Les après-midis d’automne requièrent bien souvent un coupe-vent, mais les manteaux peuvent parfois être inconfortables pour lire sur une terrasse. La couverture de plein air Ono Blankets a été pensée par Laurence Gaudy et Antoine Bolduc. Faite à la main au Québec, elle se veut écoresponsable et durable avec un isolant 100% végétal. Son lancement officiel aura lieu le 25 novembre.
Laurence Gaudy a un Baccalauréat en design de produits et elle se spécialise dans le développement de produits. Antoine Bolduc a étudié en comptabilité et développait, parallèlement à son Baccalauréat, des démarches entrepreneuriales pour lancer Onõ Blankets, une sous-branche d’Atypic Equipement qui développe de l’équipement de plein air.
«On voulait lancer un produit pour fidéliser la clientèle. Ce qu’on développe avec Atypic [un manteau], c’est beaucoup plus de temps, de défis et de détails à regarder. La couverture pour nous est un premier produit qui est plus simple à lancer, mais tout aussi technique. Ça permet à la clientèle de goûter à l’isolant et de voir ses capacités», raconte la passionnée de plein air.
Les deux produits répondent à des besoins différents et s’adressent à une clientèle différente.
«Ono Blankets, c’est vraiment pour le camping à la maison ou le camping d’une ou deux nuits, c’est un confort supplémentaire qui se situe entre le sleeping bag et le manteau, explique Laurence Gaudy. C’est pratique parce que c’est vraiment isolant, donc on peut le mettre autant par terre qu’autour de nous, dépendamment de nos besoins. Les couvertures outdoor existent déjà, mais ne sont pas très connues. On se différencie en apportant l’aspect environnemental et le fait au Québec avec un isolant 100% végétal.»
Isolant végétal
Naturellement antimicrobien et hydrophobe, l’isolant associe le kapok, la fibre de maïs ainsi que l’asclépiade.
«L’asclépiade est une fibre creuse, alors par elle-même, elle est isolante, donc il n’y a pas besoin d’air. L’inconvénient est qu’à elle seule, elle n’est pas un isolant durable. C’est donc nécessaire de la combiner. Comparé au duvet, on est un peu plus lourd, mais les fibres végétales sont ultra-respirantes, donc plus performantes», assure l’entrepreneure qui précise que son poids reste léger en affichant 150g/m2.
Quant à l’extérieur de la couverture de plein air, il est fait en nylon Durable Water Repellent qui protège contre l’eau et les intempéries. Le tout est conçu pour pouvoir être compressé et placé dans un sac de voyage.
«La fibre végétale vient en rouleau, donc elle est déjà assemblée, tandis que le duvet est fait à partir de plumes qui sont des fibres libres, donc ce n’est pas le même procédé pour l’insérer dans le tissu, rapporte Mme Gaudy. La différence est que comme on produit à Québec, les moyens accessibles ne sont vraiment pas les mêmes, c’est plus compliqué, car il y a beaucoup moins de machinerie. Le procédé se fait donc plus à la main qu’à la machine.»
Produire localement
Le principal défi dans la création de la couverture, en faisant tout au Québec, est lié à l’accessibilité à la production.
«On n’a pas accès à la même technologie que si on produisait en Chine, par exemple. La finition des manteaux trois plis est extrêmement belle, durable et solide, mais ça ne se fait pas ici et ça n’arrivera pas dans les prochaines années. Il n’y a pas beaucoup de main-d’œuvre non plus chez les couturières. C’est un beau défi parce que l’intérêt de produire localement, c’est pour toutes ces valeurs-là!», insiste la Québécoise.
Elle reconnaît que cela s’accompagne d’un prix à l’achat qui peut être plus conséquent, aux alentours de 200$, mais qui permet d’offrir de bons salaires aux travailleurs locaux. Elle ajoute que si ce n’est pas un coût monétaire qu’on paie, c’en est un autre, comme la qualité de vie d’une personne ou la qualité environnementale.
Quelque 300 couvertures de plein air seront mises en vente lors du lancement fin novembre. Les entrepreneurs travaillent déjà sur des améliorations. Plus robuste que chaleureuse, une version plus hivernale pourrait également voir le jour.