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Soupe ramen et huitres – L’irrévérencieuse entrevue musico-bouffe avec Deep Rivers

Soupe ramen et huitres – L’irrévérencieuse entrevue musico-bouffe avec Deep Rivers

Le groupe montréalais Deep Rivers composé d’André Pelletier, de Stéphan Lemieux et de Blaise Borboën-Léonard sortira le 13 novembre un album intitulé Nothing Ever Happens To Me. L’intimité du folk et l’amplitude de l’indie rock seront à nouveau combinées.

Le batteur Stéphan Lemieux partage avec Baron ses expériences musicales et culinaires.

Comment en es-tu arrivé à faire carrière en musique?

Ça date de l’école secondaire. C’est vrai pour tout le groupe, on a tous étudié la musique assez jeune. À un moment donné, tu multiplies les jobines, tu fais tout le temps quelque chose. Dans mon cas, ça a été radical, j’ai décidé de tout lâcher le «en attendant» pour m’y investir pleinement et ça fait 15 ans.

Si tu ne fais pas une cassure radicale avec ce que tu feel, ça n’arrive pas, à mon sens. Moi, j’avais besoin de travailler beaucoup plus mon instrument. Pour que ça avance rapidement, efficacement, il faut que tu te consacres à ça. Le déclic pour moi a été de m’y investir, après ça, les choses ont commencé à débloquer.

Comment le groupe s’est-il formé?

On était dans un groupe avant qui s’appelait Hôtel Morphée. Quand il a éclaté, les trois musiciens du groupe, c’était comme normal que l’on continue à jouer ensemble. On a alors parti Deep Rivers. On a eu beaucoup de va-et-vient, dans le sens où j’ai eu un enfant, André aussi, donc on s’occupait moins du groupe. Mais là, on revient.

Comment décrirais-tu votre univers musical?

J’aime ça dire un rock folk planant avec une douceur virile.

Pourquoi le nom Deep Rivers?

André a un chalet dans le village de Deep Rivers, en Ontario et, quand on a commencé à composer les chansons, on était là-bas. Ça a comme été un genre de choix assez rapide qui est un rappel d’où vient notre inspiration.

Pourquoi Nothing Ever Happens To Me?

C’est le titre d’une des chansons de l’album et, au niveau des textes, il résume bien l’esprit du projet. Il est plus doux que les autres. Disons que, pour ma part, j’essayais d’avoir un jeu assez retenu et discret.

Crédit photo : Deep Rivers

Quelle est ta relation avec la nourriture?

La nourriture, pour le groupe, est quelque chose d’assez important. On est tous un peu cuisiniers. Après la musique, les arts, la chose politique, la bouffe est un sujet important dans notre environnement amical. On parle beaucoup de comment on fait les choses, ce qu’on a essayé, dans quel restaurant on est allés.

Quel est le dernier repas que le groupe a partagé ensemble?

Une soupe ramen, dans un restaurant à Montréal, avant une répétition.

Est-ce que tu écoutes de la musique quand tu cuisines?

Toujours! J’aime beaucoup les chants religieux du Moyen Âge, les chants grégoriens. Par exemple, Llibre vermell.

Quels sont les ingrédients de base dont tu as toujours besoin?

Chez nous, il y a toujours de l’ail, du citron, du persil, du thym, des œufs et de l’oignon.

Quelle est la première recette que tu as appris à faire?

Poulet rôti avec les légumes dans le fond, j’avais genre 12 ans.

Quel est ton plat signature?

Mon plat signature est plutôt dans la cuisine française: le coq au vin ou le riz de veau à la morille avec de la crème.

Quel est le plat que tu aimes commander?

J’aime bien commander des mets chinois, du comfort food un peu standardisé/occidentalisé. Ça me rappelle des souvenirs quand mes parents faisaient venir de la bouffe, en fait.

Quelles sont tes règles en cuisine?

J’ai une règle, c’est d’essayer de respecter les règles. Il y a une phrase dans la vie qui me hérisse, c’est «tous les goûts sont dans la nature» ou «chacun ses goûts». Non, il y a des choses que, quand tu les fais, c’est mieux.

L’un de mes plats signatures, c’est les pâtes aux fruits de mer. Les Italiens sont assez formels là-dessus: tu ne mets pas de parmesan parce que c’est over power et ça t’empêche de goûter la mer. La règle, c’est que ça goûte ce que tu cuisines, ce que tu veux montrer et non pas juste de satisfaire la subjectivité de tout un chacun. Je ne vais pas interdire le parmesan, je vais dire qu’il y en a, mais que ce n’est pas conseillé.

En musique?

Dans notre groupe, je pense que c’est beaucoup plus dans le ressenti que dans l’application d’une recette. Ce serait les mêmes règles dans la répétition, dans le travail d’un instrument, dans la pratique d’un style. Dans la création, non. Quand je fais une recette, je n’ai pas l’impression de créer, mais d’appliquer quelque chose.

Quelles sont les bonnes conditions pour cuisiner?

N’importe quoi, c’est plutôt d’avoir un environnement avec des amis, avoir un verre de vin ou un cocktail et on jase pendant que je cuisine.

Pour faire de la musique?

Les conditions idéales, c’est quand le monde est au rendez-vous parce qu’il veut voir le projet, non pas parce que c’est un happening… C’est donc des gens qui aiment ce qu’on fait et avoir un équipement adéquat pour qu’ils vivent pleinement l’expérience parce que même si c’est du folk/rock, on a des synthétiseurs, des violons.

Crédit photo: Victoria Dimaano

Quel est le meilleur assemblage repas-musique que tu aies expérimenté?

Il y aurait beaucoup de réponses, mais je pourrais parler d’une période plus inusitée. André et moi, on a chacun eu un enfant dans les dernières années et on a tout le temps eu comme idée de ne jamais les sous-estimer au niveau de la nourriture et de leur donner des choses assez jeunes, ce qui fait que nos garçons mangent beaucoup de choses que souvent les jeunes vont refuser.

Pour Noël, ma conjointe et moi, on a l’habitude d’acheter des huîtres. J’écoutais des musiques pour enfant avec mon garçon et je lui en ai fait manger alors qu’il avait deux ans. C’était vraiment magique.

Quelle est ta dernière découverte culinaire?

Je cuisine beaucoup les aubergines. Dernièrement, je suis allé en acheter deux caisses au marché Jean-Talon. J’ai découvert sur Internet un site italien qui donne des trucs sur comment les préparer si tu en as beaucoup. C’est assez simple, ce sont des aubergines épicées dans l’huile. Tu les coupes en petites lamelles en les faisant dégorger pendant 24h avec du sel et du vinaigre, puis tu les essores avec un coton à fromage. Après ça, c’est ajouter de l’origan séché, du piment fort, de l’ail, puis de les remonter dans un pot Mason dans de l’huile. Tu les manges trois semaines plus tard. J’ai tellement fait de choses avec ça! Tu peux en mettre dans des pâtes, tu peux en faire des entrées sur des croûtons avec de la mozzarella fraîche, de la roquette, de l’huile, du prosciutto, tu peux en mettre dans des sandwichs, etc.

Et musicale?

Valérie Poulin. On a fait un spectacle au Verre bouteille l’année passée, avant toute la période de confinement. Elle a fait la première partie, c’était juste une guitare et elle. J’ai été absorbé tout le long du set par son univers. Elle est vraiment un beau personnage entre les chansons.

🏞️Deep Rivers

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