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Le Monastère des Augustines, un espace de bien-être et d’ouverture

Le Monastère des Augustines, un espace de bien-être et d’ouverture

Au cœur de l’hôtel-Dieu dans le Vieux-Québec, le Monastère des Augustines, une confrérie de sœurs envoyées par Louis XIII en 1639, voit sa communauté doucement s’éteindre. En 2015, après une réflexion de vingt-cinq ans axée sur le renouvellement et trois années de travaux, l’édifice patrimonial de 1695 rouvre ses portes proposant hôtellerie, musée, activités et ateliers, le tout dédié à des principes de santé globale et de durabilité.

Place à une expérience de quiétude et de singularité.

Depuis leur origine, les Augustines se dédient à la santé. Dans la capitale nationale, elles établissent et administrent le premier hôpital au Nord du Mexique jusqu’en 1962. À une époque où elles sont jusqu’à deux cents à occuper ce lieu, les sœurs ne sont plus que neuf aujourd’hui. Lucides, elles ont prévu le prolongement de leur mission et le leg de leur patrimoine: cinquante mille artefacts issus des douze monastères, un kilomètre linéaire d’archives et le bâtiment historique de Québec.

«Les Augustines voulaient donner et non vendre, elles voulaient donner à la population et s’assurer que, pour toujours, le soin soit au centre des préoccupations», raconte Mme Caroline Maheu, directrice des communications et du marketing du Monastère des Augustines.

Courtoisie: Le Monastère des Augustines

Pour se faire, les Augustines créent dans les années 2000 une fiducie d’utilité sociale, gardienne du patrimoine et de leurs intentions ainsi qu’un organisme à but non lucratif: le Monastère des Augustines. Ce dernier opère comme une entreprise et la fiducie s’assure que l’OBNL suit la ligne. Seule différence, les surplus générés vont à une mission sociale. Une fois les structures mises en place, les religieuses continuent leurs activités dans un bâtiment annexe.

«Les sœurs savaient que pour que leur patrimoine soit partagé et surtout perpétué, il fallait que ça ne soit pas religieux. On invite tout le monde, croyant ou pas ou même d’autres religions. C’est un projet qui est non confessionnel. S’il avait été prévu religieux, on n’aurait pas pu garantir sa survie. Les gouvernements n’auraient pas investi de l’argent», ajoute Mme Maheu.

Quarante-cinq millions de dollars sont versés par les trois piliers du gouvernement afin d’assurer la viabilité du projet. De son côté, l’OBNL doit ensuite s’autofinancer via des volets générateurs de revenus. La réhabilitation se concentre sur le bâtiment patrimonial et la création du concept, à quoi s’attèlent environ deux cents personnes pendant près de quatre ans.

Pour comprendre la raison d’être de sa forme actuelle, muséologues, conservateurs et archivistes fouillent les greniers du monastère et organisent les trouvailles de celles qui conservaient tout. Le résultat, un musée et une exposition permanente présentée sous forme de parcours déambulatoire sur l’évolution de la pensée médicale occidentale. Les Augustines défendaient la pensée d’Hippocrate, une approche holistique; le ressourcement total porte naturellement la démarche d’aujourd’hui. «On veut prendre soin de la personne autant sa psychologie, sa spiritualité, ses émotions et son corps, les quatre piliers de la santé globale», indique Caroline Maheu.

Courtoisie: Le Monastère des Augustines

À la carte ou en formule, les visiteurs peuvent bénéficier d’une programmation d’activités telles que le yoga, la méditation, la marche méditative mais aussi des ateliers d’herboristerie, d’ayurveda ainsi que des concerts méditatifs de bols tibétains. Des thérapeutes offrent des consultations tournées vers le mieux-être et une gamme de soins de massothérapie vise à la relaxation absolue.

Et pour que l’adage «un esprit sain dans un corps sain» prenne sens, le restaurant du Monastère propose la découverte de l’alimentation consciente, une éloge à la lenteur, aux saveurs, à la conscience de l’origine des aliments, de leurs qualités nutritionnelles et de leur préparation. Des valeurs défendues par Imane Lahlou, docteure en nutrition, collaboratrice du projet et le chef Christophe Perny, fervent défenseur des produits locaux, biologiques et produits de façon écoresponsable. En salle, des étiquettes informent sur les choix culinaires pour apprendre à mieux se nourrir.

Au Monastère, rien n’est dogmatique, il n’y pas d’ordres, de consignes. «Nous proposons des outils, les gens prennent ce qui leur convient. Ce qu’on veut c’est une société qui mise sur la santé durable», précise la directrice.

Courtoisie: Le Monastère des Augustines

Cette durabilité résonne dans toutes les sphères du projet. Le Monastère a d’ailleurs reçu la certification hôtelière «cinq clés vertes», attestant des meilleurs engagements environnementaux et sociaux. Le cabinet d’architecture ABCP orienté développement durable a conçu une œuvre mêlant rénovation de matériaux anciens et ajout d’éléments contemporains. Le projet prévoit entre autres l’utilisation de mobiliers récupérés, le choix de matériaux à faible émission de solvants, un système géothermique, la réduction du débit des douches et la gestion des matières résiduelles.

L’aspect humain, quant à lui, se retrouve avec la mission sociale permettant de «prendre soin de ceux qui prennent soin» qui offre aux soignants, proches aidants et accompagnateurs de malades de bénéficier de programmes avantageux au sein du Monastère. Il prend aussi échos dans la vie de centaine de salariés. «On met tout de l’avant pour que les employés adhèrent à ces valeurs. Il y a une bienveillance qui fait partie des valeurs et des incontournables», confie-t-elle.

Courtoisie: Le Monastère des Augustines

Enfin, le Monastère souscrit à une déclaration d’engagement avec L’économie sociale, j’achète!, qui valorise l’achat local, de l’approvisionnement des cuisines aux produits vendus en boutique ou utilisés pour les soins corporels de l’hôtel.

Avec la Covid, le restaurant sert à emporter. Les activités sur place sont alors proposées en ligne et en français depuis cet automne, une volonté initiale propulsée par la pandémie. La phase suivante, qui commencera début 2021, vise à promouvoir les ateliers anglophones.

«Présentement, on se concentre sur les gens qui connaissent le Monastère. On vous donne le Monastère à la maison. Avec la phase deux, c’est l’inverse. L’objectif, c’est d’encourager les gens à venir, d’attirer une clientèle internationale à Québec», conclut la directrice des communications.

Le Monastère des Augustines

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