Le café multi-concepts niché sur l’avenue Mont-Royal a connu un début d’existence ardu. Grâce à son service de livraison et son menu pour emporter, l’adresse née en décembre a néanmoins montré toute l’utilité – et la sécurité – du vrac, même en temps de pandémie.
Café latte, pâtisseries, boissons fraîches, produits en vrac, cosmétiques, détergents, plats du jour, coupes menstruelles et culottes d’hygiène féminine… La variété de produits en vrac et véganes abondent au petit local Muscade.
Les trois associées, Éline, Lola et Melyssa, se sont lancées dans l’aventure du vrac en décembre dernier. Elles se sont rencontrées pendant qu’elles travaillent au café Tuyo, une adresse bien établie dans le mouvement zéro déchet sur Le Plateau-Mont-Royal.
Éline, chef de cuisine de profession, convoitait alors l’espace laissé vacant depuis 3 ans. Comme il faut débuter quelque part, les trois femmes dans la vingtaine ont ouvert un comptoir-épicerie, le temps de réaliser leur rêve, aussi risqué soit-il, de tenir un restaurant. «Comme nous n’étions pas prises au sérieux en tant que femmes et jeunes, nous avons tout financé nous-mêmes. C’était la meilleure façon d’entreprendre sans prêt bancaire», affirme Éline.
Bien que la crainte subsiste, les clients retournent graduellement se procurer leurs péchés mignons. La visibilité acquise à travers la livraison dans plusieurs quartiers de Montréal allant jusqu’à Verdun, elle, subsiste.
«On a étendu notre clientèle, mais c’est moins rentable parce qu’on a principalement vendu des ingrédients comme de la farine ou du sucre, mais ça ne nous permet pas de payer le loyer. On est surtout rentables grâce aux ventes du café et de la pâtisserie.»
D’autant plus que l’entreprise naissante n’était pas éligible aux prêts gouvernementaux aux entreprises, elle ne pouvait pas faire état de la masse salariale dont elle avait besoin en un si court laps de temps.
La propriétaire constate un retour général vers l’emballage de peur d’être contaminé par le coronavirus. «On a toutefois reçu beaucoup de beaux commentaires sur nos mesures sanitaires», estime-t-elle.
Afin de protéger leur clientèle, l’épicerie a fermé ses portes pour privilégier la livraison à domicile. Depuis la réouverture, plusieurs mesures sanitaires demeurent en place comme la désinfection systématique des entonnoirs et des pelles, la capacité maximale de 3 personnes dans la boutique et le nettoyage des contenants consignés sur réception.
S’il n’est toujours pas possible de respecter 2 mètres de distance dans le local exigu pour manger sur place, l’équipe compte sur la construction d’une terrasse donnant sur la rue au courant de l’été.
À l’avenir, Muscade prévoit élargir ses points de vente, notamment pour faire connaître ses fromages et yogourts maison disposés dans des pots Masson consignés. Du lait de soya en bouteille de verre consignée s’ajoutera aussi à l’étalage. On peut également se procurer des nouilles et du bouillon du restaurant Umami Ramen pour aussi peu que 1,95$ la portion dans des emballages durables.
Une campagne de sociofinancement a été lancée pour rendre la nouveauté possible et pouvoir installer un système d’air climatisé.
