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Josiane Lanthier, l’artiste visuelle derrière les paysages luminescents

Josiane Lanthier, l’artiste visuelle derrière les paysages luminescents

Au-delà d’une maîtrise indiscutable des couleurs saturées et des jeux de textures, les œuvres de Josiane Lanthier possèdent une dimension unique qui empêche le détournement du regard. Mêlant paysages réalistes et abstraits, ses tableaux ont comme trait distinctif une lumière fluorescente qui parcourt l’ensemble de son œuvre offrant ainsi une création toujours vaporeuse et en mouvement. 

Rencontre avec l’artiste qui a décidé de vivre de ses créations visuelles pour notre plus grand plaisir.

Qui êtes-vous, quel est votre médium de prédilection et pourquoi?

Je suis Josiane Lanthier, artiste des années 20! Mon médium de prédilection, c’est la couleur. Acrylique ou tissu.

Quelles ont été vos influences artistiques à vos débuts et quelles sont celles d’aujourd’hui?

J’ai toujours aimé les artistes des années 20 comme le Groupe des sept. Depuis cette année, je suis heureuse d’en faire partie.

Comment organisez-vous votre horaire? Comment planifiez vous le temps de cerveau disponible à la création et celui accordé à la gestion plus technique de votre entreprise?

Réveil, Vitamix, création, musculation, apéro, dodo.

Quels sont vos meilleurs trucs pour mousser votre créativité?

Je trouve que le meilleur mousseux est le Veuve Clicquot! Sans blague, comme avec l’alcool, il ne faut pas mélanger les médiums.

Idéalement, je préfère me concentrer sur le même travail. J’aime peindre trois mois, ensuite je couds pendant trois mois. J’ai besoin de saisons de travail. Les deux s’alimentent, tout ce qui m’intéresse, c’est la lumière: la couleur, la texture, la matière, la brillance et la transparence. Je retrouve ce même plaisir dans la peinture et la couture. Les deux m’aident. La peinture, c’est plus l’excès, le fun, le geste, la danse, le crémeux, les yeux qui ne clignent plus. La couture, c’est davantage prendre son temps, respirer, faire une étape à la fois, la précision et le danger.

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez pu faire face en tant qu’artiste lors de vos débuts?

La pauvreté. Je me souviens, une fois, avoir faim en me couchant et ne pas avoir pu manger. Ce sont les mêmes aujourd’hui, c’est la précarité financière constante. Je vis de mon art et je suis super chanceuse. Ça commence à aller de mieux en mieux, je suis contente. Souvent, quand j’y pense je pleure…de fierté!

Quels sont vos principaux défis aujourd’hui et comment arrivez-vous à les surmonter?

Je n’ai plus d’atelier, les coûts sont rendus heavy metal. Je suis triste d’avoir quitté l’atelier du 305 Bellechasse. C’était immense. J’ai envie de grand espace, alors je vais vers les grands espaces. Je prends le grand air. Je peins dehors, je veux me retrouver dans quelque chose de plus grand que moi. J’ai envie de nature et de me perdre dans ses textures.

Courtoisie: Josiane Lanthier

Quelles ont été les personnes marquantes dans votre parcours professionnel?

Jean-Pascal Fournier, Jocelyne Alloucherie, Michel Bricault, François Lacasse, Jérémie Saint-Pierre, Nicolas Rannellucci, Pierre-Yve Girard, Hugo Bergeron, David Lafrance, Carolyne Scenna, Maude Arès, Marie-Claude Lepiez, Isabelle Guimond, Marie-Syrine Daignault, Kevin Beaulieu, Élise Provencher, Alexis Lavoie,  Jean-Michel Leclerc,  Maxime Bruneau, Charles-Antoine Blais-Métivier, Charles Arsenault Dionne, Maude Corriveau, Élysanne Trembley, Léonie Bourassa, Jacynthe Loranger, Manuel Bisson, Steffie Bélanger, Marie-Michèle Plante, Géraldine Beaulieu,  Charlotte Aubin, Mélissa Blais, Charlie, Dana et surtout tous les propriétaires des nombreux Josiane Lanthier!

Quelle œuvre avez-vous réalisée dont vous êtes la plus fière et pourquoi?

L’ensemble de mon œuvre. Je suis tellement fière de ce que j’ai fait, toutes les expositions que j’ai souvent montées moi-même depuis le tout début. Je suis fière de vivre de mes tableaux, je suis fière de les présenter. C’est une grande charge émotionnelle de présenter un corpus lors d’un vernissage! Mes œuvres sont toutes de plus en plus belles et épanouies. Elles respirent mieux. Tous les gens qui me suivent comprennent que mes peintures s’éclairent.

Quel regard posez-vous sur votre secteur d’activité au Québec par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde?

Nous avons les plus beaux paysages du monde au Québec, mais les Québécois ne valorisent pas le métier d’artiste visuel plasticien. Ils croient que nous sommes des artisans ou que c’est simplement notre passion.

Par exemple, en Suisse, les échanges sont fortement encouragés. D’ailleurs, j’ai essayé, et ça marche. Alexandre Zappa, un dentiste, m’a fait une belle facette et un blanchiment de dents contre une grande œuvre. C’est incroyable! J’en suis tellement heureuse!

J’adore le troc. Nous devrions y revenir, comme avant. En fait, il faut revenir à la base du savoir-faire. C’est ça l’argent. On paye pour quelque chose qu’on ne peut pas faire. Moi je le fais, pis d’autres le font. Échangeons!

«Les sapins vibrent et la mer est sauvage», 20 x 24. Courtoisie: Josiane Lanthier

Quel est le pire ennemi et le meilleur allié d’un artiste?

Ils viennent en gang: l’argent et les apéros.

Que faut-il avoir pour atteindre votre point d’équilibre personnel?

J’ai vraiment besoin de faire de l’art et de créer pour être bien. C’est là que je me sens le mieux.

Que changeriez-vous, si vous aviez la chance de revenir en arrière?

Au niveau de l’art, je n’y changerais absolument rien. Autrement, je ne toucherais pas à la cigarette.

Quel est le meilleur conseil qu’un artiste vous a partagé?

Mets un peu de bleu ici.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite vivre de son art?

Mords, continue. Lâche pas, bonne chance! L’art visuel, ce n’est pas pour les peureux. Tu as beaucoup de refus, mais quand c’est oui. C’est OUI!

Ne te compare pas. On n’est pas ici pour faire de l’argent, alors autant avoir du fun!

🎨Josiane Lanthier

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