse et à leur faire face.
Comment en es-tu arrivé à faire de la musique?
Lorsque j’étais jeune, ma mère me chantait toujours des chansons d’Oum Kalthoum, c’est à ce moment que je suis tombé en amour avec la musique. À l’âge de 14 ans, un ami et mentor a décidé de m’apprendre à jouer de la guitare et la première chanson que j’ai apprise à jouer était Come as you are de Nirvana. Peu de temps après, j’ai rencontré d’autres musiciens et nous avons décidé de former un groupe alternatif grunge qui s’appelait No Self-Control. Quelques années plus tard, j’ai découvert l’album de rap français Où je vis de Shurik’n, et c’est à ce moment que j’ai écrit mon premier verset de rap, car c’était ce qui collait le plus à ma personnalité et me permettait de raconter mon vécu en détail.
Comment décrirais-tu ton univers musical?
Mon vécu et mon parcours musical me permettent de mélanger deux styles qui sont la musique alternative et le rap. Tout ce que je raconte dans mes chansons est vrai, et je crois que le fait d’avoir choisi de faire ce genre d’art me donne une certaine responsabilité indirecte envers ceux qui m’écoutent et qui prennent ce que je dis au sérieux, surtout les plus jeunes. Alors, les textes sont extrêmement importants pour moi, et j’essaie de rester le plus transparent possible. C’est amusant de parler d’argent, de grosse voiture et de marque, mais notre réalité n’est pas du tout ça et surtout pas au Québec. Je crois qu’on s’est perdu un peu en tant que société, et nous avons oublié l’importance des choses simples dans la vie. J’en suis autant coupable, et la musique me permet de me rappeler ce qui me rend heureux ou ce qui m’attriste. Mais pour revenir au sujet, mon univers musical est grunge-urbain, je crois.
Pourquoi un single intitulé Mea Culpa?
J’ai lancé un clip en octobre dernier Osiris et dans cette chanson, j’étais extrêmement frustré, car j’ai vécu beaucoup de choses dans la dernière année. Sans oublier que faire de la musique est une thérapie pour moi. Mea Culpa est une explication de qui je suis et de pourquoi je suis comme ça. Avec l’âge, on apprend de plus en plus à se connaître, à accepter ses forces et ses faiblesses. Parfois, on traverse des périodes difficiles, et c’est important de prendre le blâme, car tout ce qui nous arrive est à cause des décisions qu’on a prises en cours de route. Pour changer notre parcours, nous devons trouver ce qu’on fait qui va à l’encontre de notre bien-être, faire un travail sur soi et se relever plus fort que jamais. En ce moment de confinement, je crois qu’on est plus que jamais face à soi-même. En cette période difficile, c’est important de travailler sur soi, faire son mea culpa et surtout de parler à ses proches. Le clip qui sortira le 29 janvier est une explication du summum de la tristesse et des conséquences du manque d’aide ou du manque de motivation.
Quelle est ta relation avec la nourriture?
J’adore manger, mais trop paresseux pour cuisiner, même si je le fais quelquefois. Sinon, j’aime bien quand on m’invite pour souper.
Est-ce que tu écoutes de la musique quand tu cuisines?
Toujours, ça rend le processus plus agréable.
Quels sont les ingrédients de base dont tu as toujours besoin?
Viande, légumes, sel et poivre. Sinon, tofu pour les végétariens.
Quelle est la première recette que tu as appris à faire?
Omelette pour la survie, sinon pour impressionner mes dates du poulet Alfredo.
Quel est ton plat signature?
Poulet Alfredo 2.0
Quel est le plat que tu aimes commander?
Sushis
Quelles sont tes règles en cuisine?
Pas trop de sel, mais n’aie pas peur de mettre des épices.
En musique?
Bon texte, vrai et authentique.
Quelles sont les bonnes conditions pour cuisiner?
Cuisine propre et espacée, avec au minimum un couteau bien aiguisé.
Pour faire de la musique?
Microphone TLM-103, bonne carte de son et un verre de Grand Marnier sur glace.
Quel est le meilleur assemblage repas-musique que tu aies expérimenté?
J’écoutais l’album Nevermind de Nirvana en cuisinant et l’album Où je vis de Shurik’n en mangeant. Nostalgie…
Quelle est ta dernière découverte culinaire?
Du griot. Et oui, je n’avais jamais essayé auparavant…
Et musicale?
Apollo Brown & Che Noir, Cordae, Yseult, Skinny, Green Montana, Freeze Corleone et Alina Baraz.