Par Kim Renaud-Venne
Le compositeur Francis Battah et l’interprète et pianiste Philippe Prud’homme joignent leur talent pour offrir le 6 novembre prochain, l’album Francis Battah: Six Préludes. Produit durant la pandémie, ce EP présente des sonorités feutrées qui rappellent la musique de salon dévoilant ainsi une approche non-conventionnelle en musique classique.
En attendant sa sortie, Baron s’est entretenu avec le compositeur montréalais et lauréat de nombreux prix Francis Battah sur ses influences musicales… et culinaires!
Qui êtes-vous, quel est votre parcours?
Je suis compositeur de musique contemporaine. J’ai pris des cours de piano plus jeune et j’ai poursuivi mes études en piano classique et en piano jazz jusqu’à la fin de mon Cégep.
En parallèle, j’ai toujours composé mes propres pièces. Après avoir pris des cours privés de composition avec le professeur Alan Belkin, j’ai décidé de me consacrer entièrement à la composition. J’ai complété un baccalauréat en composition instrumentale à l’Université de Montréal en 2017. Après, j’ai tenté de développer ma carrière de manière autonome. J’ai écrit beaucoup de musique pour piano et j’ai été joué par l’Orchestre de l’Agora sous la direction de Nicolas Ellis, entre autres.
Comment a démarré votre aventure dans la musique?
Je me souviens, quand j’avais 5 ou 6 ans, avoir reçu un petit clavier électronique en cadeau. Dès la première utilisation, j’ai découvert intuitivement une gamme que je pouvais utiliser avec certaines des notes du clavier. Avec cette gamme, j’ai composé une pièce de musique toute simple.
Comment décririez-vous votre univers musical?
Mon univers musical est la somme des mes influences. Pour faire simple, on pourrait dire que je m’inspire de la musique classique plus traditionnelle, de la musique contemporaine (plus expérimentale) et du jazz (du pianiste Bill Evans au trompettiste éclectique Don Ellis).
Quelle est votre relation avec la nourriture?
Manger est un plaisir pour moi. J’aime beaucoup cuisiner. Je suis d’autant plus motivé lorsque je cuisine pour les autres.
Si l’album Francis Battah: Six Préludes était une recette, quels en seraient les ingrédients?
Difficile à dire… comme les inspirations sont multiples, je dirais que ça ressemblerait à de la cuisine fusion, mais avec un certain dépouillement.
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique lorsque vous cuisinez?
Curieusement, c’est assez rare que j’écoute de la musique en cuisinant, car le son de la poêle masque trop la musique. C’est rare que je mets de la musique en ambiance. Écouter de la musique, c’est pour moi une sorte de rituel qui demande une implication totale.
Quelle est la première recette que vous avez appris à faire?
Ma mère cuisinait beaucoup et je la regardais faire. Quand il m’est venu le temps de cuisiner par moi-même, j’avais l’impression d’avoir un bagage de cuisinier déjà assez riche.
Quels sont les aliments dont vous ne pourrez jamais vous passer et pourquoi?
Difficile à dire! Je ne suis pas du genre à avoir un attachement indéfectible pour un aliment (contrairement à la musique où certains morceaux me sont indispensables).
Quel est votre plus gros «fail» musical?
Je me souviens d’un concours de piano où je jouais une pièce très ardue et très complexe sur le plan de la mémorisation. Je la connaissais par cœur puisque je la pratiquais depuis des mois. Sauf qu’une fois sur la scène, à cause du stress, j’ai oublié un passage, et j’ai figé pendant de longues secondes au milieu du morceau, incapable de jouer la suite. Je ne sais pas trop comment j’ai fait pour m’en sortir et «retrouver mon chemin».
Si je vous invite à souper, qu’est-ce que je devrais cuisiner et passer comme musique pour vous impressionner?
L’important, c’est que je vois que la personne va dans le sens de ses propres intérêts, et qu’elle veut me faire goûter quelque chose qu’elle aime particulièrement. Même chose pour la musique: je n’aime pas choisir la musique d’ambiance et j’aime quand les gens me font découvrir ce qui leur plaît.
Votre dernier repas et la dernière musique que vous écouterez… Si vous deviez mourir demain?!
La musique que j’écoute s’imprime dans ma mémoire et permet de revisiter des parties entières de ma vie. J’ai même une liste de morceaux de musique que je construis tout au long des années qui passent. Avant de mourir, je pourrai passer en revue ma vie entière, avec cette playlist. Rien de tel pour la nourriture par contre… Mon dernier repas, ce serait celui que je souhaiterais sur le moment, sans regret.
Quels sont vos projets futurs?
J’amorce une maîtrise en composition à l’Université de McGill. J’ai d’autres projets d’enregistrement de ma musique pour piano. Je serai joué en juin 2021 par l’Orchestre métropolitain et Yannick Nézet-Séguin.
