Par Marion Ghibaudo
Licornes, dragons et fées peuplent les chaussons créés par la fondatrice de Tout Doudoux. Derrière ce nom soyeux se cache Sandra Pagé qui s’est lancée dans la mode enfant en 2014.
Ses produits sont visibles sur sa boutique en ligne et connaissent un certain succès, surtout auprès des mamans et des jeunes porteurs de pantoufles. L’entrepreneure souhaite transmettre dans ses actions, ses principes d’une mode éthique et responsable. Tout Doudoux figure d’ailleurs au répertoire Les pages vertes, qui inventorie les entreprises écoresponsables du Québec.
L’histoire commence en quelque sorte comme un conte de fées. Sandra Pagé, maman d’un petit garçon, l’inscrit à la garderie, et dans la liste des choses à mettre dans le sac de son fils, il y a des pantoufles. Alors qu’elle ne trouve rien à son goût, l’entrepreneure décide de lui en fabriquer une paire. Sur un coup de tête, elle publie une photo des chaussons sur sa page Facebook. «Il y a eu tellement de réactions et de demandes immédiates qu’une semaine plus tard, je prenais déjà les premières commandes en prévente!», se remémore-t-elle avec enthousiasme. Des pantoufles qui restent, en 2020, le produit phare de son entreprise.
Une inspiration onirique
«Toutes les créatures fantastiques m’inspirent, mais les licornes sont l’une de mes favorites, présentes sur plusieurs de mes imprimés. Mes bottines-créatures licornes ont d’ailleurs été mon premier modèle avec des petites oreilles et le visage brodé à la main; mes chaussons-créatures lapins, loups et renards sont aussi très populaires», s’étonne encore la créatrice devant un succès auquel elle ne s’attendait pas.
Si Sandra Pagé a, pendant un temps, diversifié son offre, en proposant des vêtements pour enfants, des chouchous et même quelques habits pour adultes, elle est en train de liquider ses produits pour se recentrer sur ses chaussons aux motifs fantastiques. Un choix qu’elle assume, car elle développe actuellement une nouvelle entreprise, Moon Sprites, où elle crée des «illustrations fantaisistes et des coloriages à imprimer pour enfants». Au final, sur sa boutique en ligne, ne devraient rester que les bonnets et les chouchous, en complément des différents modèles de chaussons. Un retour aux sources, en somme.
À terme, elle souhaiterait que ses deux entreprises puissent être en collaboration l’une avec l’autre. «J’aimerais créer mes propres imprimés, que je ferais imprimer au Québec», précise l’entrepreneure. Imprimés qui serviraient aussi pour décorer ses pantoufles.
Des matériaux écoresponsables
Pour ses créations, Sanda Pagé utilise du coton et un mélange de lin. «Malheureusement, le coton ne pousse pas au Canada, donc j’importe mes tissus», mentionne-t-elle dans un soupir. L’entrepreneure a soigneusement sélectionné ces derniers, après de longues recherches, car ses fournisseurs devaient répondre à ses critères écoresponsables. «J’achète directement du fabricant lorsque possible et j’utilise principalement toujours les mêmes», indique-t-elle. Il s’agit d’une manière d’encourager les entreprises engagées dans la diminution de leur empreinte écologique. Enfin, Sandra Pagé note aussi que les pertes de tissus sont minimes dans son atelier parce qu’elle ne confectionne que de petits produits.
Pour l’impression des tissus, elle a appliqué une méthode équivalente, allant jusqu’à vérifier les formules d’impression utilisées. Pour ses autres matériaux, ils proviennent du Canada lorsque possible, et Sandra Pagé envoie toutes ses commandes dans des enveloppes en papier recyclé ou dans une boîte en carton faite au Québec.
Une petite entreprise écoresponsable qui grandit
Le marché de la mode dans son ensemble, au Québec, pèse près de 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires, et l’industrie du vêtement génère près de 82 540 emplois (chiffres de 2016), selon Mmode, la grappe métropolitaine de la mode. Un marché ultra-concurrentiel qui n’a pas fait peur à Sandra Pagé, désormais multientrepreneure. «Je n’ai pas fait d’études spécifiques sur l’entrepreneuriat, explique cette dernière, mais j’ai lu énormément d’articles, regardé des vidéos et suivi des mini-formations. Je fais aussi partie de plusieurs groupes Facebook d’entraide entre créateurs».
Si la pandémie a fait augmenter son chiffre d’affaires, contrairement à d’autres, avec «une croissance de près de 50% par rapport à l’an dernier» selon Sandra Pagé, sa période la plus occupée reste le temps des fêtes de fin d’année. Pour satisfaire à la demande et veiller que les commandes soient livrées dans les temps, l’entrepreneure double ses heures de travail durant cette période particulière. «C’est un peu épuisant, mais je sais que c’est seulement un coup à donner pour le mois de décembre», avoue-t-elle.
Pour 2021, Sandra Pagé a déjà une foule de projets en tête, dont de nouveaux imprimés saisonniers, et compte consacrer une partie de son temps à développer son entreprise la plus récente.
