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BSA: l’entreprise québécoise qui redynamise le paysage de la bière sans alcool

BSA: l’entreprise québécoise qui redynamise le paysage de la bière sans alcool

Yann Carrière ainsi que les frères Jérôme et Philippe Gagnon ont créé en mai Bière Sans Alcool, après un an de travail. Ils ont d’abord sorti une IPA, puis une Sour et deux autres bières devraient voir le jour d’ici la fin de l’année.

Yann et Jérôme se sont connus lors de leur baccalauréat en design graphique à l’UQAM et ont travaillé ensemble lors de leur stage chez l’agence de création Sid Lee. Yann est aujourd’hui directeur artistique en design graphique, Jérôme travaille à son compte en publicité et en design, quant à Philippe, il est représentant de bières de microbrasseries.

Ce dernier voulait réduire sa consommation d’alcool et il a réalisé qu’il y avait peu d’offres sur le marché.

«On est à un point tournant de nos vies où on réalise que nos amis réduisent aussi leur consommation d’alcool, rapporte Jérôme Gagnon. On en est arrivé au constat qu’il n’y a pas grand-chose qui se donne, que ce serait le fun d’amener un peu de variété dans le paysage de la bière sans alcool au Québec. C’est en plus un projet le fun, dans le sens où dans nos emplois de designer, on ne tombe pas toujours sur des produits intéressants à mettre de l’avant. Celui-ci est quand même bonbon.»

Courtoisie: Bière Sans Alcool

Tous gardent par choix leurs emplois qu’ils aiment et qui leur apportent une sécurité. Ils développent donc BSA sur le côté. Yann est responsable de la communication et des réseaux sociaux; Jérôme apporte une vision globale à long terme et gère les fournisseurs; Philippe s’occupe de la représentation, des ventes et des tendances. Les entrepreneurs reconnaissent par contre que leur projet est énergivore et qu’il grossit très vite. Philippe pourrait alors devenir le premier salarié de l’entreprise.

Design épuré

«Notre œil de designer et de publicitaire a vu une lacune en termes de communication dans le marché. Toutes les bières sans alcool sont subtiles, inscrivent en tout petit ‘sans alcool’ et ça vient chercher les codes des bières alcoolisées. Nous, ce que l’on veut, c’est que le niveau de lecture numéro 1 soit le fait que c’est une bière sans alcool. On va tout tabler là-dessus et on en est fier», insiste M. Gagnon.

Il y a moins de 0,5% d’alcool dans les bières proposées. Il s’agit de l’appellation légale, mais le pourcentage pourrait davantage avoisiner les 0,2%. Pour descendre à 0, une option serait de faire bouillir la bière afin que l’alcool s’évapore, mais cela risque d’enlever des arômes. L’autre possibilité serait d’utiliser un procédé appelé osmose inversée, mais il est à l’heure actuelle trop coûteux pour BSA.

Courtoisie: Bière Sans Alcool

Réponses positives

Les retours du public sont jugés très positifs. «L’IPA est la bière de micro qui se vend le plus. Elle permet d’avoir un bon goût et un bon nez même s’il y a un manque d’alcool et donc de corps. Une Sour est une sorte de bière qui nous intéressait, mais qui est aussi plus jeune. En termes de goût, le sans alcool vient se balancer un peu avec le sourness. Surtout une Sour tropicale, ce n’était pas quelque chose d’abordé dans le milieu du sans alcool, donc c’était une belle ouverture pour nous», s’enthousiasme M. Carrière.

Plusieurs points de vente québécois en sont à leur troisième, voire quatrième, commande. À moyen terme, l’entreprise voudrait se tourner vers l’Ontario et la Colombie-Britannique.

«C’est sûr qu’on veut vendre à tout le monde, mais notre objectif premier n’est pas nécessairement de convaincre des gens de 40 ans qui boivent toujours de l’alcool, qui l’associent au party et ne sont pas intéressés par le sans alcool, précise Yann Carrière. On sait que la tranche d’âge un peu plus basse est plus ouverte d’esprit sur le sujet et est déjà conscientisée à baisser sa consommation. On veut rendre la consommation sans alcool comme quelque chose de plus le fun, de fashion et de bon.»

D’ici là, les entrepreneurs goûteront une première version de la troisième bière, une Sour aux framboises, qu’ils voudraient lancer fin octobre. Ils sont aussi en train de développer une quatrième bière qui devrait voir le jour d’ici la fin de l’année. Les recettes sont conçues avec l’un de leurs amis brasseurs, puis elles sont brassées à contrat, ce qui représente déjà un enjeu de production lié au bousculement de l’été et à la Covid-19. À long terme, leur objectif est donc d’acquérir de l’équipement.

🍻BSA

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